C'est tout auréolé de son podium à Monaco que le Liégeois Greg Franchi a pris la direction de l'Istanbul Park ce week-end, pour le troisième meeting des World Series by Renault 2006. Et cette fois, les événements étaient moins positifs pour le pilote Prema Powerteam, qui a dû faire face à une succession de problèmes qui ont miné sa progression…
Dès les essais libres, Greg n'était pas en mesure d'aligner les rondes afin de parfaire son apprentissage du circuit turc, que peu de pilotes connaissaient avant ce rendez-vous. La première session non-officielle voyait le pilote belge handicapé par des ennuis de boîte de vitesses qui allaient lui coûter pas mal de temps. Petite éclaircie dans l'après-midi, avec des chronos encourageants, même si le classement final de la journée ne les illustrait pas vraiment… "J'ai passé un train de pneus neufs en début de séance, ce qui m'a permis de décrocher le 8ème temps", commente Franchi. "Plutôt pas mal, donc… En fin de session, la plupart de mes concurrents ont passé un deuxième train frais, ce qui n'a pas été mon cas. J'ai en effet préféré le garder pour le lendemain, plutôt que de briller dans une séance qui n'est nullement décisive pour l'attribution des places sur les deux grilles de départ…"
En pointant à 2 dixièmes de seconde à peine de son expérimenté équipier Christian Montanari lors de la première qualification, Greg Franchi pouvait se montrer satisfait. Sauf que Montanari pointait au 10ème rang sur la grille, et le Belge à la… 18ème place ! "Cela prouve combien la Formula Renault 3.5 est une discipline terriblement compétitive", commente Greg. "Ici, nous sommes moins bien qu'à Monaco, et il va falloir se cracher dans les mains pour tenter d'accrocher quelques points en course…"
Auteur d'un bon envol, Franchi pointait au 12ème rang au moment d'attaquer le premier freinage d'Istanbul. C'est à cet instant que plusieurs concurrents, dont le Français Pilet et le Britannique Kerr, s'accrochaient. D'autres, à l'image de Kotska, montaient sur leurs freins… et Greg ne pouvait éviter le contact avec le pilote tchèque. "Il y avait des voitures dans tous les sens, et je n'ai pu contourner l'obstacle. Ma monoplace a été déséquilibrée, mais par bonheur, elle est restée sur ses roues. J'ai échoué dans le bac à sable pour renoncer. Frustrant !"
La deuxième qualification, programmée dimanche matin, ne permettait hélas pas à Greg d'améliorer sa position sur la grille. "C'est un vrai mystère. Cette fois, j'étais à un dixième de Montanari, et à 6 dixièmes de la pole. Toujours mieux, donc. Mais cela me laisse en 17ème position sur la grille…"
On pouvait dès lors s'attendre à une course poursuite de Franchi, afin d'engranger quelques points. De fait, le Liégeois pointait rapidement au 15ème rang, alignant des chronos très corrects. Il décidait de retarder au maximum son pit-stop obligatoire, ce qui lui permettait d'accéder provisoirement à la 3ème place. Classé 10ème à l'issue du passage par la pitlane, Greg attendait que 3 des pilotes le précédant rentrent à leur tour, ce qui devait lui offrir la 7ème place.
"Il y a eu une neutralisation, et au moment du restart, Montanari s'est mis en travers de la piste. Je me suis retrouvé dans l'herbe pour l'éviter, et d'autres pilotes ont choisi la même voie. L'un d'eux m'a touché, je suis partie en toupie et j'ai échoué contre les pneus. Cette fois, j'ai pu repartir, mais très loin dans le classement…" Déchaîné, Greg tenait à démontrer que sa pointe de vitesse était malgré tout réelle à Istanbul. Il signait ainsi le meilleur tour en course, avant de se faire subtiliser ce bien dans les dernières secondes. "Cela illustre une fois de plus notre handicap des qualifications. En course, ma monoplace est capable de grandes choses, mais lors des essais, elle a du mal. C'est frustrant, car cela nous oblige à partir de loin, et donc à s'exposer aux problèmes. Espérons simplement que nous serons d'emblée compétitifs à Misano, dans un mois, car il nous faudra absolument récupérer des points…"