Le « Land », c’est la plus vieille des Toyota. Le modèle est né en 1951 (mais n’a été baptisé Land Cruiser qu’en 1954) et a survécu jusqu’à aujourd’hui. Il a été vendu à plus de 10 millions d’unités, au gré d’une flopée de générations divisées en trois branches familiales : Heavy Duty (versions robustes typées utilitaires, destinées aujourd’hui aux marchés d’Afrique, du Moyen-Orient et du Pacifique), Station Wagon (variantes les plus grandes, typées SUV à l’américaine) et Light Duty (modèles intermédiaires visant le compromis entre confort et tout terrain). C’est de cette dernière branche qu’est issu le Land Cruiser qui nous occupe (nom de code 250), le seul encore vendu en Europe (sur d’autres marchés, ce nouveau modèle a aussi un jumeau badgé Lexus : le GX). Pour voir s’il est digne de l’héritage familial, nous avons lancé ce nouveau Land Cruiser dans un road-trip cassant au cœur des montagnes marocaines.
Design Toyota Land Cruiser
Une brique posée sur…
Ce Land Cruiser Série 250 est plus grand que son devancier (+10 cm, soit 4,92 m), mais aussi nettement plus large (+9,5 cm, soit 1,98 m hors rétros) et plus haut (jusqu’à 1,93 m avec les barres de toit). Ce qui flashe surtout, c’est le changement look : aux rondeurs de l’ancien Land Cruiser, le nouveau préfère des lignes cubiques au charme néo-rétro, piquant quelques traits de style à différents ancêtres de cette grande famille. Chacun ses goûts, mais selon nous, ce petit air de brique finement taillée est plutôt agréable à regarder. Plus de logo Toyota sur la calandre, mais le nom de la marque est désormais gravé en lettres capitales. On remarque aussi que ce Land ne porte pas sa roue de secours sur le dos mais la cache sous son coffre. Et cette nouvelle génération n’est disponible qu’en version longue à 5 portes et plus en courte à 3 portes.
On précisera encore que cette grosse Toyota se chausse en 18 ou 20 pouces et place des bavettes devant ses roues avant pour réduire le flux d’air venant frapper les pneus et donc améliorer (un petit peu…) le coefficient aérodynamique de ce gros cube. Les plus observateurs noteront aussi que les nouveaux Land Cruiser n’ont pas tous le même regard : les feux avant à LED sont soit rectangulaires, soit ronds. Mais vous ne trouverez les yeux ronds qu’en occasion car ils ne sont montés que sur la série First Edition malheureusement déjà sold-out… En plus des rails de toit, le Land Cruiser peut se parer d’un large éventail d’accessoires de carrosserie, comme des marchepieds latéraux, pratiques pour grimper plus facilement à bord de ce bestiau.
…une échelle
Sous sa nouvelle robe, ce Land Cruiser Série 250 cache le squelette de son grand frère Station Wagon Série 300 (non vendu chez nous), à savoir la plate-forme TNGA-F, avec châssis en échelle sur lequel est posé la carrosserie (c’est plus costaud en cas de gros choc que la coque autoportante des voitures traditionnelles). Par rapport à l’ancienne, cette nouvelle poutre portante a été sensiblement rigidifiée (+50% de résistance à la torsion). Les trains roulants restent typés costauds plutôt que routiers, avec un pont arrière rigide. La direction s’équipe pour la première fois d’une assistance électrique (et plus hydraulique), qui autorise le montage de nouvelles aides à la conduite, comme le maintien de voie et le suivi des bandes de circulation. On verra plus loin que ce Land Cruiser dispose aussi d’autres aides spécifiques à la conduite tout-terrain.
Expérience Toyota Land Cruiser
Solidement assemblé
On ne monte pas à bord d’un Land Cruiser, on y grimpe. D’où l’intérêt des marchepieds latéraux optionnels. Dans l’habitacle, on surplombe les autres véhicules d’une bonne tête et on apprécie aussi la ceinture de caisse plus creusée qu’avant, offrant une meilleure visibilité latérale. Selon le niveau de finition, les passagers sont assis sur des sièges en tissu, similicuir ou cuir véritable. À l’avant, on a les coudées franches et le mobilier semble très solidement assemblé, mais se couvre de nombreux plastiques durs, nettement moins raffinés que ceux des SUV premium pourtant affichés au même prix ou presque… Et certaines gâteries manquent à l’appel, comme par exemple les sièges avant à fonction massage. Pour le reste, tous les équipements de confort sont présents, y compris les sièges avant chauffants et ventilés. Un toit ouvrant est également proposé (3e niveau de finition), de même qu’un toit panoramique vitré mais non ouvrant (4e niveau de finition).
Un cube à 7 places
À l’arrière, l’espace pour les jambes est généreux, mais l’assise est fixe (pas de réglage en longueur). Les dossiers (fractionnés 1/3-2/3) sont inclinables, mais ils sont peu galbés et maintiennent donc peu le corps. Et le tunnel central assez marqué est gênant pour le passager du milieu. À partir du 3e niveau de finition et pour 1.090 € de supplément, deux strapontins peuvent prendre place dans le coffre. Ces sièges additionnels n’étaient pas montés sur notre véhicule d’essai et on ne peut donc pas vous dire s’ils sont confortables.
Coffre vaste, mais haut perché
En configuration 5 places, le coffre est spacieux (mais son seuil est haut perché, comme toujours sur les vrais 4x4) et on y accède via un hayon, éventuellement électrique et avec lunette à ouverture séparée (dès le 2e niveau de finition) pour glisser plus facilement de menus objets dans la soute. Les sièges du deuxième rang se rabattent classiquement (dossier uniquement) ou en portefeuille (dossiers et assises, pour obtenir un plancher de chargement bien plat).
Baroudeur à l’ère digitale
Plus de classiques cadrans à aiguilles pour le Land, mais un combiné d’instruments numérique (de 7 ou 12,3 pouces selon le niveau de finition). Au centre, on a droit à un écran tactile (de 9 ou 12,3 pouces), qui commande un système multimédia à jour, sans plus. On apprécie la présence d’une floppée de boutons physiques à l’ancienne (pour la clim’ notamment), ce qui permet de piloter les commandes même avec de gros gants, voire avec les mains pleines de boue... Mais il y a ici trop de touches et on s’y perd un peu, l’ergonomie n’étant pas le point fort du modèle : il est par exemple compliqué de débrancher les nombreuses assistances électroniques à la conduite. On peut heureusement faire appel à la commande vocale pour gérer plus facilement certaines fonctions de bord.