Onctueux mais placide…
Sous le capot on (re)découvre une vieille connaissance, à savoir le 5 cylindres en ligne de 2,4 litres, essayé ici dans sa version atmosphérique de 170 chevaux. Rappelons que la C70 est disponible avec 3 motorisations essences (2.4 – 140 chevaux, 2.4i – 170 chevaux, T5 – suralimenté et 220 ch) et un moteur diesel (2.4 – 163 chevaux et uniquement en automatique), tous en 5 cylindres. Une architecture particulière et chère à la marque, qui se caractérise par un grondement sourd typique.
Sur la fiche technique on constate donc que les 170 chevaux sont fournis à 6.000 tr/min et que le couple maximum de 230 Nm est perché à 4.400 tr/min… En pratique, l'ensemble moteur/boîte déçoit : l'engin est lourd, très lourd même (1.725 kg à vide !) et la boîte automatique de notre exemplaire, à l'étagement démesurément long, n'aidait certes pas ce moteur à trouver un souffle convaincant. Sur la route, on est donc déçu par le manque de vigueur de l'ensemble et jouer de la commande séquentielle de la boîte n'apporte rien : l'ensemble reste d'une lenteur assez affligeante. Celle-ci est par ailleurs assez désuète, passant automatiquement au dernier rapport au lever de pied (et supprimant par là toute idée de frein moteur). Pour des rétrogradages sportifs avec petits coups gaz ponctués entre les rapports, prière de voir ailleurs…
Reste la sonorité, toujours aussi plaisante, surtout décapoté où les murs des maisons se font l'écho de la voix (modérée) de baryton du 5 cylindres.
Vraiment pour la ballade
Si le comportement routier est sain et globalement efficace toit en place, une fois celui-ci rangé dans le coffre, la situation change, avec une très sensible diminution de la rigidité. Tant et si bien que la grande Volvo perd un peu de sa précision sur des routes au revêtement précaire. On sent par ailleurs clairement des vibrations parasites dans la direction. Soyons clairs, cela n'est nullement dangereux, et incitera plus le conducteur à la ballade chevaux au vent qu'à l'attaque couteau entre les dents.
Confortable, la Volvo l'est assurément, se dotant de tous les ingrédients nécessaires pour parfaire le bien-être de ses passagers. Dans la plus pure tradition Volvo, les sièges sont vraiment excellents, tant au niveau du maintient que du confort d'assise. La position de conduite est idéale et l'habitabilité est largement suffisante pour quatre. Le confort climatique est assuré par un combiné chauffage/ventilation qui permet de rouler décapoté par temps frais sans éprouver de frissons particuliers. Enfin, et là aussi il s'agit d'une habitude de la marque, l'ergonomie est parfaite. Du tout bon, en somme. Reste le coffre, pas très spacieux et difficile d'accès toit en replié (200 l).
Moins cher qu'un yacht…
Véritable bateau de plaisance de la route, la C70 est tarifiée à 35.500 € dans sa version de base appelée Kinetic, ce qui, à défaut de la rendre abordable, la situe au niveau de ses concurrentes. Parmi celles-ci, on notera l'Audi A4 cabriolet 1.8 T de 163 chevaux (proposée à 35.300 €) et la Saab 9-3 cabriolet 2.0t de 175 chevaux (affichée à 36.500 €). Dans cette version, la C70 a déjà droit au régulateur de vitesse, à la climatisation bizone, à l'ordinateur de bord,… Deux autres versions sont disponibles : "Momentum" (37.450 €) qui ajoute les jantes alliage de 17 pouces (au lieu de 16), le détecteur de pluie, la Park Assist (obligatoire, la visibilité n'étant pas le point fort du modèle), la garniture cuir, le rétroviseur anti-éblouissement,… Enfin le summum de la gamme, appelé… "Summum", s'équipe de siège en cuir "Prestige", de phares bi-xénon, des sièges chauffants,… en échange de 40.100 €.
Enfin, en ce qui concerne la consommation, l'alliance d'un poids élevé, d'un moteur au rendement moyen et d'une boîte automatique désuète ne contribue pas à rendre la C70 particulièrement frugale. Il faudra compter environ 12 litres de moyenne en cycle mixte. Une utilisation exclusivement urbaine pouvant donner des ailes à ce chiffre déjà respectable.
Conclusion
Très agréable pour les promenades calmes, la C70 offre un confort absolu à défaut d'un comportement routier de berlinette de rallye. Tant qu'à faire, autant lui préférer la version diesel, plus économique et aux ressources plus évidentes. La version T5 risque quant à elle de chambouler des trains roulants qui n'en n'ont pas vraiment besoin… et de faire exploser le budget "consommation" !