François Piette

22 NOV 2017

Un modèle, un flop : Audi V8, la maman de l’A8 !

En ce milieu des années 80, Audi ne veut pas laisser le duo Mercedes et BMW caracoler seul au sommet du marché des berlines de très haut de gamme. Ferdinand Piëch, illustre personnage du groupe VW, dévoile alors une stratégie qui ne se révèlera pas vraiment payante… Dans un premier temps !





Doucement mais sûrement, la marque Audi a essayé de se faire une place sur le marché premium. Il y a d’abord eu l’Audi 100, puis la puissante Audi 200 uniquement motorisée par de grondants 5 cylindres, mais ces modèles n’offraient pas le « panache » nécessaire aux yeux des Américains. En effet, ceux-ci voulaient des V8 ! Et Ferdinand Piëch va leur en donner…

Un tout nouveau cœur

Construite sur base des Audi 100 et 200, l’Audi V8 ne retient que le meilleur de la firme aux anneaux, notamment en matière de transmission : le célèbre système Quattro est livré de série ! Sous le capot, cette Audi porte bien son nom (bien qu’il fût question de l’appeler « Audi 300 ») puisqu’elle ne propose qu’un V8. Placé en porte-à-faux avant, ce moteur devait être d’une grande légèreté pour limiter le déséquilibre des masses. La marque allemande développe donc une toute nouvelle unité, entièrement en aluminium et d’une cylindrée de 3,6 litres. Ce moteur délivre 250 chevaux et 340 Nm de couple.

Trop sage ?

Lancée en 1988, l’Audi V8 ne connaît pas le succès escompté. En cause ? Sans doute un manque d’image de marque à ce moment-là, et surtout un V8 trop mince et aux reprises trop molles que pour concurrencer valablement les Mercedes Classe S et BMW Série 7. En 1992, Audi répond aux critiques en réalésant le moteur à 4,2 litres. Le bloc développe alors 280 chevaux et 400 Nm, il offre de bien meilleures performances (250 km/h, soit 15 km/h de mieux et 7 secondes pour le 0 à 100 km/h, soit 2,2 secondes plus rapide), mais le mal est fait, la carrière commerciale n’arrivera jamais à se redresser.

Compétition

Pourtant, parallèlement à sa voiture de série, Audi avait développé une voiture de compétition pour la division Groupe A, en DTM. Le succès est immédiat, le V8 et la transmission intégrale de l’Audi permettent à la firme de largement s’imposer et de remporter le titre… Avant que les organisateurs du DTM ne se décident à changer le règlement pour ne plus admettre les moteurs V8.

Un flop…

L’échec commercial est lourd : moins de 22.000 exemplaires en six années de production, dont moins de 300 versions longues ! Pourtant, Audi ne jette pas l’éponge et lance un tout nouveau projet, bien plus ambitieux et faisant la part belle à l’aluminium : l’A8 remplacera la V8.

Aujourd’hui

Si c’est évidemment en Allemagne que vous trouverez la majorité des exemplaires à vendre en Europe, quelques voitures apparaissent régulièrement dans les petites annonces belges. Comptez entre 5.000 et 15.000 € selon l’état et le kilométrage. Une version 4,2 litres est naturellement à privilégier… Reste à assumer les taxes, l’essence et l’entretien !





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