À partir du milieu des années 70, la Corvette, comme la plupart des voitures sportives américaines, va connaître un gros passage à vide. Entre les assurances qui réclament des primes surréalistes pour les voitures puissantes et la crise du pétrole, le marché ne semble effectivement plus très friand de ces monstres survitaminés. En 1984, la quatrième génération du modèle est lancée. Aguicheuse de ligne mais sage en performances, elle se voit moquée par la concurrence venue du Vieux Continent. C’en est assez, pense-t-on chez General Motors !

Deux modes !

Après avoir exploré diverses pistes, GM demande à Lotus de se pencher sur le cas de la Corvette. Le petit constructeur britannique a un cahier de charge précis : OK pour un nouveau moteur, mais ce dernier devra afficher la même cylindrée que le bloc historique de Chevrolet, à savoir 5,7 l. Ce nouveau V8 est une perle : 4 arbres à cames en tête, vilebrequin forgé et surtout, une distribution à 32 soupapes pouvant taire la moitié d’entre elles sur demande ! Une petite clé au tableau de bord permet en effet de passer de 200 à 380 chevaux sur simple rotation !

De quoi faire trembler les Européennes !

Associé à une boîte manuelle à 6 rapports et à des suspensions revues, le V8 Lotus offre des performances de premier plan : plus de 280 km/h et un 0 à 100 km/h tombé en moins de 5 secondes ! Des performances qui seront encore améliorées en 1993, avec une puissance passant la barre des 400 chevaux !

Un flop…

Presque deux fois plus chère que la Corvette « classique », la ZR1 n’a pas réussi à convaincre autant que GM ne l’espérait. Après une première année assez prometteuse (plus de 3.000 exemplaires vendus), les ventes se sont rapidement effondrées. En 1995, le modèle est retiré après moins de 7.000 voitures vendues !

Combien ?

C’est là tout l’intérêt de cette Corvette aujourd’hui : comptez environ 30.000 euros pour un exemplaire correct ! C’est donné pour un tel monstre. D’un point de vue fiabilité, si le moteur est très solide, on ne peut toutefois en dire autant de l’électronique et de quelques détails d’accastillage. Notez aussi que l’entretien doit être confié à un spécialiste et que les pièces spécifiques à ce modèle sont rares… et donc chères ! Mais cette ZR1 reste tentante !

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