Sixième manche du championnat du monde FIA 2006, le Rally Argentina offre aux concurrents le premier de leurs trois voyages dans l’hémisphère sud. Bienvenue au pays d’Evita, de Fangio, du tango, des fiers gauchos et des steaks costauds. Trois Citroën Xsara WRC ont effectué le long voyage jusqu’à Córdoba. Deux d’entre elles, aux spécifications 2006, sont alignées sous la bannière du Kronos Total Citroën World Rally Team, actuel leader du championnat ‘Constructeurs’. Elles sont confiées aux champions du monde Sébastien Loeb/Daniel Elena, vainqueurs du rallye d’Argentine 2005, et à leurs équipiers espagnols Xevi Pons/Carlos Del Barrio. La troisième Citroën est la ‘version 2005’ de l’équipe Kronos Racing, affrétée depuis le début de la saison par Dani Sordo grâce au soutien de ses partenaires espagnols. Marc Martí - victorieux en 2004 au côté de Carlos Sainz - seconde naturellement le champion du monde Junior. L’édition 2006 du rallye propose une nouveauté de taille puisque Córdoba ‘la Docte’, deuxième ville du pays et capitale de la province éponyme, relaie la balnéaire Villa Carlos Paz dans le rôle de cité hôte. PC du rallye, parc d’assistance, shakedown et super spéciale effectuent ainsi de conserve une translation de 30 kilomètres vers l’Est. Pas de changement par contre en ce qui concerne le ‘terrain de jeu’. Très apprécié par les pilotes pour son caractère varié, caractérisé notamment par ses bosses et ses gués, le parcours argentin est celui des années précédentes. Il sinue dans les sierras de Córdoba, qui bornent la pampa à l’ouest de la ville, et visite successivement les trois vallées de Punilla, Calamuchita et Traslasierra. Disputé les deux années précédentes en juillet, au coeur de l’hiver argentin, le rallye revient cette année à la date qui était la sienne en 2003. Les concurrents ne rencontreront pas la neige, comme l’an passé, du côté de Mina Clavero et du ‘Camino de las Altas Cumbres’, le chemin des hauts sommets. L’automne promet des températures plus clémentes et un temps probablement sec… C’était le cas il y a trois ans, mais attention : lorsque le vent était nul, les pilotes devaient affronter par endroits une poussière épaisse. Qui dit terrain sec dit, éventuellement “balayage“, corvée du vendredi pour les premiers du championnat, au premier rang desquels Sébastien Loeb, actuel leader du classement ‘Pilotes’. Autre ressemblance avec l’édition 2003, cette séquence est particulièrement “copieuse“ puisqu’elle dépasse les 110 km de spéciales. De l’épaisseur de la couche à déblayer peut dépendre, dans une certaine mesure, le classement à la fin de la première journée. Quoiqu’il en soit, Seb et Marcus Grönholm, se suivant sur la route, seront peu ou prou logés à la même enseigne. On peut donc imaginer que pour la quatrième année consécutive, une lutte serrée oppose Marcus à un pilote de Xsara. En 2003 et 2004, le Finlandais affronta Carlos Sainz. Bilan : une victoire chacun. L’an passé, Seb relaya son ex-équipier madrilène et parvint à prendre le dessus sur celui qui est, cette saison, son rival le plus dangereux… “Le combat peut être une fête.“ a écrit l’Argentin Jorge Luis Borges. Dans le décor majestueux des sierras envahies par des centaines de milliers de spectateurs enthousiastes et passionnés, l’équipe Kronos espère bien que ce sera le cas…