« S », pas « RS »

Ce département « M Performance » peut être comparé à la division « S » de chez Audi. Une unité qui se focalise sur les véhicules performants, sans pour autant les transformer en véritables tueuses de supercar. Pour cela, BMW possède « M » et Audi, « RS » ! Jusqu’à présent, seules les Série 5, X5 et X6 furent ensorcelées par cette nouvelle division. Petite particularité : celles-ci carburent toutes au vil mazout !

Une gamme complète !

Si, à sa sortie, la M135i n’était disponible qu’en propulsion, il est aujourd’hui possible de la commander avec, sommet de la trahison pour tout puriste de la marque, une transmission intégrale. Cette dernière est principalement destinée au marché américain, on en veut pour preuve sa boîte de vitesse, obligatoirement automatique.

Un moteur, avant tout !

Cette M135i, c’est surtout et avant tout, un moteur d’exception. A savoir dans ce cas-ci, l’extraordinaire 6 cylindres en ligne essence biturbo, qui officie sous le capot de quasiment tous les modèles de la marque. D’une cylindrée de trois litres, il se voit suralimenté par turbo pour développer 320 chevaux et un couple de 450 Nm. Dans l’absolu, ces valeurs impressionnent, mais rapportées à la cylindrée, elles s’avèrent somme toute, assez communes… Mais le plaisir est ailleurs ! Les trains roulants, eux, profitent d’un raffermissement général avec un freinage renforcé.

Discrète

Si elle peut se parer d’un bleu électrique, cette M135i propose également une palette très variée, passant notamment par les immanquables gris. Dans ce cas-ci, l’allure est très discrète, seulement pimentée par des boucliers retravaillés et par la double sortie d’échappement. Et c’est très bien ainsi : vu le climat autophobe qui règne en ce moment, fanfaronner la présence de plus de 300 bourrins n’est peut-être pas la chose la plus judicieuse…

Sombre !

Dans l’habitacle, pas grand-chose ne distingue cette M135i d’une banale 114i. Les sièges au meilleur maintien, le volant, quelques logos et c’est tout ! L’ambiance, elle, est typiquement germanique avec du noir à tous les étages. Heureusement, la mise en route met un peu de chaleur et de couleur dans tout ça !

Du couple à tous les étages !

Face aux 4 cylindres ultra poussés dont disposent les concurrentes (Audi S3 en tête), cette BMW offre une souplesse, une élasticité, une rondeur et, surtout, une musique incomparables. Ici, point d’artifice dans l’échappement ou dans les baffles, ça chante juste, tout le temps ! Profond et rauque à bas régimes, rageur et aigu en haut, il affiche une tessiture inoubliable mais qui reste pourtant assez discrète, surtout dans l’habitacle. Et quelle disponibilité ! Peu importe le régime, le rapport engagé, ça pousse tout le temps ! La boîte manuelle est un vrai régal que les amateurs de sensations mécaniques préféreront sans doute à la pourtant excellente, boîte automatique à 8 rapports.

Comportement équilibré

Si la présence d’un gros six cylindres sur le train avant pouvait laisser craindre le pire en terme d’équilibre routier, sachez qu’il n’en est heureusement rien. La M135i accepte la balade dynamique et même la bousculade de temps à autres ! Essayée en période sèche (faut le faire, en Belgique !), elle ne s’est jamais montrée piégeuse.

Le train arrière est littéralement vissé au sol et il faut vraiment forcer la cabriole pour le sentir dériver progressivement. Sur sol humide, en revanche, une première prise en main nous avait appris à nous méfier de ses réactions. Dommage que la direction n’apporte qu’un feeling désagréablement artificiel et que le train avant soit soumis à quelques – rares - phénomènes de pompage en conduite dynamique.

Confort maintenu et consommation maîtrisée

A bord, le calme est de mise. Le moteur chante en sourdine, l’amortissement reste prévenant et l’insonorisation mérite des éloges. A la pompe, on sera surpris par la moyenne, finalement quasiment équivalente à celle d’un 4 cylindres de même puissance : comptez environ 9 à 10 l/100 km en utilisation « calme ». Forcez sur l’accélérateur et les valeurs peuvent s’envoler à plus de 12 l/100 km.

Un brin plus cher que l’Audi S3

Alors que sa rivale d’Ingolstadt démarre tout juste sous la barre des 40.000 €, la BMW réclame quelques centaines d’euros supplémentaires dans sa version « Sportshatch ». L’équipement est toujours aussi pingre, avec des options nombreuses, onéreuses et souvent indispensables !

Conclusion

En attendant une hypothétique version « M » nettement plus poussée et radicale, cette M135i saura séduire le sportif encore sensible aux sirènes d’un six cylindres en ligne bien né. Une Série 1 sportive, mais non radicale, qui incarne la philosophie « GT ». Un must, pour l’amateur de compactes sportives, raffinées et discrètes !