Bien né, le break ST interprète de manière inspirée le design réussi de la dernière génération de Leon, bâtie sur la performante plateforme MQB du groupe Volkswagen, une plateforme apparue d'abord sur l'actuelle Audi A3 et reprise par la Golf 7. On a connu pire comme références!
La version CUPRA de notre ST ne joue guère la surenchère. Discrètement campée sur ses jantes de 18 ou 19 pouces, elle adopte un éclairage full LED, des boucliers plus expressifs, principalement pour l'avant qui intègre de généreuses entrées d'air, un insert noir dans le pare-chocs arrière et de plus viriles sorties d'échappement; la CUPRA ST se la joue tout en retenue et élégance.
Elégance discrète… ou pas!
Même sobriété voulue pour l'habitacle, baigné de noir, avec un volant spécifique et des sièges sport recouverts d'alcantara et rehaussés d'un insert blanc-gris du meilleur effet. Dieu (ou qui vous voulez!) merci, nous échappons à la malédiction des filets et autres surpiqûres rouges! Merci, Seat!!
Fuyez toutefois le pack "Orange Line": avec ses rétros oranges, ses roues bi-ton alu et orange, son contour de calandre et ses logos orange, on croira que vous avez piqué la caisse de Bozo le clown! Par contre, en rouge Emocion ou dans ce splendide blanc-gris baptisé "Dynamic", "fast" ST en jette un max, tout en classe et discrétion. Peut-être pas ce qu'on attend du constructeur espagnol, mais en finale bienvenu.
Deux versions de puissance sont proposées sans qu'on en comprenne vraiment la raison, puisque l'une développe 265 ch, l'autre 280. A ce niveau de puissance là, quinze chevaux de différence ne se feront guère ressentir, et ne constituent pour nous aucun enjeu fiscal particulier. La différence de tarif est justifiée par quelques différences d'équipement, dont principalement la dimension des roues. La 265 reçoit des 225/40 R 18, tandis que la 280 se chausse de 235/35 R 19.
265 ou 280?
Chacune des deux versions peut être livrée avec une boîte six vitesses ou la DSG (six vitesses, elle aussi) avec palettes au volant. Sans intérêt particulier face à la 280 ch, la version 265 ch ne devrait sans doute pas rester au catalogue très longtemps.
La lecture de la fiche technique apporte encore son lot d'informations intéressantes. C'est ainsi que nous notons avec satisfaction la présence, de série, d'un différentiel autobloquant sur le train avant, d'une direction progressive, de suspensions adaptatives et, bien entendu d'un choix de quatre modes de conduite, baptisé "CUPRA Drive Profile".
Le système propose donc les modes Confort, Sport, CUPRA et Individual. Il intervient sur la réactivité de la commande des gaz, la régulation adaptative des suspensions, la direction progressive, le différentiel autobloquant, la sonorité du moteur et la boîte DSG si la ST en est équipée. Notons encore la disponibilité, en option, d'un pack sport incluant des étriers de freins Brembo à quatre pistons plus performants, des jantes spécifiques de 19 pouces et des pneus Michelin Pilot Sport Cup 2.
Cacher son jeu
Sur le papier, tout ça sonne plutôt bien, ça se confirme dans la pratique. Si la plastique de la Leon ST CUPRA évite de sombrer dans l'agressivité de pacotille, la démarche se retrouve au volant. Bien calé dans les sièges au maintien étudié, une planche de bord nette et efficace sous les yeux, nous quittons l'aéroport de Barcelone pour nous fondre dans la circulation urbaine de la cité catalane, une formalité avec la boîte DSG en mode auto. Discrétion du moteur, excellent filtrage des suspensions, la CUPRA cache bien son jeu. Seuls quelques gendarmes couchés nous rappellent nos galettes de 19' en profil 35.
Service de livraison rapide
Le trafic s'allège, le pied se fait plus lourd sur la pédale de gaz, la boîte réagit immédiatement, la voiture bondit. Efficace, sans esbroufe. Nous jouons un peu des modes, et naturellement le mode CUPRA se veut plus expressif, jusqu'à la sonorité du moteur, retravaillée pour flatter l'oreille.
Sur les petites routes de l'arrière pays, notre ST témoigne encore de son efficacité. Un dépassement entre deux virages? Un coup de gaz, un coup de volant, et hop, la route s'offre à nous. Aucune réaction dans le volant, une motricité jamais prise en défaut durant notre périple sur le sec, et nous voilà arrivés au Parcmotor Castelloli, où nous pourrons tâter de la piste aux volant de Leon ST CUPRA munies du pack sport.
Une affaire d'écusson
Et là, même constat: une efficacité sans faille, à défaut sans doute d'un grain de folie, excitant sur le moment, mais certainement lassant à vivre au jour le jour. Car c'est bien de cela qu'il s'agit: la Seat Leon ST CUPRA ne peut cacher son héritage germanique, fait d'une efficacité en tous points remarquable. Remarquable en toutes circonstances, elle réussit le grand écart entre un agrément et une facilité d'usage qui ravira au quotidien, avec une capacité à abattre des moyennes étourdissantes où c'est encore permis.
Des défauts? Oui, un seul, sans doute: l'option "écusson-prestigieux-sur-le-capot" coûteuse! En effet, pour disposer de la même voiture avec, par exemple, quatre anneaux, un solide effort financier complémentaire vous sera réclamé, et pour rien de plus, en vérité! Ne nous parlez pas de différences ou même d'autre monde: les mêmes ingénieurs les conçoivent, les mêmes usines les fabriquent… Alors, prestige de l'uniforme, ou choix réfléchi? Pour ma part, le choix est vite fait!