La bévue de Sollberg ! Vainqueur de la première édition, l’an dernier, Peter Solberg était bien parti pour l’emporter à nouveau. Si il laissait son équipier “tirer“ le premier durant trois spéciales, il s’adjugea à partir de la suivante la tête de la course et de défendre sa place bec et ongles ! Il est vrai que Grönholm ne lui laisse aucun répit et ce n’est pas les 20 secondes de retard au sortir de la 23e spéciale qui le tracasse ! Loin s’en faut. Mais qui aurait pu prévoir un tel final ? L’adéquation pour Solberg est simple, il veut gagner pour prouver son statut de premier pilote chez Subaru, mais ne peut relâcher la pression. Quant à Grönholm, il se doit de se montrer le plus performant afin d’aller chercher le meilleur classement possible et la première serait celle qui lui conviendrait le mieux. Imaginait-il qu’au sortir de la spéciale 24, il prendrait la tête de ce rallye du Japon ? Non, certainement pas car le pilote Subaru s’est jusqu’à cet instant construit une belle victoire. Il était effectivement en passe de rééditer son succès quand, dans un virage gauche presque anodin, il ne percute une pierre et ne finisse sa course dans le bas-côté parmi les arbres ! La sanction est immédiate : roue arrachée et illusions envolées ! Le pressing de Grönholm a payé et c’est un homme ému, tout comme l’équipe Peugeot, qui dédie sa victoire à “Beef“ Park, décédé deux semaines plus tôt. C’est le plus bel hommage que l’on pouvait lui rendre ! Loeb, Champion du Monde, se succède ! Il aura vraiment mérité son titre car il a été acquis grâce à ses performances sur n’importe quel type de terrain, sous n’importe quel climat. Bref, Loeb est un grand Champion ! Et cette année, il a fait le plus dur car s’il a loupé le titre en 2003, l’a acquis de brillante façon l’an dernier, il est encore plus difficile de confirmer. Comme quoi, arriver au sommet est une chose, y rester en est encore une autre ! Fréquelin a bien raison de le couver, de le “garder“ car son absence en 2006, conséquence du retrait de Citroën, serait une sacrée frustration pour tous et lui en premier. La solution de secours en la personne de Marc Vandaelen, team Kronos, existe bel et bien, mais sa cohabitation avec Grönholm que certains annoncent également dans la structure belge risque de changer notre homme. Tous deux ont goûté aux succès, tous deux sont des battants qui ont pris l’habitude de se considérer ou d’être considérer comme numéro 1 au sein du team. Gageons que si cette union sacrée se réalise, les conflits d’intérêts se devront d’être rapidement résolu, sans quoi elle deviendrait une sacrée désunion ! Et ça, Fréquelin ne pourra le tolérer, même s’il le regardera à distance. Il y va de sa crédibilité pour le retour de Citroën en 2007 ! Quid de Peugeot ? C’est peut-être la même maison, PSA en l’occurrence, mais si le Lion perd son pilote de pointe, le reprendra-t-il dans son giron en 2007 ou devra-t-il se chercher un rival capable de réussir l’impossible : gagner le championnat dès leur retour ! Quoi qu’il en soit, en gérant sa course et en se contentant d’une 3e place, devenue 2e suite à la mésaventure de Solberg, Loeb a fait preuve d’une froide maturité… terriblement efficace ! On est loin du panache du Rallye de Grande-Bretagne, mais là on sait pourquoi. Mission accomplie pour Duval Soulignons d’abord la performance de Atkinson ! Le second pilote Subaru ne s’est pas fait prier pour prendre la tête de l’épreuve durant trois spéciales. L’enjeu médiatique pour son employeur est énorme et il le satisfait pleinement, d’autant que Solberg est deuxième, tout comme il en fait une affaire personnelle, l’Australie n’étant pas loin ! Encore un peu “chien fou“, il a mérité de monter sur la 3e marche du podium. Autre pilote très régulier lors de cette joute, c’est François Duval. Sans se démonter, le pilote belge a largement répondu aux attentes de Guy Fréquelin en se positionnant en début de course à la 6e et 7e place au gré des aléas des spéciales. Il finira en force en signant un deuxième et troisième temps convaincant afin de garder sa 4e place au général. Le combat le plus homérique est à l’actif des Mitsubishi. De plus en plus performantes les voitures au “diamant“, il ne leur manque que la fiabilité. En attendant Galli et Rovanpera se sont lancés sans retenue dans la bataille et ce, avec l’aval de la maison ! On croit rêver ! Chez d’autres constructeurs, on bride, on sévit ; ici, on s’amuse. N’ayant vraiment rien à perdre, Mistubishi a eu raison de les laisser faire : bravo ! A l’inverse, les Ford de Gardemeister et Kresta terminent de façon presque anonyme ou du moins sous l’éteignoir des luttes adverses aux 6 et 7 place. Quant à la 8e et dernière qui attribue des points à celui qui l’occupe, elle tombe dans le clan Peugeot. Le nouveau promu Daniel Carlsson a fait ce qu ‘il a pu, surtout dans les conditions qui étaient les siennes et on ne peut que le féliciter de s’être acquitté de la tâche ! Classement général 1 Grönholm/Rautiainen – Peugeot 307 2 Loeb/Elena - Citroën Xsara +1:22.1 3 Atkinson/McNeal - Subaru Impreza +2:40.0 4 Duval/Smeets - Citroën Xsara +2:59.4 5 Rovanpera/Pietilainen – Mitsubishi Lancer +3:59.8 6 Gardemester/Honkanen – Ford Focus +4:32.3 7 Kresta/Tomanek – Ford Focus +5:32.0 8 Carlsson/Andersson – Peugeot 307 +6:39.1 © Patrick Hayot source : WRC