Le véhicule, lancé à toute allure, ne s’arrête jamais, brûlant les feux rouges, franchissant des lignes continues et empruntant des sens uniques à contre-sens… Lelouch n’a bénéficié d’aucune autorisation pour tourner ce film qui, durant ses premières années, n’a été projeté que dans des petits cinémas underground.
De la légende à la réalité
Le mythe raconte que Lelouch aurait demandé à un ami pilote de prendre le volant d’une Ferrari 275 GTB et de traverser Paris aussi rapidement que possible. La réalité est néanmoins bien différente. En effet, c’est Lelouch lui-même qui pilotait le véhicule équipé d’une caméra. Il ne s’agissait pas d’une Ferrari mais bel et bien de sa propre Mercedes-Benz 450 SEL, retenue « pour sa suspension hydropneumatique afin de disposer d’une image souple ». La caméra (une cam-flex Éclair 35 mm équipée d’un grand angle) était fixée au pare-choc avant de la limousine allemande. La bande son pour sa part a été refaite avec le son du moteur d’une Ferrari afin que « les fans de conduite sentent la puissance du moteur ».
Après le tournage, Lelouch a été convoqué par la police parisienne. Le préfet lui a retiré son permis de conduire pour le lui rendre quelques instants plus tard… Autres temps, autres mœurs !