En ce tout début des années 90, cela fait belle lurette que la marque dieppoise n’a plus connu le succès. La berlinette A110 n’est plus qu’un souvenir, l’A310 a eu du mal à lui succéder et la GTA qui a remplacé cette dernière encore plus. Pour tenter de relancer des ventes au point mort, Renault essaye modestement de souffler un vent frais. Ce sera l’A610, un nouveau modèle qui fût présenté au Salon de Genève 1991…

Style connu

Pour beaucoup, cette A610 ne se présente ni plus, ni moins, que comme une GTA avec des phares rétractables. Il faut dire que les efforts stylistiques furent très réduits, même si les évolutions sont nettement plus profondes qu’il n’y paraît ! La voiture est globalement mieux finie, mieux équipée, plus performante et plus puissante mais le style, lui, reste semblable. Et l’Alpine souffre d’un tarif très élevé, qui la rapproche assez fort d’une certaine… Porsche 911 !

Concept connu…

L’architecture de l’A610 est connue des amateurs d’Alpine : un châssis-poutre et une carrosserie en matériaux synthétiques. Le tout devrait être gage de légèreté mais la nouvelle venue accuse tout de même plus de 1,4 tonne sur la bascule. En cause ? Un équipement sans cesse plus luxueux et quatre places décentes. La frêle petite berlinette qui a brillé dans les rallyes n’est donc plus qu’un lointain souvenir…

V6 Turbo

Sous le capot, Alpine reprend une mécanique qui a fait ses preuves depuis l’A310. Il s’agit du bon vieux V6 PRV de 3 litres. Un moteur peu enthousiasmant mais capable d’encaisser de gros traitements : sur l’A610, il ne sera proposé qu’en version turbo, ce qui lui fera d’abord développer 250, puis 280 chevaux. Dans cette dernière mouture, l’A610 avançait des chronos tout à fait honorables pour l’époque : 290 km/h et 5,5 secondes au 0 à 100 km/h !

Pourquoi un flop ?

Confortable, très efficace et capable de performances impressionnantes, l’A610 n’aura jamais trouvé son public. Pourquoi ? Un prix trop élevé pour une voiture qui ne semble, en apparence, ne plus avoir changé depuis 20 ans et, bien entendu, un manque d’image de marque… En 1995, Alpine tire le rideau : 818 exemplaires seulement auront été produits, dont à peine 80 sur les trois dernières années de production ! L’A610 n’est plus, Alpine non plus.

Combien ?

Des exemplaires corrects se trouvent à partir de 35.000 € et des modèles vraiment en ordre, à partir de 45.000 €. A l’usage, la voiture est fiable, hormis le circuit électrique qui peut faire preuve de quelques fantaisies… La finition est en progrès par rapport aux modèles précédents, mais elle n’est pas aux standard actuels : rossignols et autres manifestations suspectes sont donc à prévoir. Vous voulez un avis ? Cette cote va vite grimper…