Eric Spitzer

2 MAR 2012

Mi‑break, mi‑SUV

D’après Volkswagen, beaucoup de conducteurs rechercheraient un véhicule qui allie le confort, l’habitabilité et la tenue de route d’un break classique, et les capacités tout chemin d’un SUV. La nouvelle Passat Alltrack serait-elle la solution ?

Le public-cible de la Passat Alltrack se divise en deux groupes : d’une part les clients qui roulent déjà en Passat classique ou dans un modèle similaire et, d’autre part, les conducteurs de SUV et ceux qui désirent « rouler différent ». Ces derniers n’utilisent que rarement les capacités tout chemin de leur véhicule, mais sont sensibles au « look SUV » ou tractent souvent un attelage. A ce niveau, la Passat Alltrack est plutôt douée : elle offre une capacité de remorquage de 2.200 kg, une tenue de route stable et une faible consommation. 

Ne dites pas “Cross” mais “Alltrack”’

D’accord, des modèles au style baroudeur, Volkswagen en avait déjà dans sa gamme, avec les versions Cross des Polo, Golf Plus et Touran. Mais celles-ci sont de simples tractions et n’offrent donc aucune valeur ajoutée technique. Pour Volkswagen, les versions Cross et Alltrack sont complémentaires. Le constructeur pourrait par exemple proposer aux côtés de la CrossGolf une variante Golf Alltrack à transmission intégrale, dans l’esprit de la Golf Country de 1990. Mais rien de tel pour l’instant : la lignée Alltrack débute avec la Passat.

Pour les sports d’hiver

Pour faire connaissance avec la Passat Alltrack, nous nous sommes rendus à Ellmau, dans les Alpes autrichiennes, où Volkswagen nous a dessiné un beau parcours sur une piste enneigée, avec vue sur une station de ski. Un terrain de jeu idéal pour la Passat Alltrack. Les 30 mm supplémentaires au niveau de la garde au sol, les plaques de protection avant et arrière, et les boucliers revus pour améliorer les angles d’attaque et de sortie ne suffiront pas pour affronter les terrains les plus défoncés, mais cela donne néanmoins davantage d’assurance au conducteur.

La plaque qui protège le moteur, la transmission et le carter s’est d’ailleurs montrée très efficace lorsqu’un de nos collègues s’est retrouvé planté dans un mur de neige suite à un test de freinage mal négocié. La Passat Alltrack s’en est sortie sans une égratignure. Quant aux glissades d’un éventuel attelage, elles sont endiguées par l’ESP.

Mode « tout chemin »

La Passat Alltrack reprend la transmission intégrale du Tiguan. En conditions normales, 90% du couple transitent par les roues avant, mais cette répartition varie en un clin d’oeil sur les revêtements glissants.
Et, tout comme à bord des Tiguan et Touareg, vous pouvez actionner via un bouton le mode Offroad, qui modifie les paramètres de conduite (ESP, points de passage des rapports de la boîte auto, réponse de l’accélérateur, etc.). Ce mode Offroad adapte aussi l’ABS: les roues peuvent se bloquer un peu plus longtemps, afin que la neige ou les graviers s’accumulent devant les roues, ce qui permet de réduire les distances de freinage. Et si l’inclinaison de la pente est supérieure à 10 degrés, la voiture est automatiquement freinée pour que la vitesse ne dépasse pas 30 km/h. Bref, la Passat Alltrack a tout d’un vrai petit SUV.

Sur la route

Sur le marché belge, les moteurs les plus intéressants sont les 2.0 TDI (140 et 170 ch). Nous avons débuté notre essai au volant de la version 2.0 TDI 140 ch 4Motion (transmission intégrale) à boîte manuelle, avant de passer au 2.0 TDI 170 avec boîte DSG.

Premier constat : cette version Alltrack est aussi confortable qu’un break Passat ordinaire. L’habitabilité et les possibilités d’équipements sont également identiques. On trouve notamment en option le détecteur de fatigue ou l’avertisseur de franchissement involontaire de ligne. Et, malgré la garde au sol rehaussée, cette version Alltrack se montre particulièrement stable, sur autoroute comme sur les petites routes.

Comme on pouvait s’en douter, la version 140 ch (320 Nm) manque un peu de pèche, mais une fois lancée sur autoroute, elle se révèle amplement suffisante. Par contre, pour grimper les cols de montagne, la variante 170 ch (350 Nm) est mieux adaptée. Et elle est équipée de série de la transmission intégrale et de la très rapide boîte robotisée DSG à 6 rapports.

Les boîtes de vitesses ont par ailleurs été adaptées pour la Passat Alltrack. Les ingénieurs ont raccourci les rapports, afin d’améliorer les reprises (les TDI délivrent leur couple maximum dès 1.750 tr/min). Par contre, ce raccourcissement des rapports implique que le moteur tourne un peu plus vite sur autoroute, ce qui augmente le niveau sonore.

Outre les deux moteurs diesel, on trouve aussi un bloc à essence 1.8 TSI de 160 ch. Celui-ci n’est malheureusement pas disponible en 4x4, mais uniquement en traction. Bref, cette version est plutôt “Cross” que “Alltrack”… Sur certains marchés, un 2.0 TSI de 210 ch est aussi proposé, mais l’importateur belge devrait probablement le laisser de côté.

A quel prix ?

Au terme de l’essai de cette Passat Alltrack (qui n’existe qu’en break), il reste une question : quel sera son prix? Le tarif belge ne sera en effet connu que dans le courant du mois de mars, le lancement étant prévu pour juin. A titre informatif, en Allemagne, la Passat Alltrack 2.0 TDI 140 ch débute à 34.325 euros ou 36.225 euros avec la transmission intégrale 4Motion. Pour ce prix-là, vous pouvez acheter un classique break Passat 4Motion (moins bien équipé) et mettre de côté 4.000 euros. De quoi aller quelques fois aux sports d’hiver…

 

PUBLICITÉ
PUBLICITÉ
PUBLICITÉ