La Yaris n’a pas trop grandi. Juste 110 mm de plus, de quoi garder un vrai gabarit de citadine. C’est l’empattement, surtout, qui profite de ces quelques millimètres supplémentaires. Si la ligne est modernisée, la silhouette ne laisse aucun doute : voici une Yaris. Pour cette nouvelle version, les concepteurs ont pu développer une nouvelle plateforme. Ils ont aussi travaillé vachement l’esprit pratique et l’habitabilité. À cinq Le plus étonnant dans la Yaris, c’est de s’y retrouver à cinq adultes. Les sièges arrière coulissent sur 15 cm. En les tirant au maximum, il est ainsi possible de s’y asseoir à trois. D’autant que le plancher est tout plat. Les grandes tailles pourront même régler l’inclinaison du dossier pour se mettre à l’aise. Le coffre est bien sûr un peu pénalisé en ne proposant « qu’un » volume maximal de 272 litres. En avançant, assez facilement, les sièges arrière, on passe à 363 litres. Néanmoins, les chiffres ne disent pas tout. Car, il y a un faux plancher dans la zone à bagages sous lequel il y a 50 litres de rangement. Ensuite, il y a le Easy Flat. Ce système offre la possibilité de rabattre la banquette 60/40 depuis le coffre, sans devoir enlever les appuie-tête. La Yaris offre alors 737 litres de volume utile. Il est dès lors possible de transporter du matériel encombrant, si on ne voyage qu’à deux ou trois. Pas de chichi Le style intérieur est, dans sa version tissu de base, assez sombre. Les plastiques sont durs, mais cela donne une image de solidité. Notre modèle 1.0 VVT-I était nettement plus sympathique avec un intérieur cuir bicolore. Chic et design. Quoi qu’il en soit, il faut toujours s’habituer aux indications centrales. Heureusement tourné vers le conducteur, l’affichage numérique en 3D indique clairement, et en grand, la vitesse. Dès lors, la place laissée vacante par les compteurs a été remplacée par un espace de rangement derrière le volant. Finaude, la Yaris sait qu’elle s’adresse avant tout aux citadins ou bien à des femmes. Dès lors, les espaces de rangement ne manquent vraiment pas. 1 litre Le 1.0 fait peur. Voilà un petit moteur pour une voiture d’une tonne. Mais si on fouine un peu on découvre qu’il développe quand même 69 ch et 93 Nm, dont 85 Nm dès 2000 tr/min. En grattant davantage, on découvre que ce 3 cylindres ne pèse que 67 kg et qu’il est bougrement moderne. Ainsi, plusieurs composants sont en plastique. Ensuite, le système d’admission d’air et le carter moteur sont intégrés en un même module. Et puis, les alésages des cylindres sont rapprochés et en aluminium. Sans parler du calage variable et des 4 soupapes par cylindre. Sur la route, le peps est suffisant en circulation urbaine. Cela devient moins drôle sur autoroute, notamment au niveau du bruit omniprésent. Cette Yaris de 998 cm³ réussit le 0 à 100 km/h en 15,7 s et ne dépasse pas les 155 km/h. De plus, les rapports longuets pénalisent la reprise. Par contre, la consommation est maîtrisée avec un cycle mixte à 5,4 litres aux 100 km. Diesel Le moteur D-4D est celui qui souffre le moins du poids coquet de la Yaris. Ce 4 cylindres de 1364 cm³ est une version améliorée de celui sous le capot de l’ancien modèle. Il a gagné en puissance, affichant maintenant 90 ch. Il fonctionne sous une pression d’injection de rampe commune de 1.600 bars, avec des injecteurs à 6 trous. S’y trouve aussi un turbocompresseur à géométrie variable et une commande électrique pour la soupape de recirculation des gaz d’échappement. C’est le couple de 190 Nm, surtout, qui garantit les belles prestations du moteur. Mais, le moteur reste creux à bas régime et manque de discrétion. M-MT 5 Le bloc Diesel était couplé, pour notre essai, à la boîte robotisée M-MT 5. En mode automatique, elle perd parfois un peu son esprit zen, notamment lorsqu’il faut rétrograder. Il semble que son principal souci c’est de jouer sur l’économie de carburant. Une philosophie parfois agaçante lorsque la circulation est nerveuse. En plus, on sent bien les changements de rapports. Un mouvement auquel on s’habitue et qu’on finit par anticiper avec le temps. Le seul véritable intérêt de cette solution, c’est la facilité d’utilisation. Quoique. Les créneaux en pente ne sont pas simples avec cette voiture qui n’a pas de mode ralenti puisqu’il ne s’agit pas ici d’une boîte automatique, mais d’une transmission robotisée. Alors autant jouer du levier si on veut davantage contrôler la mécanique. Avec la M-MT 5, la Yaris D-4D réussit à accélérer de 0 à 100 km/h en 11,8 s contre 10,7 pour la boîte manuelle à cinq rapports. La vitesse maximale est ici de 175 km/h. Et pour la consommation, on est tranquille avec 4,5 litres en cycle mixte. Vu la capacité de 42 litres du réservoir, on a une belle autonomie. Se tient bien La Yaris n’a pas eu la folie des grandeurs. Elle reste donc vraiment compacte et a l’art de se faufiler en ville. D’autant que sa direction à crémaillère à assistance électrique est correctement calibrée. Le volant reste toujours souple et stable. Un peu artificiel, mais sans jouer la désinformation. La suspension avant a été reconfigurée, mais c’est surtout l’empattement qui joue sur le comportement. La Yaris se veut rassurante et stable. Tout en restant habile. Un beau compromis qui ne pénalise pas le confort. Un atout pour cette « petite » voiture qui ne fatigue pas sur les longues routes. Toutefois, la route se fait entendre. L’insonorisation aérodynamique et des bruits de roulement finissent par vraiment gêner les occupants. Le freinage est parfaitement suffisant, sauf pour ceux qui se prennent pour des pilotes de rallye. Marketing Les stratèges Toyota joueront bien sûr à fond la carte de la fiabilité pour inciter la clientèle à choisir la Yaris. En Belgique, elle profite bien entendu des 5 ans de garantie de l’importateur. Elle a également obtenu 5 étoiles (2 pour la protection piéton) aux tests EuroNCAP. Globalement, malgré ses qualités, notamment de modularité, elle a encore quelques défauts des petites voitures comme le bruit du moteur et des détails d’assemblage. Par contre, au niveau de l’équipement, ceux qui aiment bien le dernier cri pourront profiter d’une finition Linéa Sol très complète à laquelle on peut ajouter le démarrage sans clé. En tout cas, on ne se fait guère de souci pour ce modèle qui devrait rester une success-story. © Olivier Duquesne