Inutile de tourner longtemps autour du pot : ce genre d’engin, ça ne sert pas à grand-chose. La cavalerie est inexploitable sur nos routes, le gabarit de SUV limite le dynamisme du châssis et la monte pneumatique adaptée aux 550 chevaux bride un peu les compétences en tout-terrain ! Voilà, le décor est planté, mais ce genre de réflexion est également valable pour les concurrents du Range Rover Sport SVR, à savoir les BMW X5/X6 M, Porsche Cayenne Turbo S, Mercedes GLE 63 AMG…
Les évolutions
Heureusement, Range Rover a jugé sage de ne pas trop en rajouter, question look. Il est donc possible de faire croire à votre contrôleur que votre Range Rover est animé par un « simple » V6 diesel ! Du moins, tant que vous ne démarrez pas l’orchestre… En effet, sous le capot, nous retrouvons un V8 compresseur de 5 litres développant 550 chevaux et 680 Nm de couple ! Une cavalerie plus nombreuse de 40 canassons que la version « Supercharged » précédemment au catalogue.
Côté châssis
Question contrôle, le Range Sport s’en remet à une transmission intégrale permanente et à une suspension pneumatique révisée. En option, le client peut chausser sa monture de pneus de 22 pouces !
Vroap !
Dans l’habitacle, l’environnement noir évoque le sport, mais perd un peu de la traditionnelle chaleur britannique. Les sièges baquet optionnels renforcent le maintien mais peuvent se montrer gênant, suivant le gabarit des passagers avant. Reste que ce qui fait une réelle différence, c’est le concert débité par les 4 sorties d’échappement quand vous démarrez le V8 ! Quel barouf ! Le Range Rover SVR se réveille dans un grondement qui n’est pas sans rappeler celui d’une Jaguar F-Type R !
Poussée féroce
Très facile à l’usage, le Range Rover Sport SVR affiche une agréable souplesse en milieu urbain. Sa boîte douce et sa longue course d’accélérateur permettent une évolution précise et efficace… Il est donc presque possible de passer inaperçu, surtout si vous laissez les vannes de l’échappement fermées.
Une pression sur le bouton « échappement sport » et le tonnerre se réveille. Appuyez sur la pédale de droite, juste pour voir, et vous vous sentirez catapulté droit en avant dans un hurlement féroce de supercar américaine ! Les ventouses égarées devant vous s’échappent aussitôt de votre bande pour vous laisser le passage ! Ça, du moins, c’est sur autoroute (allemande…).
Sur itinéraire sinueux…
Sur parcours plus sinueux, le Range Rover Sport SVR ne peut prétendre à l’agilité et à la formidable efficacité du BMW X6 M. Plus confortable, son châssis contrôle également moins bien les mouvements de caisse : un peu de roulis et un peu de tangage rappellent que l’engin n’est pas du genre léger ! Une masse qui sollicite également les freins, même si ces derniers sont du genre costauds.
Toutefois, n’allez pas croire que le Range Rover Sport SVR se comporte paresseusement : un lever de pied en virage permet au train arrière d’enrouler joyeusement ! On apprécie également la précision de la direction, même si cette dernière est trop démultipliée à notre goût. En clair, on s’amuse à bord, mais surtout en ligne droite ! Une fois hors de la route, le Range Sport SVR garde sa superbe… Surtout si vous lui avez enfilé les bonnes chaussettes !
Tarif
Vendue à 126.500 €, le Range Sport SVR réclame 7.000 € de plus qu’un BMW X5 M. A la pompe, le portefeuille souffrira également, avec une consommation tournant aux alentours des 14 l/100 km. Avec un pied droit plombé, cette valeur peut facilement doubler…
Conclusion
Comme tous les engins de ce type, le Range Rover Sport SVR ne sert donc pas à grand-chose. Inutile, gourmand et politiquement incorrect, il réussit tout de même à donner le sourire grâce à son panache et à son V8 à la voix de baryton ! D’ailleurs, l’importateur ne s’attendait pas à un tel succès : il s’en vend deux fois plus que prévu dans notre plat pays !