Si le 7 fait référence à la possibilité de recevoir 7 personnes à son bord, il faut bien préciser que la troisième rangée de sièges est une option. On a donc eu la XL-7 en version standard 5 places et coffre grand, très grand, très très grand. Le 4x4 luxueux a une volume utile qui passe de 900 litres à 1687 litres banquette rabattue. Cinquante centimètres plus grand que le Grand Vitara, le XL-7 est d’une longueur générale de 4760 mm et un empattement de 2800 mm… D’où de la place non seulement pour les bagages mais aussi pour les occupants. Les agencements et les espaces de rangement offrent d'ailleurs un confort de type SUV. Toutefois, Suzuki a toujours un fournisseur de plastique et de faux bois de qualité un peu insuffisante.
Un vrai tout-terrain
Le châssis séparé et le choix manuel de transmission donnent de vraies aptitudes sur les chemins difficiles. Le train avant fait appel à des jambes McPherson constituées de ressorts hélicoïdaux et d’amortisseur basse pression montés séparément pour augmenter la course de débattement. Le train arrière est porté par une suspension à cinq bras. Pour sa part, le Drive Select permet d’opter entre une transmission aux roues arrière, une transmission intégrale avec démultiplication longue ou une transmission aux quatre roues avec démultiplication courte. En condition normale, autant garder la propulsion sur les deux roues arrière. Vous ferez des économies de carburant. L’empattement permet une tenue de cap convenable sur autoroute. Par contre, sur route mouillée et en virage serré, les conducteurs trop optimistes auront leur XL-7 qui leur fera la dérobade. Dès que la route devient glissante ou plus délicate, on peut, jusqu’à 100 km/h, passer en transmission intégrale longue. Mais autant ne pas laisser enclenché le pont avant trop longtemps car outre l’augmentation de consommation par le nombre supérieur de pièces mécaniques à mettre en mouvement, on a aussi droit à des bruits de transmission. Enfin, les chemins boueux ou escarpés seront franchis avec la démultiplication courte, à passer à l’arrêt. Ici, les pneus route seront plus rapidement fatigués que la transmission !
Haute Disponibilité Indéniable
Les freins à tambour à l’arrière sont peut-être un peu limites pour arrêter les 1725 kg à vide de l’engin. De plus, la pédale est assez dure, ce qui ne manque pas de surprendre au début. Le HDI qui est monté sous le capot de la XL-7 est bien sûr essentiellement chargé de séduire la clientèle européenne des pays préférant taxer davantage l’essence et favoriser le gasoil pourtant plus nocif pour la santé… Ce moteur à injection directe à rampe commune 4 cylindres, 16 soupapes, de 1997 cm³ développe 109 chevaux (80 kW) à 4000 tours minute pour un couple maximal de 270 Nm à 1750 tr/min. Équipé d’une transmission à 5 rapports, le XL-7 ne dépasse pas les 155 km/h en vitesse de pointe. Mais il se contente de 6,7 litres au 100 km en cycle extra-urbain et en mode propulsion. Malheureusement, les vibrations sont présentes vers les 2500 tours minute. Et le moteur n’est pas vraiment discret.
Intelligence à bord
L’équipement est à l’avenant… Sauf qu’il n’existe toujours pas d’autoradio de série et il faut donc débourser pour cet accessoire quasi-indispensable. Même si Suzuki fournit les excellents Pioneer, il faut ajouter 149 euros pour la radiocassette de bas de gamme en plus des 24500 euros pour le XL-7 sans aucune option ! Certes, le prix est attractif, même si c’est un peu mesquin de ne pas offrir l’ambiance musicale en prime. Mais je suppose qu’on peut négocier avec le concessionnaire. Néanmoins, la modularité est vraiment fonctionnelle et intelligemment conçue. L’équipement n’est pas chiche et on trouve la direction assistée à crémaillère et pignon, le verrouillage central, les vitres teintées en vert, les rétroviseurs chauffants, les jantes en aluminium, le tiroir de rangement sous les sièges et l’air conditionné. Pour ce dernier, on a été irrité par un souffle d’air frais un peu trop puissant dans le visage. On aurait aussi aimé des crochets dans le coffre pour accrocher les sacs à provision. Histoire de ne pas devoir tout ramasser après.
À la fois massif et élégant
Imposant, le Grand Vitara XL-7 garde un air juvénile avec ses optiques de phare avant de petite dimension. Ce regard encadre une grille de radiateur à trois lamelles garnies de chrome. Cet petit air « précieux » est vite mis en défaut par les détails physiques montrant sa robustesse. Le capot prolongé en courbe sur les ailes, les arches de roue bombées, le bouclier avant massif et la calandre à larges lamelles dessinent des muscles d’athlète à ce tout-terrain. Car, on a testé la Grand Vitara XL-7 sur un terrain impossible à parcourir avec une voiture classique. Si la boue n’était pas au rendez-vous, il n’avait pas plu assez, le terrain sec s’est négocié sans souci, même quand ça montait un peu ou que les ornières laissées par les engins agricoles se faisaient très profondes. Pas trop secoués dans l’habitacle, on a apprécié les capacités de franchissement du 4x4. Le tout dans une ambiance à vocation luxueuse mais gâchée par des matériaux un peu trop artificiels.
© Olivier Duquesne