Née en 2018, l’A6 actuelle approche doucement de la pension. Sa remplaçante se déclinera en version tout électrique (probablement en 2024 pour la berline et en 2025 pour le break). En attendant, le modèle actuel conserve de beaux restes et s’est offert un petit lifting pour l’été 2023.
Style déjà-vu
Chez Audi, les modèles se suivent et se ressemblent. Ce break A6 se confondrait presque avec son devancier de 2010… On le reconnaît surtout à ses rétroviseurs, fixés sur les portes et plus sur le montant A comme auparavant, ce qui limite par ailleurs les turbulences aérodynamiques. Le modèle actuel a profité d’un léger lifting pour l’été 2023. Mais il faut sortir la loupe pour détecter les différences stylistiques. On pointe essentiellement une face avant très légèrement redessinée arborant une nouvelle calandre, des prises d’air latérales retravaillées et des feux modifiés. Le pack S-Line est toujours proposé pour une allure plus sportive, tant dehors que dedans. Contrairement à la berline, le break se décline aussi en version RS6 au style bodybuildé ou en variante baroudeuse Allroad au look SUV (garde au sol rehaussée, protections de carrosserie en plastique).
Virtual Cockpit d’office
La planche de bord, moderne et épurée, est pratiquement dépourvue de boutons. La plupart des fonctions se commandent via un écran tactile. On en trouve trois. Il y a d’abord l’écran central classique (de 10,1 pouces) qui permet de commander le système multimédia et la navigation (offerte d’origine). Il surplombe un autre écran de 8,6 pouces, permettant lui de commander la climatisation et d’entrer des adresses dans le GPS en écrivant sur directement l’écran avec le doigt. Enfin, depuis le lifting de l’été 2023, les classiques cadrans d’instrumentation sont remplacés de série par le Virtual Cockpit, un écran de 12,3 pouces sur lequel peut notamment s’afficher en grand la carte du GPS, qui fonctionne avec des cartes Google et offre la vue Google Earth, très agréable à l’usage, d’autant que la résolution est excellente. Et la connectivité est parfaitement à jour.
Moins de coffre pour l’hybride
Contrairement à l’A8, l’A6 n’est pas totalement façonnée en aluminium ; sa structure se compose d’un mélange d’acier et d’aluminium (utilisé notamment pour le tablier arrière, les portes, le capot, les ailes avant et le panneau de coffre). À l’arrière de ce break de près de 5 mètres de long, les deux passagers latéraux sont très bien installés, mais celui du milieu se sent toujours à l’étroit et doit caser ses jambes autour de l’imposant tunnel central. Rien à redire concernant le coffre, dont le volume est généreux. La soute des versions hybrides plug-in perd par contre 160 litres (il ne reste donc plus que 405 litres banquette en place, soit moins que dans un break A4 thermique…), mais le coffre reste pratique grâce à des formes bien planes.
De 163 à… 630 ch !
La gamme ordinaire s’articule autour de blocs 2 litres suralimentés à 4 cylindres, à essence (204 ou 265 ch) ou diesel (163, 204 ou 245 ch), associés éventuellement à une transmission intégrale selon les versions. Des moteurs connus et éprouvés, plutôt agréables à mener et consommant raisonnablement. En haut de gamme, on trouve la variante typée sportive S6 (3.0 V6 diesel de 344 ch ; 0 à 100 km/h en 5 secondes) ou la diabolique RS6 Performance à moteur 4.0 V8 biturbo de 630 ch/850 Nm (0 à 100 km/h en 3,4 secondes).
Pas de boîte manuelle dans cette A6 : toutes les versions disposent d’une boîte automatique (robotisée à 7 rapports et double embrayage pour les 4 cylindres ou automatique ZF à 8 vitesses et convertisseur pour les S6/RS6.
Aussi des A6 sur prise
Les A6 actuelles ne sont pas disponibles en électrique, mais deux variantes hybrides plug-in existent : les 50 & 55 TFSI e. Elles associent un moteur 2.0 turbo à essence de 252 ch et un propulseur électrique (de respectivement 115 ou 143 ch), l’ensemble délivrant au total 299 ou 367 ch, chacune offrant des performances plus que décentes.
Leur batterie de 17,9 kWh offre une autonomie électrique officielle allant jusqu’à 66 kilomètres. Comptez un bon 50 kilomètres dans la réalité, ce qui est très correct. Mais, comme toujours, cette autonomie se réduit en hiver (le froid diminue les performances de la batterie). Lorsque la pile est vide, le moteur à essence prend le relais et la consommation tourne alors autour de 10 l/100 km (voire plus si vous avez le pied droit lourd), soit davantage qu’avec un modèle diesel. Il faut dès lors charger le plus souvent possible la batterie, sous peine de noyer dans l’essence les avantages de la technique hybride...
Efficace et confortable
En route, l’insonorisation est soignée. L’amortissement passif de série présente déjà un excellent compromis confort/tenue de route. L’amortissement piloté n’apporte finalement pas grand-chose de plus. Quant à la suspension pneumatique, elle jongle plus finement entre grand confort et bon maintien de caisse.
L’A6 peut aussi s’équiper de 4 roues directrices, qui permettent de réduire le diamètre de braquage, d’améliorer l’agilité en courbe serrée et de stabiliser le véhicule dans les changements de cap à haute vitesse. Notez toutefois que les versions hybrides sont moins agiles que leurs sœurs : la grosse batterie porte le poids total à plus de deux tonnes ! Un embonpoint qui se ressent en virages et lors des gros freinages.
Le prix de l’Audi A6 Avant
Le break A6 débute à 56.880 € en diesel (163 ch), à 58.150 € en essence (204 ch) et à… 73.790 € pour l’hybride plug-in (qui reste déductible à 100% pour les professionnels jusqu’à fin 2024). Les nombreuses options peuvent faire fortement grimper la note. Ceci dit, la nouvelle BMW Série 5 (pas encore disponible en break) et, surtout, la nouvelle Mercedes Classe E sont encore nettement plus chères…
Notre verdict
Cette discrète A6 Avant est plus âgée et moins flamboyante que le dernier break Mercedes Classe E ou que l’imminente nouvelle Série 5 Touring (attendue au printemps 2024), mais néanmoins désirable, grâce à un contenu technologique toujours bien d’actualité et un large choix de moteurs (sauf tout électrique). Le tout à prix moins salé (mais élevé quand même…) que celui de ses deux rivales directes...