C’est un lot de voitures immatriculées en République Tchèque qui nous attendait sagement : des Octavia, majoritairement de toutes nouvelles Combi, avec des transmissions et des moteurs bientôt commercialisés chez nous. Celle qui nous a le plus séduit c’est la version 1.9 TDI de 105 chevaux équipée de la DSG.
DSG vs Tiptronic
La « DirekSchaltGetriebe » est une boîte à engagements directs à 6 rapports vraiment très incisive. Cette transmission « automatique » utilise un double embrayage à lamelles bénéficiant d’une régulation électro-hydraulique raffinée. La force de la DSG est que deux rapports peuvent être engrenés simultanément. Lorsque la voiture roule dans un rapport, celui qui lui est supérieur est déjà présélectionné (engrené mais pas encore embrayé). Du coup, lors du changement de vitesse, l’embrayage associé à la vitesse active s’ouvre tandis que l’autre se ferme. Cela implique un croisement entre l’ouverture d’un embrayage et la fermeture de l’autre… Sans interrompre l’entraînement. Les accélérations sont donc merveilleusement linéaires. Le seul moment où la DSG sature un peu c’est dans un virage serré pris de manière très virile. Mais on peut l’aider en sélectionnant manuellement les rapports avec le levier sélecteur (peu ergonomique) ou bien en choisissant le programme S. Ce mode Sport fait monter les vitesses plus tard et rétrograder plus tôt. On s’est parfaitement rendu compte de la vivacité de la DSG puisque juste avant on avait conduit une Combi 1.6 FSI de 115 chevaux avec une BVA Tiptronic. Pourtant, Škoda a monté une version Tiptronic 6 vitesses dorénavant équipée d’un pontage de convertisseur de couple hydraulique pour une meilleure transmission du couple. Bien que plus silencieuse qu’auparavant et profitant d’un programme Fuzzy Logic sophistiqué, Tiptronic est dépassé par la DSG. Cela ne fait pas l’ombre d’un doute. En fait, la DSG est certainement l’une des meilleures solutions automatiques actuellement disponibles sur le marché.
On préfère le TDI
L’après-midi d’essai nous a permis d’essayer non seulement le 1.9 TDI 105 ch DSG mais aussile 2.0 TDI de 136 ch avec la transmission manuelle à 6 rapports. À part le bruit caractéristique du bloc à injecteurs pompe, on a pris beaucoup de plaisir à son volant. Le 2.0 TDI rend l’Octavia particulièrement vive et bondissante. Incroyable. En version 6 manuelle, l’Octavia Combi 2.0 TDI de 103 kW (140 ch) atteint les 207 km/h et passe de 0 à 100 km/h en 9,7 secondes. Avec la boîte DSG et un bloc 1.9 TDI de 105 ch les chiffres sont inférieurs mais cette solution ne manque pas d’atouts : 189 km/h et 12,3 s. La consommation tourne entre 5,2 s et 5,8 s aux 100 km en cycle mixte moyen. Ceci dit, le FSI n’est pas foncièrement mauvais. Sur le papier, les performances sont mêmes bien souvent meilleures. Le 1.6 FSI 85 kW (115 ch) Tiptronic effectue le Tempo 100 en 12,5 s pour une vitesse de pointe de 193 km/h. De son côté, le 2.0 FSI 110 kW (150 ch) passe de 0 à 100 en 9,4 s et peut rouler à 212 km/h. Toujours avec une consommation contenue (entre 5,5 et 6 litres en cycle mixte moyen). C’est surtout au niveau du couple que le TDI fait des merveilles : 250 Nm dès 1900 tr/min et 320 Nm entre 1750 et 2500 tr/min contre 200 Nm à 3500 tr/min pour le 2.0 FSI et 155 Nm à 4000 tr/min pour le 1.6 FSI.
Injection directe
Les moteurs FSI suivent le même principe de combustion que les blocs à essence classiques sauf qu’ici il y a un mélange stoechiométrique d’essence et d’air (fait intervenir des quantités essence/air dans des rapports entiers simples). Cette technique permet d’augmenter la puissance et le couple et de diminuer la consommation de l’ensemble. Pour ce dernier point c’est particulièrement réussi. En fait, pour disposer de puissance, il faut monter dans les tours. Et là l’Octavia sort de ses gonds. En conduite « normale », les FSI manquent encore de couple. Ceci dit, la conduite essence se conjugue plus souvent avec des régimes élevés. Si on respecte cette condition, alors le dynamisme de l’ensemble se montre enthousiasmant. Le 2.0 FSI (essayé avec une Octavia berline) est commandé par câble avec un embrayage monodisque à sec commandé hydrauliquement, comme toute la gamme. Sauf que le 2.0 FSI a 6 rapports et un carter en aluminium, comme le 2.0 TDI. Les commandes de boîte sont précises et courtes. Cela permet de commander confortablement la Tchèque.
Combi en bref
Ce n’est pas en quelques heures que l’on peut objectivement juger les aspects pratiques du Combi et ses qualités et/ou défauts. On a retrouvé la fermeté ds sièges typique de la marque et l'insonorisation parfois perfectible. La suspension travaille bien sauf lorsque la route montre de grosses aspérités. Pour le reste, l'Octavia ne fera pas de mauvaise surprise à son propriétaire. Elle se dirige aisément et tient bien la route. Pareil pour le freinage. Cette brève prise en main nous a aussi permis de constater que l'habitabilité est toujours aussi bonne. Mais surtout on apprécie de voir que le coffre est relativement immense avec un volume de chargement allant de 580 à 1620 litres (660 kg de charge utile). De plus, Škoda a agrémenté son break de quelques idées pratiques. Le cache-bagages se dégage simplement d’un coup de coude ou de poignée. Pratique lorsque l’on a les bras chargés de colis. L’ouverture du hayon est aussi facilitée avec la télécommande. On note aussi, comme dans la berline, la présence de crochets rabattables permettant d’accrocher des sacs à provisions. Bref, le Combi semble un produit particulièrement bien étudié et bien fini. Et pour respecter la philosophie de la marque : il est rationnel.
© Olivier Duquesne