Hybride, gaz naturel et électricité. La petite Smart fortwo s’offre des essais avec différents modes de carburant et de propulsion. Histoire de pouvoir mieux répondre à de futures demandes.
Diesel et électricité
Dans sa version hybride en test, la fortwo allie un moteur diesel et un moteur électrique développant respectivement 30 kW et 20 kW. Le constructeur annonce qu’en conditions standard, ce modèle se contente de 2,9 litres de carburant aux 100 km/h. Comme le moteur électrique de la voiture gomme les « temps morts » au passage des vitesses, il ne lui faut que 17,8 secondes pour atteindre le 100 km/h, départ arrêté. C’est deux secondes entières de mieux que le modèle cdi actuellement sur le marché. L’accélération de 80 à 120 km/h est ici aussi plus efficace que la voiture de série (10 % de gain). Enfin, le changement de vitesses fonctionne exactement de la même façon que sur le véhicule de série.
Mild hybrid
Une autre version existe aussi avec un moteur essence de 61 ch aidé par un générateur de démarreur par courroie. Ici, le système ne récupère pas la puissance de freinage et ne joue pas non plus le rôle d’accélérateur d’appoint. Ce véhicule test comporte un mode marche-arrêt automatique qui peut couper le moteur à combustion durant les phases de ralenti. Elle comprend aussi un alterno-démarreur qui diminue le délai requis pour que le moteur à combustion atteigne la vitesse nécessaire au processus d’embrayage. On appelle plus communément cela un Start & Stop.
Sans carburant fossile
Plus citadine, la Smart fortwo ev (electrical vehicle) est mue exclusivement par son moteur électrique, lequel délivre jusqu’à 30 kW (41 ch). Elle passe de 0 à 60 km/h en à peu près le même temps que son pendant à essence. À des vitesses plus élevées, le moteur électrique est un peu plus à la peine, ce qui n’a rien de surprenant. Néanmoins, ce modèle d’essai parvient à atteindre une vitesse de pointe de 120 km/h. Elle consomme12 kilowatts heure aux 100 kilomètres, ce qui équivaut à une autonomie de 110 kilomètres. Ce véhicule électrique convient avant tout pour couvrir de courtes distances et aux petits rouleurs. En effet, il faut compter quatre heures pour charger la batterie à 80 % de sa capacité en partant d’un niveau de 20 %. Et pour recharger complètement une batterie vide, on aura besoin de plus de huit heures, soit la durée d’une nuit. La prise du câble d’alimentation est située sous le bouchon du réservoir, à l’endroit qu’occuperait la goulotte de remplissage de gazole ou d’essence sur d’autres véhicules. La motorisation alternative agencée à l’arrière de la Smart fortwo ev pourrait être montée sans modifications fastidieuses. La transmission, qui dans le cas de la Smart fortwo ev a été bloquée en seconde, se trouve également à l’arrière. Cela veut dire que cette voiture n’a pas besoin du pommeau de levier de vitesses de la Smart fortwo, puisqu’elle utilise seulement une vitesse en marche avant et une en marche arrière. L’indicateur de la charge de la batterie est disposé là où figurerait le compte-tours.
Et le gaz naturel
La Smart fortwo cng (compressed natural gas) permet au conducteur de choisir entre rouler à l’essence ou au gaz naturel. Le carburant sélectionné est ensuite injecté dans les conduits d’admission du véhicule. Ce qui explique pourquoi ce prototype est équipé de deux réservoirs. Et oui, les ingénieurs ont réussi à placer un deuxième réservoir dans la petite Smart. La conception modulaire du système d’alimentation signifie que tout le réservoir de gaz naturel sous haute pression (2 x 16 litres) et le réservoir d’essence (12 litres) sont nichés dans le bas de caisse de la voiture pour préserver le volume de l’habitacle et du coffre à bagages. Sa consommation – approximativement 3,2 kilogrammes de gaz naturel et 4,7 litres d’essence aux 100 kilomètres dans des conditions standard – dote la Smart fortwo cng d’une autonomie de 385 kilomètres (138 km avec le gaz naturel et 255 km avec l’essence). Par comparaison, le modèle à essence, muni d’un réservoir d’une capacité de 33 litres, peut, théoriquement, accomplir quelque 700 kilomètres avec un plein. Ici aussi, il s’agit d’une alternative qui plaira surtout à ceux qui ne font pas de longs trajets. Le nombre de stations distribuant du gaz naturel augmentant sensiblement en Europe, on peut parier que cette solution risque d’arriver bientôt sur le marché. À moins que la mode hybride ne se confirme.
© Olivier Duquesne Source : Smart