Nous sommes en 1965. Cela fait bientôt deux ans que Porsche a lancé la 911, un produit haut de gamme, nettement plus sophistiqué (et cher !) que la 356. D’ailleurs, la production de cette dernière vient d’être arrêtée. Problème : avec la disparition de la 356, la gamme Porsche ne compte plus de cabriolet, ce qui est un sacré problème pour le marché californien !
John von Neumann, importateur de la marque en Californie, décide alors de prendre le taureau par les cornes et commande à Bertone un cabriolet sur base de la 911. L’usine marque son accord, mais c’est John von Neumann qui signe les factures. Ce dernier exige un produit de haute qualité, fignolé jusque dans les moindres détails.
Et le moins que l’on puisse dire, c’est que la carrosserie italienne ne le déçoit pas, avec cette ligne parfaitement dans l’air du temps et intégrant la capote dans un rangement spécifique derrière l’habitacle. Même la planche de bord est entièrement repensée, avec l’instrumentation rangée verticalement sur la colonne centrale.
Une fois cette 911 Spyder finie, elle fut présentée au salon de Genève 1966. L’intérêt était manifeste mais… aucune commande ne fut signée ! John von Neumann abandonna alors le projet, d’autant que Porsche lançait peu ou prou au même moment, une version Targa de sa 911, infiniment plus économique à produire. Aujourd’hui, la voiture existe toujours : elle fut vendue plus de 1,4 million de dollars aux Etats-Unis, en 2018, par Gooding & Co.