Style

Récemment reliftée, la V70 reste pourtant bien ancrée dans le design Volvo. Et c’est tant mieux, d’un design fonctionnel alliant maintenant aussi une certaine forme d’élégance, la Suédoise finit par charmer avec ses formes d’une rigueur ferroviaire.

Moteur

C’est ici que se situe la pièce maîtresse. Certes, il existe de bien plus raisonnables diesels, tels que les 2.4D et D5, mais ce moteur-ci mérite malgré tout le détour, même s’il ne sera promis qu’à un avenir des plus limités dans notre Royaume. D’abord, il s’agit d’un 6 cylindres en ligne, une architecture qui à tendance à disparaître et qui n’est plus défendue que par quelques irréductibles, dont BMW en est le plus ardent défenseur. Ensuite, ce bloc est tout beau et tout neuf, même s’il ne possède pas les tous derniers raffinements techniques, comme l’injection directe ou le turbo à géométrie variable. En revanche, il se part d’une double entrée au turbo pour diminuer le temps de réponse à bas régime. Basé sur le nouveau 3.2, il a été réalésé à 3 litres, pour des raisons de fiabilité.

Sur le papier, les chiffres sont flatteurs : 285 chevaux à 5.600 tr/min et un couple de 400 Nm de 1.500 à 4.800 tr/min ! A l’usage, ce groupe détonne : il suffit de presser la pédale de droite pour ressentir une forte poussée et voir l’horizon se rapprocher à vitesse grand V ! Quel que soit le régime, quel que soit le mode de la boîte et quel que soit le rapport engagé, les accélérations sont vigoureuses. Mieux, musicales même ! Car c’est un noble feulement de 6 en ligne qui s’échappe des deux sorties d’échappement, qui peut à la demande du pied droit, se transformer en une charge rageuse des plus justes ! Voilà qu’après la S80 V8, Volvo nous refait le coup de la sonorité de coupé sportif dans une familiale bourgeoise…

Là où ça fait mal, c’est au niveau de la consommation : avec 13 litres de moyenne, la V70 T6 fera le bonheur des pompistes… Un chiffre qui peut s’envoler encore bien plus haut et dépasser allégrement les 17 litres si le conducteur habite en zone urbaine ou si la mélodie du 6 cylindres le pousse à profiter des accélérations…

La boîte automatique Geartronic semble avoir été conçue pour le marché nord américain. Très douce, elle marque le pas en terme de vivacité. Pour des réactions plus franches, prière de voir outre-Rhin. Toutefois, ses six vitesses apparaissent bien étagées et peuvent être sélectionnées manuellement.

Tenue de route

Avec sa transmission intégrale (coupleur Haldex), la V70 T6 ne craint évidemment ni les précipitations orageuses, ni la neige, ni même les caravanes ! Comme d’habitude chez Volvo, le comportement est donc sain et sécurisant. L’efficacité est prodiguée elle, par les quatre roues motrices. Mais que l’on ne s’y trompe pas, avec près de deux tonnes à vide (1.940 kg, pour être exact), l’engin ne peut prétendre à une agilité de Lotus Elise sur routes sinueuses. Et de fait, on ressent alors l’inertie de la masse et ce n’est pas l’amortissement piloté qui pourra y faire grand-chose. Ce dernier propose trois modes : Confort, Sport et Advanced. Le premier n’est réellement utilisable sur autoroutes, car il peine à limiter les mouvements de caisse. Le mode sport, quant à lui, semble être un bon compromis mais ne parvient toutefois pas à procurer un filtrage sans reproche. Enfin, le dernier mode, Advanced, se révèle trop ferme que pour être réellement employé sur nos routes...

Les grands étriers dissimulés derrière les roues parviennent heureusement à freiner efficacement les près de deux tonnes, vigoureusement catapultées par la hargne du moteur. La direction, quant à elle, ne donne que trop peu d’informations et n’est sans doute pas la plus précise jamais rencontrée par votre serviteur. Enfin, si le rayon de braquage était la fierté des Volvo propulsion d’il y a quelques années, cette V70 braque à peine mieux qu’un pétrolier… L’image est exagérée mais le rayon reste franchement excessif.

Confort

Voilà une des cartes maîtresses de cette Volvo, qui parvient à offrir un confort remarquable à tous les occupants. La position de conduite est idéale et les sièges également, réputation de la marque oblige. Ces derniers manquent cependant d’un peu de maintien latéral pour une version aussi performante. En revanche, rien à redire en ce qui concerne l’habitabilité : que ce soit aux jambes, à la tête ou aux coudes, à l’avant ou à l’arrière, l’espace est vaste ! Les seuls qui pourront se plaindre, très étrangement, seront les bagages ! Bon, ne chipotons pas, avec son coffre variant de 575 à 1.600 litres et de forme rectangulaire, il y a suffisamment de place que pour emmener les bagages de toute une famille en vacance pour quelques temps… Simplement, l’espace y est plus compté que dans les Audi A6 Avant, Mercedes Classe E break, Ford Mondeo Clipper, voire Citroën C5 break !

La finition ne supporte pas la critique, de même que l’insonorisation qui ne laisse filtrer que les notes rageuses en provenance de la mécanique. Un petit mot enfin sur les quelques spécialités du constructeur : on commence avec l’ergonomie, toujours aussi intuitive. Un bouton pour chaque fonction, des menus clairs et accessibles facilement, le Suédois fait sur ce point, clairement mieux que les constructeurs germaniques ! On continue avec l’installation audio : notre modèle était doté de la « Volvo Premium Sound », qui restitue très fidèlement vos morceaux de musique favoris. Enfin la climatisation automatique bi-zone est irréprochable, mais les places arrière ne disposent pas de réglages.

Tarifs et équipement

L’avantage de cette version T6, c’est qu’elle n’est disponible que dans la seule définition haut de gamme, appelée « Summum ». Au moins, cela facilite le boulot du journaleux derrière son écran ! Au niveau de l’équipement, cela veut dire que la liste de série est plutôt pléthorique : les sièges sont en cuir et réglables électriquement dans tous les sens. La climatisation est naturellement bi-zone et à capteur d’ensoleillement et de toxicité, le régulateur de vitesse est fourni de série, de même que les jantes alliage de 17 pouces, les aides au parking avant et arrière, les phares au xénon, le capteur de pluie,… Bref, la liste est longue.

Ce qui n’empêche pas la liste d’options d’être, elle aussi, d’une certaine densité : 440 € pour l’alarme avec détecteur de mouvement, 1.600 € pour l’excellente installation audio « Volvo Premium Sound », 2.500 € pour la super navigation GPS avec DVD, 900 € pour la peinture métallisée, 1.250 € pour le toit ouvrant électrique, 1.350 € pour le radar anti-collision avec régulateur de vitesse adaptatif,…

L’aspect sécuritaire est, comme d’habitude, une priorité pour le constructeur. On retrouve donc des airbags à peu près partout, un radar anti-collision en option, le BLS (système anti-angle mort), des ceintures à limiteurs d’efforts aux cinq places,…

Enfin, le tarif général est de 50.260 €, ce qui est franchement bien positionné, vu la puissance et l’équipement disponible.

Conclusion

Les Volvo break n’ont jamais vraiment fait dans le glamour… Et pourtant, cela ne les a nullement empêché de développer un certain charme. Avec son 6 cylindres survolté, cette V70 T6 a même un petit côté mister Hyde, avec des relances vraiment énergiques et une sonorité enivrante qui contrastent avec son aspect sérieux. Et comme le tarif reste des plus doux et le confort toujours aussi souverain, on aurait tort de se priver… Reste à remplir le réservoir !