La Série 6 cabrio de BMW ne fait pas dans la demi-mesure. Moteur puissant, intérieur luxueux, confort paradisiaque et design unique. Les quatre passagers de cette sportive de luxe ont de la place et les sensations fortes sont garanties si le conducteur s’autorise quelques accélérations.

La toile

BMW reste fidèle à la toile. On sent d’ailleurs ici un certain savoir-faire en la matière. L’isolation acoustique garantit une conduite confortable toit fermé sur autoroute. En outre, la lunette arrière en verre sert aussi de coupe-vent en mode décapoté. Cette lunette peut être descendue par commande électrique pour s’offrir une balade vraiment décoiffante. On notera cependant que les deux passagers arrière doivent baisser la tête lors de la mise en place ou le repli de la capote. En effet, le mécanisme rentre un peu dans leur espace vital. Finalement les moins gâtés, ils auront aussi parfois du mal à sortir des places arrière. Mais une fois la toile cachée dans son rangement, on peut pleinement profiter du soleil et des bruits de la nature ou de la circulation. L’équilibre esthétique est remarquable. Entièrement camouflée, la toile disparaît laissant une ligne fluide. Et si les nuages se font menaçant, on retrouve la 645 Ci dans son design à l’inspiration maritime avec ses extrémités en forme de foil.

SMG

La boîte SMG qui équipait notre modèle d’essai permet d’éviter les mouvements du pied gauche. Véritable boîte séquentielle, elle fonctionne convenablement en mode automatique. Les commandes au volant sont, par contre, peu ergonomique quand il s’agit de rétrograder. Autant il est facile de monter dans les rapports en appuyant à l’arrière du volant, autant le bouton à pousser avec le pouce est un peu plus difficile d’accès. Ceci dit, il reste le levier sélecteur pour changer de rapport. Néanmoins, on s’est très bien contenté de la gestion automatique de la SMG. Les 6 rapports se passent sans trop de cabrement. Et en appuyant à fond sur la pédale de droite, on est littéralement propulser vers l’avant. Dans un bruit puissant et perçant. Un fil électrique – «shift by wire» – transmet l’information sur le rapport choisi au boîtier électronique de la boîte. Celui-ci gère automatiquement l’intervention sur le moteur pour réduire le couple, débrayer, passer le rapport, réembrayer, puis augmenter le couple. Il n’y a donc plus de pédale d’embrayage. Les rapports de la boîte SMG s’enclenchent toujours de manière séquentielle les uns après les autres. En donnant plusieurs impulsions successives au levier de vitesse ou aux palettes, il est pourtant possible de «sauter» des rapports. Enfin, les rapports se passent en 150 millisecondes. Cela nous a donné un plus dans le confort de conduite, même si parfois le changement de rapport en mode Drive automatique se faisait légèrement ressentir. Normal pour ce genre de boîte.

Du sport dans un salon en cuir

Le huit cylindres de 4,4 litres tournant sous le capot de la 645Ci Cabriolet est vraiment un moteur extraordinaire avec le réglage en continu de pratiquement tous les paramètres importants – distribution (VANOS double), levée des soupapes (VALVETRONIC) et longueur des tuyaux d’admission.. Il a d’ailleurs reçu le prix «International engine of the year 2002 Award». Bref, c’est du bon matos. L’accélération est franche. Les 245 kW (333 chevaux) déplacent sans mal les 1890 kg du bolide. La puissance maximale s’obtient à 6100 tours minute, pour le couple de 450 Nm, il faut monter à 3600 tr/min. Si la vitesse de pointe est « limitée » à 250 km/h, les autres performances vous défont le brushing à toute vitesse. Le 0 à 100 km/h s’exécute en 6,1 secondes et surtout : le V8 procure une impression quasi sensuelle. C’est un régal de sentir comment une légère pression sur l’accélérateur se transforme spontanément en une agilité des plus pures. Les passagers peu habitués à ce genre de véhicule sont très vite impressionnés.

Des notes de musique

Que dire enfin de la symphonie somptueuse de l’échappement. Cette ligne d’échappement biflux se terminant par deux embouts marquants ovalisés confère une musique spéciale au V8 de la nouvelle série 6. À peine audible au ralenti, le moteur module la tonalité pleine du huit cylindres dès qu’on appelle la puissance. Il ne devient pourtant jamais envahissant. Les occupants, et les passants, perçoivent le moteur par sa sonorité pleine et grave. Un délice inoubliable.

Tenue de cap

À l’exception de quelques éléments hautement sollicités, comme les barres d’accouplement, les roulements de roue ou les pivots, l’essieu avant à jambes de suspension et tirants du nouveau cabriolet BMW série 6 est entièrement en aluminium. L’essieu arrière du type Integral IV a les quatre bras de suspension servant au guidage des roues non fixés directement sur la carrosserie, mais logés sur un berceau d’essieu via des cales élastiques. Le berceau est à son tour relié à la carrosserie par quatre gros silentblocs. Fort gâtés par l’importateur, nous avons aussi eu droit à la direction active. Cette assistance qui s’adapte à la vitesse et qui permet de faire ses créneaux en t�ournant à peine le volant est magique. En cas de conduite sportive jusqu’à la plage des vitesses moyennes de 120 km/h environ, le conducteur profite d’une direction plus directe qui confère des réactions nettement plus agiles et précises au cabriolet. Ainsi par exemple sur des routes sinueuses, mais pourtant rapides, où la Direction active rend l’entrecroisement des mains au volant quasi superflu. En revanche, plus la vitesse augmente et plus l’assistance au braquage et à l’effort au volant est réduite. Autre option installée : l’antiroulis Dynamic Drive. Celui-ci filtre pratiquement toutes les aspérités de la route et en virage, il élimine la tendance au roulis. Le prix de cette voiture la classe dans une gamme de prestige. Une fois au volant on se rend compte qu’elle compte donner à son conducteur du plaisir à la hauteur du montant du chèque. Rien n’est laissé au hasard. Cette béhème-là est vraiment une sportive cabriolet prestigieuse et diablement dynamique.

© Olivier Duquesne