Si, dans les années 50 et 60, l’industrie automobile britannique pouvait se targuer d’un certain éclat, il en allait tout différemment dans les années 70. Soumise à de fortes pressions syndicales et mal gérée, la British Leyland tente de sauver les meubles en lançant des modèles développés et construits à la hâte. L’Austin Princess, lancée en 1975, fait hélas partie de cette catégorie…

Une Mini agrandie !

Méfiez-vous des apparences : le style étonnant laisse à penser que la voiture dispose d’un hayon à l’arrière… Ce qui n’est absolument pas le cas ! En outre, cette longue berline n’est pas une propulsion comme on pourrait s’y attendre venant d’un produit de cette époque, mais bien une traction ! En effet, les ingénieurs de la British Leyland ont tout simplement repris l’architecture de la Mini : on y voit donc un moteur transversal à l’avant, des roues avant motrices et même, une suspension « Hydragas » censée garantir un confort optimal. En cela, la Princess est plutôt moderne…

Un moteur de MGB

Deux moteurs étaient proposés : un 4 cylindres culbuté de 1,8 l, directement dérivé de la MGB mais ramené à 83 chevaux et un bien plus moderne 6 cylindres en ligne, à arbre à cames en tête, de 2,2 litres et 112 chevaux. Ces moteurs étaient accolés à une boîte manuelle à 4 rapports ou à une unité automatique comptant 3 malheureux rapports, comme cela était souvent le cas à l’époque.

Aujourd’hui…

Si les ventes furent bonnes en début de carrière, elles s’effondrèrent rapidement : la piètre réputation de la British Leyland cumulée à l’absence de hayon rendait la voiture peu compétitive sur un marché en pleine révolution. En 1981, le rideau s’abaisse sur environ 225.000 exemplaires, commercialisés sous les marques Austin, Morris, voire Wolseley. Combien en reste-t-il aujourd’hui ? Très peu, assurément. La bête est donc rare… A l’usage, la voiture dispose de certaines qualités : le comportement routier est sûr, le confort est bon et les moteurs sont souples à défaut d’être brillants.

Reste à composer avec une finition intérieur « tout plastique » qui décevra ceux qui s’attendent à un cocon « à l’anglaise » mariant le cuir et le bois, ainsi qu’avec une carrosserie très sensible à la corrosion. Quant à la recherche de pièces spécifiques, elle peut vite devenir démoralisante… Mais pour moins de 5.000 €, vous devriez pouvoir trouver un bel exemplaire !


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