Si les designers s'obstinent à relever le travail de fond qu'ils ont développé sur la ligne pour la rendre plus dynamique, plus sportive, plus étirée, plus flatteuse, plus dense, plus légère, plus décidée, plus aérienne, plus tout ce que vous voulez, nous y voyons surtout un travail de couper-coller de "gimmicks" Audi élevé au rang d'art! Ceci posé, ne boudons pas notre plaisir: si la nouvelle Sportback ressemble bien à une Audi, et en particulier à une Sportback, la ligne n'en est pas moins réussie et équilibrée, et sans doute plus que celle du modèle à trois portes.

Plusieurs raisons expliquent cela: la poupe est complètement redessinée et possède plus de caractère, tandis que le profil s'étire en même temps que l'empattement, plus généreux. Pour parfaire l'ensemble, privilégiez le pack "Sport Design" et son bouclier avant plus viril, avec des prises d'air latérales marquées qui renforcent le dynamisme de la face avant. De la belle ouvrage, conforme à ce qu'on attend d'Audi. Attention toutefois, la clientèle pourrait bien un jour se lasser de cet apparent immobilisme: l'intérêt massif suscité par la nouvelle Mercedes Classe A apporte peut-être à ce sujet un début de réponse!

Plus de place, plus d'aspects pratiques

Par rapport à la berline, la Sportback gagne 3,5 cm, mais près de 6 cm sur sa devancière: pur bénéfice pour l'espace habitable, ce qui explique le franc succès de cette version qui fait les deux tiers des ventes d'A3. Troisième voiture du groupe Volkswagen à bénéficier de la plateforme modulaire MQB après l'A3 et la Golf 7, la Sportback subit une bénéfique cure d'amaigrissement d'une centaine de kilos, ce qui la ramène au poids de la première génération de 1999!

Le coffre offre 15 litres de capacité de plus que la berline, soit 380 litres, 1220 litres banquette 60/40 rabattue. Si l'empattement rallongé profite aux occupants, le design intérieur est intégralement "pompé" sur celui de la berline. Pourquoi s'en plaindre? La qualité de réalisation atteint des sommets pour la catégorie, et l'équipement, pour peu qu'il soit enrichi par l'infinie liste d'options, fait honneur au positionnement "premium" de la marque.

On n'arrête pas le progrès!

Nous n'échapperons donc pas à l'inévitable infodivertissement, qui semble devenu aujourd'hui une des premières priorités des constructeurs automobiles lors de la conception d'un nouveau modèle. Tellement on s'emm… au volant, entre embouteillages et répression policière?? Du coup, les aides à la conduite deviennent indispensables: fatalement, quand vous "surfez" entre vos e-mails, vos sms, vos comptes Facebook ou Twitter, vos Google Maps Street View, vos horaires d'avion ou de train, vos prévisions météo, vos news, vos infos trafic, votre musique en streaming, vos informations de voyage, les activités locales, la navigation par album photo, le comparateur  du prix de l'essence, le hotspot Wifi pour huit appareils, le lecteur de dvd, il vous faudra bien le régulateur de vitesse adaptatif, l'assistant de maintien et de changement de bande, le détecteur de panneaux de signalisation ou la détection de fatigue pour éviter l'accident qui, s'il devait se produire, sera préparé avec le "Pre Sense" qui met la pression dans le circuit de freins, tend les ceintures de sécurité, ferme les vitres et le toit! Attention, pour profiter de tous ces bienfaits technologiques, il vous faudra généreusement mettre la main au portefeuille!

Boulons et rondelles

L'offre en motorisations devrait satisfaire les plus exigeants avec en essence le 1.2 TFSI de 105 ch, le 1.4 TFSI Cod (cylindres à la demande) de 140 ch, le 1.8 TFSI de 180 ch, tandis qu'en diesel, nous aurons le choix entre le 1.6 TDI de 105 ch et le 2.0 TDI en 150 ou 184 ch. Le système Audi Drive Select permet d'influer sur la gestion de ces moteurs, mais aussi de la direction assistée, de la boîte à double embrayage, de l'amortissement Magnetic Ride, du régulateur de vitesse, de l'éclairage adaptatif, et du climatiseur, en choisissant parmi les différents modes disponibles: Comfort, Auto, Dynamic, Efficiency ou Individual.

Laquelle?

Le châssis, bien né comme nous avons déjà pu le découvrir au volant de l'A3 berline et de la Golf, rend la Sportback bien agréable à conduire. La 1.2 TFSI (disponible à la commande au printemps prochain, tout comme le 1.4 Cod, avec des livraisons pour l'été) se révèle amusante et légère à mener, avec un moteur particulièrement pétillant et expressif. A l'autre bout de l'échelle, le 2.0 TDI de 184 ch muni de la transmission Quattro fait preuve d'une belle efficacité en toutes circonstances, mais n'arrive pas à masquer son poids, tandis que le bloc "mazout" manque singulièrement de discrétion, envahissant tout l'habitacle de ses gutturales mais peu harmonieuses vocalises, au contraire du 1.6 TDI, particulièrement discret.

 L'amortissement piloté gère au mieux le compromis confort/efficacité et rend la Sportback rassurante et efficace, à défaut d'éclater d'exubérance. Notre choix nous porterait vers une version essence, plus légère, et attractive grâce à la suralimentation. Soyons raisonnables et profitons du downsizing pour privilégier les petites cylindrées. Si vous roulez beaucoup, le 1.6 TDI fera amplement l'affaire. Et lisez bien la liste des options, il y a de quoi s'y perdre…