Triumph décide à son tour de s'attaquer à l'insolent succès commercial de l'indéboulonnable BMW R 1200 GS. De nombreux autres constructeurs s'y sont déjà confrontés, comme Yamaha avec sa Super Ténéré, Moto Guzzi avec sa Stelvio, Ducati avec sa Multistrada. D'autres tentent le coup cette année avec la présentation au salon de Milan leur interprétation du trail au long cours, comme Honda et sa Crosstourer sur base de la VFR 1200, ou Kawasaki avec sa Versys 1000, premier trail à quatre cylindres en ligne. Mais c'est Triumph qui semble disposer des meilleures armes pour se mesurer à la 1200 GS, avec sa toute nouvelle Tiger Explorer.

Les ingénieurs anglais se sont donnés les moyens pour investir ce créneau. Si la Tiger Explorer reprend l'architecture chère à la marque du trois cylindres en ligne, celui-ci est né d'une page blanche. Et si le châssis treillis en tubes d'acier présente une grande similitude d'aspect avec d'autres modèles de la marque, dont la très réussie Tiger 800, il a entièrement été conçu pour cette nouvelle machine, équipée d'une transmission par cardan intégrée à un monobras. Le trois cylindres de 1215 cc développe la respectable puissance de 137 ch à 9.300 tr/min, avec un couple de 121 Nm à 7.850 tr/min. Ce bloc à double arbre à cames en tête et quatre soupapes par cylindres est nourri par une injection électronique à commande "ride-by-wire" et la Tiger dispose des incontournables aides à la conduite qui fleurissent à peu près partout maintenant, comme l'ABS (déconnectable), l'antipatinage et même le régulateur de vitesse, toutes fournies de série.

Le treillis tubulaire en acier reçoit une fourche inversée de 46 mm offrant un débattement de 190 mm, tandis que l'amortisseur arrière à réservoir séparé, fourni par Kayaba comme la fourche, donne à la roue arrière un débattement de 194 mm. Les roues reprennent les dimensions habituelles à ce type de machine, 110/80 X 19 et 150/70 X 17. La roue avant est freinée par deux disques flottants de 305 mm pincés par des étriers radiaux à quatre pistons estampillés Nissin, l'arrière se contentant d'un disque de 287 mm avec un étrier Nissin à deux pistons.

La dotation de la machine chouchoute ses occupants, avec une bulle et un guidon réglables, une hauteur de selle ajustable de 857 à 802 mm (avec la selle basse en accessoire), une selle large et confortable équipée de grandes poignées pour le passager. Le tableau de bord LCD à compteur digital et compte-tours analogique, comprend entre autres la jauge à essence avec indication de l'autonomie restante, l'indication du rapport engagé, un ordinateur de bord, la température de l'air, l'horloge. Le défilement des infos se commande par un bouton au commodo. Notons encore que l'instrumentation est configurée pour le système de contrôle de la pression des pneus proposé en option. Pour ceux qui en veulent encore plus, citons en vrac la bagagerie (valises latérales et top case, des poignées et des sièges chauffants, des phares antibrouillard, des prises de courant auxiliaires, des protections de mains, un pare-brise large, un support de GPS un cadenas "U" à glisser sous la selle, un échappement Arrow et diverses protections (phares, moteur, radiateur…), de quoi satisfaire toutes les envies!