C’est du délire !

Ça y est, les ingénieurs sont probablement retombés sur leur bon vieux stock de champignons hallucinogènes ! Avec le C4 Cactus, la marque donne le ton : répondre au plus près aux désirs d’une clientèle pas forcément aisée, mais en recherche d’un engin décalé. Et là, question originalité, le C4 Cactus ne connaît aucun concurrent. Il aime choquer, non seulement avec ses « Airbumps », des coussins d’air qui recouvrent les flancs et protègent la carrosserie contre les coups de portière, mais également avec son style de baroudeur bohème et malicieux à la fois…

Pétillante

La bonne nouvelle, c’est que le délire continue dans l’habitacle ! En effet, l’instrumentation classique valse dans la poubelle et se voit troquée contre deux écrans : un premier, derrière le volant, renseigne le conducteur sur les informations essentielles (pas de compte-tours, ni de température d’eau), alors que la tablette centrale joue le rôle d’info-divertissement.

Un minium rigolo

L’ambiance, elle, hésite entre attentions soignées (lanières en cuir en guise de poignées, toit panoramique géant, souci du design) et une certaine négligence (plastiques « cheap », finition moyenne, vitres arrière s’ouvrant en compas). Bref, un mélange typiquement Citroën ! Et puis, il y a la cerise sur le gâteau pour ceux qui optent pour la boîte robotisée : une banquette avant en lieu et place de deux sièges séparés ! Sympa !

La tablette du système multimédia offre de larges possibilités, dont un accès à Internet ainsi que diverses applications. Mais si le dispositif est complet, on regrette une ergonomie peu évidente.

Pratique !

En dépit d’une longueur inférieure à 4,2 mètres, le C4 Cactus offre une habitabilité étonnante ! Seul le conducteur trouvera à redire, la faute à un volant non réglable en profondeur. Les nombreux et spacieux espaces de rangement sont également fort pratiques au quotidien : à ce titre, l’airbag passager planté dans le ciel de toit dégage pas mal de place…

Le coffre, lui, suscite moins l’enthousiasme : si le volume est généreux, il n’est pas très régulier, son seuil est élevé et la finition laisse franchement à désirer. Quant à la banquette, elle ne se rabat qu’en une seule partie et n’offre pas (mais alors, pas du tout) de plancher plan…

Vive et sonore !

Grâce à sa masse réduite, le C4 Cactus n’a pas besoin d’une débauche de chevaux pour afficher d’honnêtes prestations. Ainsi, le 1.6 e-HDi de notre monture, aux 92 chevaux, suffit amplement à la tâche en associant vigueur, souplesse et, malheureusement, bruit ! En effet, les grognements mazoutés remontent rapidement aux oreilles et se mélangent aux bruits de vent sur autoroute…

Avec un colossal défaut

Mais il y a un hic… Et un gros ! Celui-ci est incarné par la boîte de vitesse « ETG » : une unité robotisée à 6 rapports. Constamment peaufinée, elle n’est pourtant toujours pas en mesure d’offrir un agrément digne de ce nom : à-coups lors du passage des rapports, gestion chaotique, temps de réponse, elle semble provenir d’un autre siècle… Alors, tant pis pour la banquette avant en une seule pièce et optez pour la boîte manuelle. Si, si, faites-le !

Joyeuse et confortable

Le comportement routier, lui, rappelle un peu les produits Dacia : la légèreté de l’ensemble est immédiatement perceptible et donne le sourire ! Bon, tout n’est pas rose, car le train avant n’affiche pas un mordant sidérant et la direction pourrait gagner en précision… Le confort d’amortissement, pour sa part, est quasiment toujours garanti, avec une souplesse appréciable pour les vertèbres délicates.

Tarif

Citroën annonce fièrement un prix de base de 14.850 € ! Oui, mais cela est valable pour la version essence nue comme un ver. En diesel, la C4 Cactus démarre à 18.350 € et notre version correctement équipée dépassait la barre des 23.000 € ! N’y voyez donc pas une concurrente originale aux Dacia.

La consommation profite de la faible masse et de la sobriété naturelle du 1.6 diesel : en dépit de la gestion calamiteuse de la boîte, notre moyenne n’a pas dépassé les 5,2 l/100 km. Et honnêtement, obtenir une valeur inférieure à 5 l/100 km est un jeu d’enfant !

Conclusion

Forcément, un engin aussi décalé que celui-ci ne peut être parfait. Et les défauts sont nombreux et parfois même, irritants. Mais comme toute machine de caractère, ses imperfections finissent parfois par donner le sourire car on lui pardonne beaucoup. En effet, tout en revenant à une certaine forme d’essentiel automobile, elle se pare de solutions ingénieuses et inédites ! On la remercie de ne pas être comme tout le monde et d’être en cela, non seulement une vraie Citroën, mais aussi, une voiture éminemment sympa !