Essai : Xpeng G9, le meilleur… pour l’instant ?

Subtilement, mais véritablement premium

De prime abord, le design général du Xpeng G9 le fait s’apparenter à un imposant SUV. Et effectivement, sa longueur de 4,891 m, largeur de 1,937 m et hauteur de 1,68 m n’en font pas un petit gabarit. Mais le Xpeng G9 affiche en réalité des dimensions similaires à celles d’un Polestar 3 et Mercedes EQE SUV. Il est également légèrement plus petit qu’un Audi Q8 e-tron. Trois SUV électriques avec lesquels il souhaite justement rivaliser. Et pour charmer le public européen, les designers de Xpeng se sont visiblement davantage concentrés sur des détails qu’un style tranchant. Même s’il est loin d’être moche, le G9 ne fera sans doute pas tourner beaucoup de têtes sur son passage non plus. Il se distingue principalement par ses larges signatures lumineuses avant et arrière aux nombreuses animations. Un art que maîtrisent tout particulièrement bien les constructeurs chinois, il faut le reconnaître

Comme nous l’avions déjà remarqué à bord du Hongqi E-HS9 (qui est en revanche nettement plus ostentatoire), les constructeurs chinois font de l’excellent boulot en termes d’assemblage. La qualité de fabrication est tout simplement excellente à l’intérieur de ce Xpeng G9. Quant aux matériaux couvrant son habitacle, ils sont véritablement dignes des marques premium européennes auxquels il souhaite justement faire de l’ombre. Et ici aussi, le SUV se distingue grâce à un éclairage d’ambiance pour le moins sophistiqué, mais surtout une flopée de grands écrans !

Floppée d’écrans à l’avant de la place à l’arrière

La planche de bord du Xpeng G9 est pratiquement entièrement recouverte d’écrans ! Et pas de chance pour le conducteur, il fait face au plus petit d’entre eux puisque le combiné d’instruments digital ne mesure « que » 10,25 pouces. Épuré et personnalisable, il affiche tout de même toutes les informations nécessaires à la conduite. Pour tout le reste, il faudra en revanche obligatoirement s'orienter vers l’un des deux autres grands écrans de 15 pouces, y compris pour régler la climatisation. Tous deux permettent effectivement de la commander ainsi que de naviguer dans le système multimédia. L’écran passager peut même diffuser du contenu vidéo en roulant grâce à un film protecteur le rendant invisible aux yeux du conducteur. Quant à l’écran central, il dispose d’un système d’infodivertissement réactif et via lequel on peut pratiquement tout personnaliser. Mais l’agencement des menus et sous-menus nécessite tout de même un certain temps d’adaptation. Et malheureusement, ni Android Auto, ni Apple CarPlay n’étaient disponibles au moment de notre essai. Une mise à jour OTA devrait cependant arriver afin d’autoriser la connexion aux deux systèmes. Heureusement, la navigation et le calcul d’itinéraire incluant les charges fonctionnent bien malgré un look déjà un peu daté. Autre petite déception, bien qu’il y ait deux emplacements pour smartphones, seul celui côté conducteur permet de charger son smartphone par induction.

À l’arrière, il n’y a malheureusement pas d’écran, mais l’espace dont disposent les passagers est en revanche royal ! Il faut dire que le Xpeng G9 repose sur un empattement de 2,99 m ce qui lui permet d’offrir un excellent rapport encombrement/habitabilité. Les passagers arrière profitent même de dossiers inclinables pour s’installer encore plus confortablement. Quant au plancher parfaitement plat, il permet de réellement exploiter la place centrale arrière. Les coffres du Xpeng G9 ne sont pas en reste non plus. Son volume de chargement arrière évolue en effet de 660 l à 1.576 l une fois tous les sièges rabattus auxquels s’ajoute un second espace de chargement sous le capot de 71 l. Malheureusement, ce dernier ne s’ouvre que depuis l’intérieur du SUV.

Jusqu’à 570 km d’autonomie ou 550 ch

Trois variantes du Xpeng G9 sont actuellement commercialisées en Belgique. En entrée de gamme, la version Standard Range profite d’un unique moteur arrière de 230 kW (313 ch) et 430 Nm associé à une batterie LFP de 78,2 kWh dont 75,8 sont réellement utilisables. De quoi permettre au SUV électrique d’abattre le 0 à 100 km/h en un respectable 6,4 s et d’atteindre une vitesse de pointe de 200 km/h. Dans cette configuration, le Xpeng G9 affiche également une autonomie maximale de 460 km. La variante Long Range est, quant à elle, équipée du même moteur arrière, mais associé à une batterie NMC de 97 kWh dont 93,1 sont réellement utilisables. Cette dernière permet au SUV électrique chinois de revendiquer jusqu’à 570 km d’autonomie WLTP. Malgré sa plus grosse unité de stockage, les performances de cette variante sont similaires à celles de la Standard Range. Finalement, le Xpeng G9 existe également en version Performance ! Cette dernière dispose de la même batterie que la variante Long Range, mais de deux moteurs pour revendiquer une puissance totale de 405 kW (550 ch) et 717 Nm de couple. De quoi abattre le 0 à 100 km/h en 3,9 s et culminer à une vitesse de pointe de 200 km/h tout en conservant une autonomie maximale de 520 km.

Une batterie qui se recharge rapidement et se vide lentement

Peu importe son niveau de puissance et sa batterie, le Xpeng G9 profite d’une architecture 800 V et donc d'une puissance de charge (très) élevée. Le SUV chinois est en effet capable d’encaisser jusqu’à 260 kW lorsqu’il dispose de la petite batterie et jusqu’à 300 kW avec la grande. Ces puissances de charge lui permettent de passer de 10 à 80 % de niveau de batterie en un minimum de 20 minutes, mais également de regagner 100 km d’autonomie en 5 petites minutes. Et c’est réellement le cas ! A peine branché à une borne adaptée, nous avons observé une puissance de 213 kW. Et elle est constamment restée au-dessus des 200 kW tout au long de notre charge. À noter qu’en courant alternatif, le Xpeng G9 est limité à un maximum de 11 kW.

En plus de se recharger rapidement, sa batterie se vide également assez lentement. Lors de notre essai du Xpeng G9 Performance, nous avons mesuré une consommation moyenne de 18,3 kWh sur un trajet varié d’une centaine de kilomètres. De quoi parcourir plus de 500 km par plein d’ions et effectivement flirter avec les valeurs annoncées par Xpeng, voire les dépasser si l’on garde le pied léger, ce qui n’est pas si compliqué.

Plus confortable que dynamique, mais…

En bonne électrique, le Xpeng G9 pousse fort et va vite, très vite même ! Mais il suffit d’une franche accélération pour se rendre compte qu’en réalité, ce SUV se veut nettement plus confortable que dynamique. Même dans son mode de conduite le plus sportif, sa suspension pneumatique ne lui permet pas d’éviter une certaine prise de roulis en virage. Il faut dire qu’avec une masse oscillant entre 2,25 t et 2,35 t sur la balance en fonction des versions, le Xpeng G9 n’est pas un poids plume ! Qui plus est, sa direction (ultra) légère ne communique pas la moindre sensation en provenance du train avant. Heureusement, tout ça n’est jamais dangereux car il ne manque jamais d’adhérence. Une particularité qui cela dit en passant est sans doute davantage due à ses excellents pneus Michelin Pilot Sport EV qu’à son châssis…

Une fois qu’on lève le pied en revanche, on apprécie son excellent amortissement ainsi que la très bonne insonorisation de son habitacle. Il s’agit véritablement d’un engin idéal pour parcourir de longs trajets. Trajet qu’il aide même à couvrir grâce à ses aides à la conduite qui sont tout simplement pléthoriques ! Il faut dire que le Xpeng G9 a des caméras absolument partout et ce aussi bien à l’extérieur qu’à l’intérieur de l’habitacle. Malheureusement, si certaines de ces aides fonctionnent bien comme le régulateur de vitesse adaptatif ou le maintien au centre de la voie, d’autres n’en font qu’à leur tête. On pense notamment à la détection des panneaux de signalisation qui se trompe souvent sur les limitations de vitesse en vigueur. Résultat, si on ne la désactive pas, le Xpeng G9 bipe extrêmement souvent. Malheureusement, cette opération réclame de nombreux clics sur l’écran central ce qui a tendance à déclencher le capteur d’attention situé sur le montant A si l’on oublie de le faire à l’arrêt. Et puisque la plupart de ces aides se réactivent à chaque démarrage, il faudra inlassablement répéter ces opérations.

En Belgique, les prix du Xpeng G9 débutent à partir de 59.990 € pour sa variante Standard Range offrant jusqu’à 460 km d’autonomie. Sa version Long Range aux 570 km d’autonomie est quant à elle disponible à l’achat à partir de 63.990 €. Finalement, la puissante dérivée Performance conservant tout de même 520 km d’autonomie débute quant à elle à partir de 73.990 €. Le Xpeng G9 est d’ailleurs affiché aux même prix en France, aux Pays-Bas et dans tout le reste de l’Europe. Et comme c’est souvent le cas chez les constructeurs chinois, pratiquement tout est compris de série ! Le configurateur du Xpeng G9 ne permet en effet que de choisir parmi différentes couleurs intérieures et extérieures ainsi que deux options : un crochet d’attelage électrique et le pack Premium Comfort & Audio facturés respectivement 1.290 € et 3.990 €. Ce dernier comprend notamment des sièges massant et un meilleur système audio. Full option, le plus chère des Xpeng G9 coûte donc un maximum de 80.770 €. Pas mal.

Le Xpeng G9 est actuellement le SUV électrique en provenance de Chine le plus convaincant qu’il nous ait été donné d’essayer. Très confortable, il profite également d’excellentes autonomie, puissance de charge et habitabilité. Il est véritablement le premier véhicule du genre à rivaliser avec ses concurrents premium européens. Évidemment, il n’est pas exempt de défaut pour autant. Mais tous ces derniers concernent pratiquement exclusivement sa technologie embarquée et plus précisément son système d’infodivertissement. Ils pourraient donc potentiellement être tous corrigés à grand coup de mises à jour OTA. Encore faut-il que ces dernières soient développées par Xpeng qui ne se presse visiblement pas d’intégrer Apple CarPlay et Android Auto à son système central.