Pas pour tous…
Une chose est claire, l’Europe n’est plus vraiment au centre des préoccupations. Ainsi, plutôt que de nous développer une 320d ActiveHybrid qui aurait certainement battu des records de sobriété, BMW s’est orienté, en guise de moteur thermique, vers son gros six cylindres turbo essence… Cette voiture trouvera donc son marché outre-Atlantique, là où les 4 cylindres sont considérés comme de vulgaires compresseurs d’air ! Cela permet également au constructeur, de profiter d’un prix de vente copieux pour développer une technologie avancée.
En quelques mots…
La base mécanique est reprise de la 335i, à savoir, un six cylindres en ligne de 3 litres, suralimenté et développant 306 chevaux. Le moteur électrique porte la puissance totale à 340 chevaux ! Le tout est exclusivement associé à la boîte automatique à 8 rapports.
En mode électrique
Si Toyota reste le maître de l’hybridation, cette BMW propose une autonomie sur le moteur électrique, plus étendue que les Nippones ! Ainsi les batteries au Lithium-Ion procurent un rayon d’action de 4 km et autorisent une vitesse maximale de 75 km/h, sans brûler la moindre goutte de carburant… A la condition d’avoir le pied – très – léger ! De même, en roulant à vitesse constante, le moteur électrique peut prendre le relais quelques instants…
Selon le constructeur…
En termes de performances et de consommation, voici ce que le constructeur annonce : 250 km/h, 5,3 secondes pour le 0 à 100 km/h, une consommation moyenne de 5,9 l/100 km et 139 g CO2/km… Des chiffres assez spectaculaires lorsqu’ils sont réunis pour décrire une même voiture !
Une série 3 comme les autres…
Hormis la double sortie d’échappement chipée à la 335i et au lettrage des montants C, rien ne distingue cette version d’une 316d. Discrète et de bon goût, cette 3 ActiveHybrid ! Dans le coffre, la présence des batteries fait diminuer le volume de 480 à 390 litres.
Dans les faits…
Au démarrage à froid, le six cylindres gronde sourdement sur son régime accéléré. Un bruit évoquant plus une voiture de sport qu’un véhicule hybride ! Mais après quelques kilomètres, mécanique en température, le calme s’impose à bord. Sur le mode « Eco Pro », favorisant l’économie, la Série 3 se glisse tout en douceur.
Le moteur électrique fait dégringoler la consommation alors que l’on s’efforce de chatouiller subtilement la pédale de droite, pour ne pas réveiller le moteur essence. Une conduite préventive, où toutes les commandes sont actionnées avec une juste mesure ! Et le résultat final est flatteur, avec une consommation en milieu urbain tournant aux alentours des 6,5 l/100 km… N’oubliez pas non plus qu’à la moindre intervention du moteur, la consommation s’envole : il s’agit d’un 3 litres essence !
Mode « Eco Pro » peu réactif…
Si la vocation de l’engin nous pousse naturellement à opter pour le mode « Eco Pro », un parcours sur route nous fera vite opter pour un autre de ces modes (Comfort, Sport ou Sport +). En cause, une paresse assez énervante : enfoncez l’accélérateur, attendez que la gestion se pose les bonnes questions, ordonne à la boîte de rétrograder et que celle-ci obtempère après s’être réveillée et brossé les dents ! En revanche, sur les autres modes, la réactivité devient très honnête… Tant pis pour la consommation record !
Voiture de sport !
Optez pour le mode « Sport » ou, mieux encore, « Sport + » et Docteur Jekyll se transforme en Mister Hyde ! Le six cylindres est alors titillé au maximum de ses possibilités, chante comme une sirène, les rapports claque prestement et le tout est propulsé vers l’horizon avec une force prodigieuse ! Le tout ne se départit jamais d’un raffinement total ! Reste un amortissement pas toujours convaincant et une direction assez artificielle. Le lot de toutes les Série 3 !
Du côté du portefeuille !
Sur un parcours de quelques centaines de kilomètres réalisé sur un rythme détendu alternant ville, route et autoroute, notre consommation moyenne se sera finalement stabilisée sous les 8 l/100 km. Si l’on considère la puissance, c’est plutôt flatteur !
Mais à 54.250 €, soit près de 7.000 € de plus face à une 335i équivalente, la 3 ActiveHybrid fait payer fort cher ses attributs… D’autant que la traditionnelle politique d’équipement de la marque oblige un détour onéreux par la case « options » ! Comptez plus de 10.000 € d’extras pour une monture digne de son rang.
Conclusion
Flanquée de son gros 6 cylindres, la 3 ActiveHybrid ne s’adresse bien évidemment pas à notre marché. Taxes, assurance, consommation, notre pays n’est pas accueillant à son égard. Mais elle lui prouve que BMW sait s’y faire en matière d’hybridation : la technologie est maitrisée et, avec un frugal petit quatre cylindres, cette Série 3 deviendrait un exemple de sobriété ! Patience, cela viendra !