10 ans après son apparition sur le marché, et un an après une dernière refonte, le tout-chemin Toyota RAV4 surfe toujours sur la vague du succès, malgré l’arrivée d’une concurrence plus affûtée. La recette magique tient sûrement dans sa modularité et son esprit rationnel.
Viscocoupleur
Ce 4x4 compact est équipé d’une transmission à différentiel central et viscocoupleur. On a donc droit en permanence aux quatre roues motrices. Cette transmission intégrale permanente assure l’agilité de l’ensemble. Car le RAV4 est réellement dynamique. Certes ce n’est pas une berline, mais on n’y est pas très loin. Vu que la boîte manuelle à 5 rapports n’a pas de réducteur il faut donc limiter les excursions hors piste. Par contre sur les chemins de campagne et sur terrain meuble, ce SUV s’en sort bien. On l’a bien compris, la RAV4 n’est pas un véhicule utilitaire pour s’enfoncer dans les coins perdus. Il vaut mieux rester à proximité du bitume et limiter ses envies de tout-terrain. Néanmoins, sa garde au sol de 205 mm autorise quelques raccourcis sur chemins cahoteux. On arguera plutôt que la transmission intégrale est un plus indéniable pour la sécurité sur route glissante.
Vivacité
L’empattement de l’ensemble est de 2,49 m. Ce qui est assez court finalement pour ce 5 portes de 4265 mm. Du coup, cette Toyota est du genre joviale. Dynamique et agile sur route, on peut s’amuser à son volant. On regrettera juste un manque de punch sur autoroute malgré la présence d’un turbo à géométrie variable. Le châssis à roues indépendantes et la direction assistée assurent un comportement sain et efficace. La suspension avant est de type McPherson avec barre antiroulis et leviers inférieurs en L. À l’arrière c’est une double triangulation à bras tirés et barre antiroulis. Le bloc Diesel à rampe commune de 1995 cm³ est avant tout souple et silencieux. Mais aussi nerveux sur les premiers rapports : un plus en ville. La rampe commune permet de laisser ronronner l’ensemble sans être assourdissant à vitesse raisonnable, sauf au réveil matinal. Par contre, dès que le compteur approche les limitations de vitesse sur autoroute, on ne peut cacher qu’on a un moteur fonctionnant au gazole. De plus, la prise d’air sur le capot indique aux spécialistes que ce RAV4 a droit au D-4D.
Du plaisir
Le RAV4 peut filer à 170 km/h et prendra 12,1 secondes pour passer de 0 à 100 km/h. Avec le couple de 250 Nm disponible de 1800 à 3000 tours minute, une puissance de 116 ch (85 kW) à 4000 tr/min et une consommation moyenne mixte de 7,5 litres de pétrole environ, on peut affirmer que cette version est très rationnelle. Le conducteur moyen trouvera un véhicule courageux et peu gourmand. Et qui s’arrête facilement grâce à de bons freins. Le plaisir de conduite en position surélevée est une chose, il faut aussi penser au bien-être des passagers. L’habitacle est correctement spacieux et modulable « à la manière d’un monospace » avec banquette arrière coulissante. De plus, on n’a pas vraiment besoin de grimper à bord, l’accès est plutôt bien conçu. Bémol pour le ton plastique des matériaux et le confort de la banquette arrière. Par contre, ce qui ne gâche rien, le look du RAV4 n’est pas brut. Il est même sympathique avec ses optiques avant.
Toujours une référence ?
Le RAV4 est un produit bien fait avec une conduite qui n’a rien de compliqué malgré son gabarit. Sauf pour le stationnement en créneau. La roue de secours est montée en escargot sur le portillon arrière. Certes cela libère de la place dans le coffre (400 à 940 dm³), mais cela complique aussi les manœuvres en marche arrière. D’autant que la roue et son couvercle en plastique sont du genre encombrants. Pas évident non plus d’ouvrir le coffre lorsque le véhicule qui suit n’a pas laissé plus que la distance minimale légale (pour rappel : 1 m). Jouant sur le fil du rasoir entre la dureté des 4x4 classiques et la dynamisme des berlines, le RAV4 est un SUV qui a su faire la juste part des choses. La version 3 portes est certainement plus jeune et plus dynamique encore, mais en 5 portes on peut emmener sa famille mais encore VTT, skis, planche de surf, cannes à pêche ou télescope et partir dans les bois, à la montagne, à la mer, en bordure de rivière ou à la campagne sans craindre les petites routes et les intempéries.
© Olivier Duquesne