Modène, c’est l’épicentre des Supercars italiennes. En peu de kilomètres, trois firmes prestigieuses se disputent un segment convoité : Ferrari, Lamborghini et Maserati. Ce dernier, peut-être moins prestigieux, certainement moins exubérant, a toutefois souvent réussi à tirer son épingle du jeu, notamment en jouant la carte du raffinement…

Sobre, efficace…

Entre Ferrari, l’enfant prodige qui domine la compétition et qui fait rêver les enfants, et Lamborghini, le fanfaron, l’excentrique, le turbulent, on retrouve Maserati, l’enfant sage et discret… Mais pas moins efficace. Exemple type, la Ghibli : une beauté surnaturelle, un dessin prodigieux de Giugiaro alors âgé de 28 ans, une classe innée et pourtant, de cette merveille de design se dégage un raffinement, une sobre élégance à laquelle ne peuvent prétendre ses incontournables rivales d’alors : le TGV Ferrari Daytona et l’exubérante Lamborghini Miura.

L’accessoire indispensable…

La Ghibli, c’est la sobre GT qui ne s’affiche pas en poster sur les murs des enfants et qui laisse ses rivales se disputer le titre de sportive la plus rapide. Moins performante, mais plus agréable à vivre, car son objectif à elle n’est pas d’impressionner le quidam installé au volant, mais de le chouchouter. Une différence de taille qui lui vaudra, au final, le plus beau des succès : ses ventes furent supérieures à celles des Daytona et Miura !

Cœur de lion

Pourtant, sous le capot, on retrouve tout ce qui définit une supercar. A savoir, un somptueux V8 à 4 arbres à cames en tête, dérivé de la compétition, d’une cylindrée de 4,7 litres et développant quelque 330 chevaux. Huit et non douze cylindres comme ses rivaux, un régime maximum frôlant les 6.000 tr/min, et non les 7.500 et 8.000 tr/min de la concurrence… Des chiffres, d’accord, mais qui définissent parfaitement la philosophie de la belle : le grand tourisme rapide. D’ailleurs, la Ghibli était la seule des trois à bénéficier d’une boîte automatique en option.

Généreux à tous les régimes, le moteur ne hurle pas, mais gronde d’une voix suave, rassurante, enivrante. Ce modèle-ci est une rare version SS qui bénéficie d’une évolution à 4,9 litres du V8, dont la puissance ne gagne toutefois que 5 chevaux.

1966-1973

En dépit d’une architecture datée (pont arrière rigide), la Ghibli fût un beau succès : 1.149 coupés et 128 Spyder, dont 4 SS en conduite à droite, à l’instar de cet exemplaire.

Aujourd’hui, la Ghibli reste dans l’ombre de ses rivales de l’époque (pour combien de temps ?), avec une valeur de quatre à cinq fois inférieure : comptez de 65.000 à 100.000 €, selon état et spécifications pour un beau coupé. Pour un Spyder, si vous avez la chance d’en trouver un, comptez environ trois fois plus ! La maintenance n’est pas à négliger : la belle est fiable, mais demande un entretien très suivi (spécialiste obligatoire !) et… très onéreux !

Le modèle ici présenté est proposé à la vente par la réputée firme Kidston.