La course à l’armement

C’est une sorte de bombe qui vient bousculer les références : chez Renault, la Mégane RS plafonne à 275 chevaux dans le meilleur des cas, la Ford Focus ST n’annonce pas plus de 250 chevaux et, on l’a dit, la sacro-sainte Golf GTI ne peut avancer plus de 230 chevaux. Seule l’Opel Astra OPC avec ses 280 chevaux peut regarder cette nouvelle venue droit dans les yeux, avec une puissance égale ! La Golf R de 300 chevaux ? Avec sa transmission intégrale et son prix nettement plus costaud, elle joue dans une autre catégorie…

Deux versions

A l’instar de la GTI, la Cupra propose deux variantes de puissance basées sur le même 2 litres turbo essence : 265 ou 280 chevaux. Dans les deux cas, on retrouve un châssis adaptatif qui suit le style et les conditions de conduite, un autobloquant, une direction progressive et divers modes de conduite.

Discrète ?

On s’attendait à un peu plus de fantaisie de la part de la marque espagnole ! Le côté turbulent a-t-il été apaisé depuis que VW contrôle tout ? Toujours est-il que le style extérieur mise avant tout sur la sobriété : deux sorties d’échappement rectangulaires, des boucliers retravaillés, des jantes spécifiques, quelques petits logos et c’est à peu près tout. Pas de quoi crier à la « Revolución » !

Un petit goût de trop peu…

Dans l’habitacle, on est encore plus surpris par l’austérité : c’est noir du sol au plafond, et seuls quelques petits inserts de cuir et un petit logo rappellent les prestations de la bête. Dommage… Au démarrage, cette sensation de réserve absolue domine toujours : le 4 cylindres se réveille silencieusement.

Une familiale reposante !

Avec la boîte DSG optionnelle, la facilité de conduite est totale. Le moteur silencieux, la direction légère, l’amortissement tolérant : tout concourt à nous faire croire que nous sommes au volant d’une compacte familiale et bien éduquée… Vos passagers, eux, n’y verront que du feu…

Geronimo !

Réveillons la bête : mode sport sélectionné, dossier bien relevé, regard au loin et pédale écrasée… Là, le diable sort de sa boîte. L’autobloquant semble un poil débordé, mais une fois l’adhérence trouvée, la poussée velue masse vigoureusement le dos ! Il s’agira de s’appliquer pour que ça motrice, car l’autobloquant nous a paru assez discret, contrairement à celui d’une Mégane Trophy, par exemple…

Mais si la motricité peut poser quelques soucis, le comportement, lui, est exempt de tout reproche ! La Cupra avale les courbes sereinement, ne demande qu’à passer encore plus vite, alors que les freins répondent puissamment à l’appel du jarret. Les routes bosselées sont traitées avec une maîtrise impressionnante ! Quel châssis !

Quelques regrets ?

Si les freins affichent une belle puissance, l’endurance semble un peu limitée, en cas d’usage intensif. Rien de bien méchant. Quant à la partie châssis, son inébranlable stabilité impose un train arrière, hélas, indéboulonnable. C’est du sérieux ! Non, une Leon Cupra n’est pas aussi fantasque qu’une Focus ST ! Enfin, dernier petit regret : la sonorité. Très discrète depuis l’habitacle, elle devient plus hargneuse et présente si l’on sélectionne le mode sport… Mais cela résonne bien artificiellement…

Budget

VW propose sa Golf GTI à partir de 31.330 € (220 chevaux). Seat avance sa Leon Cupra de 265 chevaux à… 31.520 € ! Bigre, cela ne fait pas cher du cheval supplémentaire ! La version 280 chevaux réclame 1.300 € supplémentaires. Cela dit, face aux autres concurrentes, la Leon Cupra n’est pas vraiment meilleur marché.

La consommation se sera stabilisée aux alentours des 9,2 l/100 km. Ce qui est tout à fait dans la moyenne des concurrentes, mais également nettement plus que la Golf GTI… On ne peut tout avoir !

Conclusion

Ça, c’est ce qui s’appelle mettre des bâtons dans les roues ! La VW Golf GTI trouve en sa cousine espagnole une rivale de talent ! Pour quelques petits euros supplémentaires, la Leon Cupra affiche des prestations sensiblement supérieures, tout en reprenant la rigueur et la polyvalence de la compacte allemande. Et c’est peut-être à ce niveau-là que l’on peut lui adresser un petit reproche : le sérieux a fini par l’emporter sur toute fantaisie...