Moteur A vrai dire, il ne s’agit pas d’un 4.2 litres mais plutôt d’un 4.1 litres, sa cylindrée exacte étant 4.134 cm³. Fournissant la puissance respectable de 326 chevaux à 3.750 tr/min, il développe un couple titanesque de 760 Nm dès 1.800 tr/min et constamment jusque 2.500 tr/min ! De quoi tracter l’Everest jusqu’à la baraque Michel ! Avis aux brocanteurs à remorque… Le tout est accouplé à une boîte automatique Tiptronic à 6 rapports. Sur la route, l’ensemble fait preuve d’une vigueur surprenante. Difficilement identifiable à l’oreille comme un diesel, le V8 pousse à n’en plus finir et n’hésite pas envoyer les 7 passagers au plus profond de leur siège. Les dépassements ne sont plus qu’une formalité et les 2,4 tonnes de l’engin (à vide) ne pèsent absolument rien à l’accélérateur. Sans doute, le Q7 a t’il trouvé là motorisation à sa (dé)mesure… La boîte 6 Tiptronic est intelligente, rapide et douce. Le mode sport la rend plus réactive en rétrogradant de manière plus incisive. Un petit reproche tout de même : les kick-down, parfois assez brutaux. Pour les amateurs de chiffre, sachez qu’Audi annonce un temps de… 6,4 (!) secondes pour le 0 à 100 km/h et une vitesse de pointe de 236 km/h… Tenue de route Equipé de série de la suspension pneumatique adaptative selon cinq modes, le Q7 filtre efficacement la route et dévoile une agilité insoupçonnée dès que le parcours se fait tourmenté. La suspension fait alors merveille, en limitant le roulis au maximum et la transmission intégrale assure une motricité optimale. Une réussite magistrale… Sur la route ! Dès que le bitume est abandonné pour des chemins moins hospitaliers, le Q7 ne se montre pas aussi à l’aise que ses rivaux (Mercedes ML, VW Touareg, Range Rover, Porsche Cayenne). En cause : un équipement pauvre dans ce domaine, qui se limite principalement à la transmission Quattro et à une suspension modulable. Nulle trace, en effet, de blocage mécanique de différentiel ou de gamme courte ! Mais il faut cependant reconnaître que le couple plantureux de ce V8 permet de se sortir de bien des situations difficiles sans pour cela sentir le besoin urgent de recourir à une démultiplication plus courte. La direction présente un rendu exemplaire, avec une belle montée en effort et un calibrage qui n’a rien à envier aux berlines de la marque. De plus, elle permet de placer ce mastodonte avec précision ! Ce qui est plutôt rassurant lorsque l’on se prend à manœuvrer pareil engin en ville ou sur routes étroites et sinueuses. Le freinage n’appelle lui non plus à aucune critique particulière, tant il se montre efficace pour ralentir les près de deux tonnes et demi catapultées par les 760 Nm… Confort C’est ici que le Q7 règne en maître. Le confort est de premier ordre ! Cela commence d’abord par une position de conduite logiquement dominante et des sièges ergonomiques. Ensuite, l’habitabilité est royale et sept personnes pourront s’installer à bord sans pour autant faire d’autres sacrifices que celui des bagages ! En effet, en configuration 7 places, avec la dernière banquette déployée donc, l’espace dévolu au coffre devient franchement restreint. Autre petit défaut : l’accès à cette dernière rangée justement, qui se révèle pour le moins acrobatique. Au delà de tout cela, le Q7 force l’admiration, avec une insonorisation soignée où le V8 ne se fait que faiblement entendre, une ergonomie parfaitement étudiée, un confort de suspension exemplaire et last but not least, une finition typée Audi, à savoir exempte de tout reproche. Tarifs et équipement De série l’Audi Q7 V8 TDI fait valoir un équipement plus complet que le V6 mazout. Ce qui est plutôt heureux, vu le prix des options… Le Q7 V8 diesel offre donc les sièges électriques, le volant multifonction en cuir, les capteurs de parking arrière, l’alarme périmétrique et volumétrique, les phares automatiques, la climatisation bi zone, l’ordinateur de bord, la radio avec 11 haut-parleurs et 180 W, l’interface MMI, les réglages lombaires électriques, le régulateur de vitesse(bien utile, vu les mises en vitesses supersoniques de l’engin), la suspension pneumatique adaptative (5 modes : automatique, confort, sport, offroad, lift),… Bref, une jolie liste… Rassurez-vous, il reste toujours suffisamment d’options pour alourdir sérieusement la note finale : notre véhicule d’essai comportait à ce titre, pour plus de 20.000 € d’options ! Citons, entre autres, la peinture métallisée à 996 €, les jantes de 19 pouces à 1.029 €, l’éclairage adaptatif à 478 €, le pack sensation (comprenant le cuir, l’accoudoir central confort avant, les encarts décoratifs, les sièges avant chauffants et le volant multifonction en cuir) à 2.700 €, le cuir « Verano » sur sièges avant sport à 1.234 €, le pack Explore (avec navigation DVD, phares au Xénon Plus, caméra de recul et rétroviseur jour/nuit automatique) à 4.300 €, la climatisation automatique à 4 zones à 774 €, le toit panoramique (open sky) à 2.208 €,… De quoi donner le tournis, d’autant plus que le tarif de base est de 73.300 €… Heureusement, ce V8 diesel est d’une sobriété étonnante, notre moyenne réalisée étant de 12,8 litres ! Soit à peu de choses près, la même valeur que celle réalisée au volant de la version V6 3 litres diesel ! L’agrément est pourtant en très net hausse et les performances aussi… Encore une preuve de l’excellence du rendement de ce moteur. Conclusion Extravaguant, le Q7 a maintenant trouvé la motorisation qu’il lui fallait. Avec son couple titanesque, il ne craint plus rien, pas même certaines soit-disantes sportives dont il ne fera qu’une bouchée ! De quoi transformer un hippopotame repu en lévrier de course ! Surtout que le Q7 garde ses qualités originelles, qui sont confort à tous les étages, tenue de route impressionnante et finition exemplaire… Reste le prix, certes à la hauteur des prestations, mais qui en découragera plus d’un !