2009 aura été une année sombre pour le monde automobile. Ce dernier vient d’ailleurs d’être ébranlé par la perte d’un membre éloquent, Saab… Un constructeur à part, qui ne se sera jamais résolu à suivre la même direction que ses concurrents, mais qui leur a pourtant apporté beaucoup. Du filtre à pollen aux phares automatiques, en passant par les appuis-tête actifs, le constructeur suédois se sera rendu incontournable dans bien des domaines, surtout en matière de sécurité. Une page se tourne, GM a décidé de cesser les activités…
Et pourtant…
Tout avait pourtant débuté sous les meilleurs auspices, en 1937, lorsque la Svenska Aeroplan Aktie-Bolaget se lançait avec une aide gouvernementale, dans la construction d’avions militaires. Au lendemain de la guerre, la firme réorientait ses activités en proposant une première automobile… Des pétaradantes 93 à moteur deux-temps aux superbes mais féroces 900 Turbo, Saab se sera montré innovant et efficace. Chantre du moteur turbo, orfèvre de la sécurité, mais toujours épris d’originalité, le constructeur sera pris sous la tutelle de GM en 1995. L’activité de ces derniers mois se sera montrée houleuse, l’avionneur étant bousculé entre des espoirs de reprise, des promesses de rachat et des volte-face désastreux. Le mois de décembre aura été un sursis et Spycker, dernier candidat repreneur, s’est finalement effacé devant l’ampleur du chantier. Reste la 9-5, projet mort-né, mais pourtant superbe d’homogénéité et de personnalité, en dépit de ses dessous signés GM.
A petit feu
Certes, GM stipule qu’il n’est pas encore question de faillite ou de liquidation, que le constructeur est simplement plongé dans un coma artificiel… La fin des activités sera traitée par le groupe américain et la firme scandinave. Une mise à mort qui ne sera pas brutale pour autant, les concessionnaires continueront d’assurer leur boulot, garantie et service après vente compris, voire liquidation des derniers véhicules de stock.
La renommée sacrifiée
Une page se tourne, un nouveau chapitre est lancé, où il est question de grands groupes carnivores, et où l’autel de la rentabilité dirige les débats. Il nous reste, heureusement, la nostalgie pour nous rappeler ce que nous ont apporté ces quelques grands noms. Le griffon rouge méritera bien sa place dans les livres d’histoire. Merci et chapeau bas l’artiste…