En 1974, la Lotus Elan +2 accuse des origines qui remontent au début des années 60 ! Il est donc grand temps de renouveler le modèle, ce que Chapman fait en intégrant tous les gimmicks de l’époque : une allure cunéiforme de break de chasse, des phares rétractables, du plastique qui remplace les chromes et un habitacle confortable accueillant 4 personnes bien formées.
Révolution à Hethel !
Pour Lotus, c’est une révolution car jamais auparavant, la marque ne s’était risquée sur le marché, très concurrentiel, des GT. Et la marque s’y risque à plusieurs reprises, coup sur coup, avec après cette Elite, l’Eclat, le dérivé coupé de l’Elite, en 1975 et avec la fabuleuse Esprit en 1976.
Pourtant, Chapman n’en oublie pas le slogan qui lui a bâti sa réputation, à savoir « Light is Right », ce que l’on peut librement traduire par « au plus léger, au mieux ». La carrosserie est donc en fibre de verre et se voit moulée autour d’un châssis-poutre en acier. Une architecture qui n’est pas sans rappeler d’autres produits de la marque : l’Europa et l’Elan.
4 cylindres maison
L’Elite est la toute première Lotus équipée d’un moteur 100 % maison, à savoir un 4 cylindres tout alliage, de 2 litres de cylindrée, comptant 2 arbres à cames en tête et 16 soupapes. Ce moteur faisait figure de petit poucet par rapports aux grosses cylindrées de la concurrence, mais les 160 chevaux qu’il produisait et la légèreté de la voiture permettait de belles performances. L’Elite était également la première voiture de la marque à proposer une boîte automatique en option.
Les raisons d’un flop…
Un habitacle spacieux, un logo évocateur, un moteur performant et un châssis au top : pourquoi cette Lotus n’a-t-elle pas rencontré le succès ? Sa ligne était sans doute trop polarisante et surtout, mais alors surtout, sa qualité de fabrication était absolument déplorable ! Finition très aléatoire, fiabilité du même tonneau, électricité fantaisiste voire dangereuse… La Lotus Elite n’a pas réussi à convaincre à l’époque et ce n’est pas son lifting de mi-carrière avec un moteur réalésé à 2,2 litres qui sauva les meubles. En 1982, lorsque le dernier exemplaire quitte les chaînes de production, ce sont environ 2.500 voitures qui ont vu le jour…
Aujourd’hui
Que vaut une Elite aujourd’hui ? Pas grand-chose ! Comme à l’époque, les amateurs voient d’un œil méfiant cette turbulente fille de la « Perfide Albion » ! Pour environ 10.000 €, vous devriez trouver un exemplaire convenable, même s’il vous faudra courir de l’autre côté de la Manche pour le trouver. Et surtout, faites-vous accompagner d’un spécialiste connaissant le modèle sur le bout des doigts !