Ce qui est étonnant dans la Fabia c’est non seulement son prix, mais aussi tous les petits plus qui rendent la vie à bord agréable. Il y a tellement plus cher et tellement moins pratique. Que ce soit en Combi ou en berline à hayon, le conducteur et les passagers semblent avoir été au centre des préoccupations des concepteurs de la voiture. Les espaces de rangement sont agencés ergonomiquement et rien ne semble superflu. La version break (Combi) dispose même d’un rangement pour parapluie sur le cache-bagages à enrouleur. Un renfoncement qui évite au parapluie de s’envoler lors d’un freinage d’urgence : sécurité oblige.
Les retouches
La Škoda Fabia a été dessinée à l’origine par le Belge Dirk Van Braeckel. Elle a été lancée lors du Salon de Francfort (IAA) 1999. Depuis, la Fabia est l’une des Škoda ayant rencontré le plus de succès dans l’histoire de la marque. Les principaux changements apportés à la Fabia concernent le nouveau pare-chocs, le dessin des optiques arrière, les motorisations et l’ambiance de l’habitacle. Le pare-choc avant constitue le changement le plus visible grâce à sa forme plus arrondie et par le design différent des prises d’air inférieures. Les antibrouillards avant sont désormais circulaires et les lamelles verticales de la grille sont maintenant inclinées vers le centre.
Un peu de C
À l’arrière, on devine le dessin d’un C blanc sur les optiques. À l’intérieur, on trouve de nouveaux matériaux et coloris utilisés pour tous les habillages (sauf RS). Le tableau de bord a également évolué. Outre le fait d’être bicolore, la partie se trouvant juste sous le pare-brise possède une texture de surface différente du reste. Les instruments de bord ont aussi été redessinés dans un souci de modernisation et d’harmonisation avec le reste de la gamme Škoda. Du point de vue des motorisations, de nouvelles versions de base sont proposées en Ambiente et en Elegance.
1.4 TDI et 1.4 16V
Notre double essai berline à hayon - break s’est aussi jumelé d’une motorisation différente. Histoire de mieux appréhender l’ensemble de la gamme Fabia. Le 1.4 TDI monté sur le Combi est fidèle à sa réputation : économe mais quelque peu bruyant. On a toutefois regretté un réglage de boîte qui nous a gêné en agglomération, aux alentours de 50 km/h. En effet, si on a décidé de passer la 3e mais alors on manque de régime pour relancer la voiture si on a ralenti à une priorité de droite, par exemple. Il faut alors repasser la deuxième. Par contre, laisser la Fabia en 2e à cette vitesse nous offre une acoustique agaçante. Nous avons signalé ce couac à l’importateur qui l’a noté et a indiqué que cela pouvait facilement se corriger dans le réglage moteur. Dossier à suivre…
Combi Diesel
La Fabia Combi 1.4 TDI est un couple efficace. « Petit » break, l’aménagement de son coffre autorise le chargement de bagages, tout en laissant la banquette arrière, d’un volume de 426 litres et d’une largeur maximale de 974 mm. Cela passe à 1225 litres en rabattant la banquette, qui ne se met pas totalement à plat. La longueur maximale du plancher est alors de 1573 mm. Ce qui est quand même honnête compte tenu du gabarit de la voiture (4232 mm de long et empattement de 2462 mm). Disposant d’une réserve 75 chevaux, il peut rouler à 170 km/h et passe de 0 à 100 km/h en 14,4 secondes. On jouera surtout sur le couple sur autoroute (195 Nm à 2200 tr/min). La consommation est bien sûr minimaliste : 4,5 litres en cycle mixte moyen. De plus, il ne diffuse que 122 g de C02 au km. Hormis, l’étagement des rapports déjà signalé ci-dessus, le bloc a montré de la générosité. À condition d'être au-dessus de 2000 tr/min, car il faut bien admettre que le bloc est creux à bas régime. D'autant qu'il faut accepter la sonorité peu envoûtante du TDI.
Berline à hayon essence
La berline à hayon essayée avait droit au 1.4 essence de 75 chevaux. Quasi à égalité avec sa sœur TDI pour les performances (167 km/h – Tempo 100 en 13,8 s), on n’a toutefois pas eu à se plaindre de la boîte de vitesse. Ni de la consommation en fin de compte : 6,4 litres en cycle mixte moyen. Le niveau de CO2 diffusé est de 154 g/km. Les accélérations sont un peu limites et ici, le couple de 126 Nm à 3800 tr/min demande des changements de rapport en relance. Toutes les Fabia ont droit à une direction assistée précise à crémaillère à action directe. Ses dimensions sont plus compactes : 3970 mm de long et empattement de 2462 mm. Le volume du coffre passe de 260 à 1016 dm³. De plus, les passagers arrière ont suffisamment de place, compte tenu de la taille de la voiture.
Comportement
La Škoda Fabia repose sur des suspension avant à jambes de force McPherson et sur des essieu à bras en U avec bras longitudinaux à l’arrière. Ce n’est pas vraiment de l’amortissement souple. Il n’est pas dur non plus. L’équilibre a été trouvé, même si elle tend plus vers la fermeté d’autant que les sièges restent durs. La caisse ne prend pas de roulis et la trajectoire est respectée. Nos voitures avaient des disques ventilés avec étriers monopiston flottants à l’avant mais des tambours à deux mâchoires à rattrapage automatique du jeu à l’arrière. Par principe, ces motorisations sont d’abord celles adaptées à une conduite sereine. Si on la pousse trop ou qu’on attaque des cols les dents sur le volant, ce choix de freins montrera ses limites. Heureusement que les motorisations supérieures sont dotées également de disques à l’arrière. Car on a le choix entre 8 moteurs dans le catalogue, cela va de 1.2 à 2.0 essence (55 ch à 115 ch). En Diesel, on peut choisir le 1.9 SDI, le 1.4 TDI et le 1.9 TDI (64 ch à 101 ch).
Pratique
Ceux qui ont déjà eu des petites polyvalentes de 4 m du groupe VAG détecteront certainement un air de famille. Et c’est normal. Škoda c’est l’art de récupérer des pièces du catalogue commun pour les agencer de manière originale. Cette marque a déjà montré et le remontre avec la Fabia : on a le sens pratique en République tchèque. Et on trouve des solutions simples, pas chères, mais efficaces et fiables. Un exemple : la refermeture du hayon est facilité par un cordon solidement arrimé. La finition est bonne et la modularité classique. Bref, une voiture dont le choix se justifie pleinement si on a le sens des réalités et l’envie d’un véhicule polyvalent.
© Olivier Duquesne