Et si les marques ne donnent généralement pas de détails sur les marges bénéficiaires de chacun de leur modèle, des analystes, comme ceux de la société Bernstein Research, sont parvenus à établir un classement des plus grandes pertes de l'industrie automobile européenne. L'occasion pour nous d'établir le top 10 des flops en la matière.
Détail qui a son importance : les pertes sont évaluées sur la durée de vie du modèle. En outre, les analystes ont aussi estimé la perte par véhicule vendu. Troisième modèle de notre classement, avec une perte de 1,9 milliard € : la Peugeot 1007, soit... 15.000 € par voiture produite !
Tout est dans la portière
Peugeot, habitué des petites et moyennes voitures, a voulu au tournant du millénaire révolutionner le segment. La fausse bonne idée : des portes coulissantes électriques qui, certes, facilitent le stationnement, mais ont aussi concouru à gonfler le prix du véhicule, tout comme son poids.
Lancée en 2005, la Peugeot 1007 n'a jamais rencontré le succès escompté. Le constructeur n'en aura produit que 122.000 exemplaires en un peu plus de quatre ans, alors que la marque au lion tablait sur une production annuelle de 100.000 véhicules ! Pire, durant sa dernière année d'existence (en 2009), seuls 3.100 modèles sont sortis des chaînes d'assemblage de Poissy, tant l'intérêt pour la 1007 s'est complètement évaporé. Un échec cuisant pour cette citadine aux portières originales, mais dont la conception semble avoir été complètement bâclée.
Car si a priori le concept paraissait intéressant, Peugeot a lancé son modèle à la va-vite, en omettant de régler certains détails qui ont rapidement concouru à jeter l'opprobre sur la 1007. L'anecdote la plus connue, relative aux deux malheureuses portières, se produit en cas d'averse de pluie. Lorsque vous ouvrez l'une des portes, vous recevez gracieusement une quantité d'eau non négligeable sur la tête. Un gros point noir, surtout quand on prétend être une voiture pour dames...
Toujours à propos des portières, celles-ci s'entrouvrent au car wash si on n'a pas pris soin de verrouiller le véhicule, les poignées de porte s'ouvrant lors du passage des rouleaux de lavage. Et on ne parlera pas de la fiabilité électrique du système d'ouverture de ces mêmes portes, ni du détecteur d'obstacles lors de la fermeture de celles-ci au fonctionnement balbutiant ce qui a valu de gros bobos à certaines petites menottes. Pour conclure cette triste histoire, la Peugeot 1007 était aussi certainement trop chère pour ce qu'elle était, tandis que son poids élevé rendait toutes les motorisations faiblardes et très gourmandes. Bref, une automobile à vite oublier, en espérant que les ingénieurs dissipés qui ont conçu la 1007 suivent le même destin que le modèle.