Considérés comme fragiles, les véhicules anciens peinent parfois à séduire un public de non-initiés, d’amateurs séduits par les formes et l’histoire, mais qui appréhendent le « coup de la panne » qui leur paraît inévitable. Légende urbaine ? Certes, la panne est toujours possible, mais cette dernière va-t-elle forcément coûter une fortune ? C’est ce que nous avons voulu savoir en interrogeant un spécialiste.
Tout d’abord, et comme pour tout, il y a la prévention. Dans le cas d’un véhicule de plus de 30, voire 50 ans, cela passe évidemment par un entretien suivi et réalisé dans les règles de l’art, avec des pièces de qualité. Cela passe aussi par un usage raisonné, à savoir avec un certain sens de « sympathie envers la mécanique ».
Pour les nouveaux propriétaires ? Le meilleur conseil que nous pouvons leur donner c’est de se faire accompagner par un pro lors de l’achat. Ils auront ainsi une idée déjà assez précise des dépenses à prévoir pour garantir une certaine fiabilité.
Des pannes graves ?
« Dans 80 % des cas, je peux dépanner par téléphone » nous dit Maxime Slegers, du garage SLG Classic Cars. « Ce sont généralement des broutilles que même un novice peut réparer moyennant quelques conseils au téléphone ». Voilà qui devrait rassurer les non-initiés qui craignent de casser un moteur toutes les 3 semaines…
Et plus précisément ?
« Nous avons régulièrement des pannes d’allumage, comme des vis platinées corrodées ou dont l’écartement n’est pas bon. Cela soulève une fois de plus la question de l’entretien annuel : entretenir une voiture ne se résume pas à une vidange et au remplacement de l’un ou l’autre filtre. C’est aussi pour nous l’occasion de vérifier tous les éléments clés d’une voiture, dont l’allumage, et de faire les réglages ou les réparations nécessaires, de manière à ce que ce genre de panne n’arrive pas. »
Passer à l’allumage électronique, la solution ultime pour la fiabilité ?
« Non, pas forcément, car cela ne résout pas tous les problèmes ». Votre serviteur en sait quelque-chose… « Une fois que l’électronique a décidé de rendre les armes, la panne est complètement immobilisante ! A l’inverse, avec un jeu de vis platinées classiques, il est encore possible de se débrouiller pour rentrer. A noter qu’en matière de qualité de pièces, tous les allumages électroniques ne se valent pas non plus ! On ne va toutefois pas critiquer outre mesure les mérites de cette évolution, qui apporte effectivement dans de nombreux cas, une certaine sérénité à l’usage… »
Attention lors du redémarrage printanier !
« La panne classique lors des redémarrages au printemps, soit après de nombreux mois à l’arrêt, c’est l’hydraulique qui gère généralement les freins et l’embrayage. Nous recommandons donc d’actionner régulièrement les commandes de freins et d’embrayage lorsque le véhicule est arrêté pendant un certain temps. Opter pour un liquide au silicone est une autre option, car cela règle le problème de l’humidité qui détériore le liquide de frein et qui entraine la corrosion des éléments mécaniques. » Maxime explique également qu’un véhicule resté longtemps à l’arrêt peut connaître des problèmes de carburation au redémarrage, « comme des pointeaux de carburateurs ou des injecteurs restés bloqués. L’éthanol que contient l’essence actuelle est plutôt corrosif et il n’est pas stupide d’opter pour un additif permettant de stabiliser l’essence, lors des arrêts prolongés. »
Conclusion
On peut donc raisonnablement penser que la grande majorité des pannes qui affectent les véhicules anciens auraient pu être évitées moyennant un suivi régulier et quelques astuces pour préserver au mieux son véhicule durant les périodes d’arrêt prolongé.. « Quand on peut prévenir, c’est faiblesse d’attendre » disait Jean de Rotrou…