Une spécificité conservée
Subaru a toujours conservé quelques traits de caractère qui font aujourd’hui la réputation de la marque. La transmission intégrale et les moteurs disposés à plat en sont les principaux. Bien consciente que le marché européen carburait principalement au mazout, la firme a donc lancé l’étude d’un moteur fonctionnant de la sorte et surtout, qui conservait ses cylindres disposés à plat. Un véritable challenge, car jamais auparavant, un moteur boxer diesel n’avait été vu sur le marché ! Il s’agit donc d’une première dans l’histoire de l’automobile ! Le cahier des charges spécifiait enfin que ce moteur ne devait rien perdre des qualités de sportivité des mécaniques essence.
Disposer les cylindres à plat permet une certaine compacité. Prenant très peu de place en hauteur, ce moteur autorise donc un abaissement du centre de gravité. A l’instar des derniers moteurs essence, Subaru s’est efforcé de contenir les vibrations et le niveau sonore à un niveau des plus réduits.
Pour l’instant, seules les Legacy berline, break et Outback sont pourvues de cette mécanique. Vers la fin de l’année, les Impreza et nouvelles Forester pourront elles aussi, être motorisées de la sorte.
Sur le papier
Subaru nous présente un moteur qui présente une puissance et un couple spécifiques tout à fait dans la norme aujourd’hui. D’une cylindrée de deux litres (les cylindres sont parfaitement carrés), il développe 150 chevaux au régime modéré de 3.600 tr/min et 350 Nm à 1.800 tr/min. Uniquement accouplé à une boîte manuelle à 5 rapports, il présente des performances tout à fait honorables : la Legacy berline détale à près de 210 km/h et avale le 0 à 100 km/h en 8,7 secondes.
Sur la route
C’est avec une Outback que je fis mes premiers tours de roue en Subaru diesel. Dès le démarrage, mes craintes concernant le niveau sonore se sont envolées. Remarquablement insonorisée, cette mécanique ne fait entendre qu’un léger claquement typiquement diesel à froid. Une fois en température, on l’oublie complètement ! Toutefois, que les mélomanes se rassurent, si l’on tend l’oreille lors des montées en régime, il possible de percevoir ce roucoulement si typique des mécaniques boxer...
Outre le niveau sonore, ce qui surprend également, c’est la réactivité de cette mécanique. Répondant à chaque sollicitation de l’accélérateur avec énormément de vivacité, elle se ferait presque passer pour une mécanique essence ! Très souple dès les régimes les plus bas, elle ne rechigne toutefois pas à grimper plus haut dans le compte-tours. Ce qui n’a cependant pas beaucoup de sens, tant le couple à bas régime permet d’enrouler rapidement les 5 vitesses.
Typiquement Subaru
La puissance et le couple importants de ce moteur passent sans difficultés sur la route. Il faut dire que le châssis est calibré pour le fabuleux 6 cylindres de 245 chevaux. Avec sa transmission intégrale et son superbe compromis de suspension, l’Outback diesel affiche un excellent comportement routier ! Sûre, efficace, agile et même amusante, on voit mal ce que l’on pourrait lui reprocher sur ce plan ! Elle paraît juste un peu plus pataude qu’une Legacy berline, dont le centre de gravité est situé plus près du sol.
Le confort n’est évidemment pas en reste : l’amortissement se charge de ne pas vous martyriser les vertèbres, mais plutôt de les choyer et le confort acoustique est au meilleur niveau. De même, la qualité de finition est excellente : tant les matériaux choisis que l’ajustement ne supportent pas la critique. Enfin, notons une qualité devenue fort rare aujourd’hui : une excellente visibilité périphérique !
Equipement complet... mais imposé !
Question tarifs, la Legacy berline est affichée à 27.990 € dans sa version de base, dénommée « Comfort ». Version de base ne veut pas dire dépouillée chez Subaru : airbags frontaux, latéraux et rideaux, lecteur CD-MP3, chargeur 6 CD, ordinateur de bord, climatisation automatique bi-zone, volant en cuir, rétroviseurs électriques, rabattables et chauffants, sièges avant chauffants,... La liste est on ne peut plus complète ! Comptez 1.400 € pour la finition « Luxury », qui ajoute les jantes en alliage et les phares au bi-xénon avec gicleurs. Enfin, l’exécution « Executive » s’affiche à 30.890 € et s’enrichit du cuir et des sièges électriques. Sur cette dernière finition, il est possible d’ajouter le système de navigation, le toit ouvrant et le système de carte mains libres. Pour la Touring, le prix de base est de 28.990 € et de 31.890 € pour l’Outback.
Une telle politique d’équipements permet de disposer d’un véhicule remarquablement équipé dès la version de base. En revanche, pour qui aime personnaliser sa voiture, ça devient plus compliqué, une seule option étant disponible, à savoir la peinture métallisée (520 €). Bref, si vous aimez jongler avec les listes d’équipements et mettre du cuir et le GPS sur la version de base, c’est malheureusement impossible ici...
Enfin, la consommation est raisonnable, avec une moyenne de 7,2 l. S’agissant de l’Outback, à savoir la version la plus lourde et la moins bien profilée, le résultat n’est pas mauvais du tout. En termes de rejets de CO2, cela se traduit par des émissions de 148 grammes pour la berline et de 153 grammes pour l’Outback.
Conclusion
Très injustement méconnue, la Legacy trouve enfin le moteur qui sera capable de faire tourner les feux de la rampe sur elle. Subaru nous présente là sa première mécanique diesel, et les ingénieurs ne se sont pas loupés ! Souple, nerveuse et silencieuse, elle sied comme un gant à ce break. L’occasion de découvrir ses autres qualités, telles que la très belle finition, la tenue de route et le confort. Une réussite complète qui risque de faire mal à la concurrence ! Et cette version Outback rajoute une certaine polyvalence avec son grand coffre et ses aspects pratiques bien étudiés !