Avec 718.598 véhicules neufs vendus en septembre dernier, le marché automobile européen est revenu à son niveau de... 1995, soit une baisse de 23,1 % par rapport à l’année 2020 ! L’année dernière, les constructeurs avaient pu rebondir à la sortie du confinement mais, un an plus tard, la conjoncture est marquée par un « manque de véhicules causé par la pénurie de semi-conducteurs » indique l’ACEA (l'Association des constructeurs européens).
Les principaux marchés ont enregistré des baisses à deux chiffres. Entre septembre 2020 et septembre 2021, l’Allemagne accuse ainsi une chute de 25,7 %, l’Italie de 32,7 %, la France de 20,5 % et l’Espagne de 15,7 %. La Belgique n’est pas mieux lotie, avec un effondrement de 26 %.
On veut des puces !
La demande de composants électroniques demeure très forte dans le secteur automobile, les véhicules étant de plus en plus équipés en systèmes électroniques en tout genre. Or, dans un contexte de reprise de l’activité après la levée des restrictions sanitaires, les constructeurs se trouvent en concurrence avec d’autres industries gourmandes en puces (qu’il s’agisse des ordinateurs, des smartphones ou encore des objets connectés) qui captent une bonne part de ces pièces fabriquées majoritairement en Asie.
Pessimisme ambiant
À moins que cette pénurie « ne puisse être résolue rapidement, les perspectives devraient être encore réduites » en octobre, a indiqué mardi l’association britannique des constructeurs (SMMT). Cette situation « devrait durer une bonne partie de 2022 » d’autant que « de nouvelles flambées du variant Delta du Covid touchent des nations productrices importantes en Asie de l’Est ».
Au mois de septembre, seul le groupe coréen Hyundai-Kia a affiché des ventes en hausse. Mais sur les neuf premiers mois de l’année, les leaders Volkswagen et Stellantis s’en sortent plutôt bien avec une progression de 8,1 % de ventes pour le groupe allemand et de 8,3 % pour l’italo-franco-américain. Par contre, malgré les bons scores de Dacia, le groupe Renault affiche depuis le début de l’année des ventes en baisse (-6,5 %), à l’image de Daimler (-5,6 %), Ford (-11,2 %) ou encore Nissan (-12,4 %).