Olivier Maloteaux

19 MAR 2025

Essai : BMW Série 2 Gran Coupé, une évolution en finesse

La Série 2 Gran Coupé se renouvelle. Parmi les évolutions marquantes, on pointe une ligne qui gagne en finesse et une technologie numérique plus poussée. De quoi transfigurer le modèle ?

{"fr":"BMW bleu vif conduisant sur route de campagne sinueuse, montagnes en arrière-plan.","nl":"Felblauwe BMW rijdend op kronkelende landweg, bergen op de achtergrond."}
{"fr":"BMW M2 bleu roulant sur une route panoramique avec montagnes en arrière-plan.","nl":"Blauwe BMW M2 rijdt op een panoramische weg met bergen op de achtergrond."}

"Pas de transfiguration pour cette nouvelle génération de Série 2 Gran Coupé, qui n’est en fait qu’une efficace et profonde évolution de l’ancienne."

Lancée en 2020, la Série 2 Gran Coupé exploite le filon de la berline-coupé et se pose comme la petite sœur de la Série 4 Gran Coupé. Deux modèles qui misent avant tout sur leur physique pour séduire. Et pour cette deuxième génération de Série 2 « GC », BMW affine encore la ligne, mais peaufine aussi les aspects numériques, pour mieux faire front face à la Mercedes CLA, qui vient elle aussi de se renouveler.

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Design

Nouvelle génération ou lifting profond ?

BMW parle d’une toute nouvelle génération de modèle, qui adopte d’ailleurs un nouveau code en interne : F74 en lieu et place de l’ancienne F44. Mais techniquement, ce nouveau modèle reprend la base technique de sa devancière : une plate-forme d’architecture traction à la base (mais une transmission intégrale est disponible). Objectivement, on parlera plutôt d’un lifting profond que d’une toute nouvelle génération… Le modèle est toujours produit dans l’usine allemande de Leipzig, aux côtés de la BMW Série 1, de la Série 2 Active Tourer et de la Mini Countryman, quatre modèles qui utilisent la même plate-forme.

Même gabarit…

Vu qu’elle conserve la structure technique de l’ancienne, cette nouvelle Série 2 Gran Coupé en conserve aussi le gabarit, avec 4,55 mètres de long (soit 17 cm de moins que la nouvelle Mercedes CLA et 23 de moins qu’une BMW Série 4 Gran Coupé), 1,80 de large et 1,43 de haut. D’une « génération » à l’autre, la Série 2 Gran Coupé s’est donc allongée de seulement 2 cm et est devenue 2,5 cm plus haute. On retrouve évidemment le profil de berline-coupé, avec un toit posé 3 cm plus bas que celui de sa sœur la Série 1. Outre le toit, bas, le modèle se distingue aussi par ses portes sans encadrement de vitre, comme dans le cas d’un coupé.

mais style affiné

Si le gabarit évolue très peu, la Série 2 « GC » affine néanmoins son style. Elle reprend tel quelle la face avant de la dernière Série 1, caractérisée par un nez plus proche du sol lui donnant une allure plus athlétique. La calandre a aussi été redessinée : les naseaux sont plus fins (et peuvent même se parer d’un contour illuminé en option…), avec en arrière-plan une structure faite de barres verticales et diagonales. On note aussi les feux redessinés, équipés de LED de série. La partie arrière évolue également fortement, devenant nettement moins massive qu’auparavant, grâce notamment à des feux affinés et remontant vers l’extérieur.

Toit contrasté

A côté de la version de base, BMW propose trois lignes esthétiques au look plus dynamique : les « M Sport package », « M Sport Pro » et « M Technical Pack ». Le constructeur propose aussi un large choix de couleurs, y compris plusieurs teintes spéciales BMW Individual. Et la nouvelle Série 2 Gran Coupé peut désormais se couvrir d’un toit de teinte contrastée (noir brillant).

Expérience

Large dalle numérique

Les modification esthétiques sont encore plus marquées à l’intérieur qu’à l’extérieur, avec la présence d’un tout nouveau tableau de bord faisant la part belle au numérique. On dispose de série d’une large dalle numérique associant un combiné d’instruments de 10,25 pouces derrière le volant et un écran tactile de 10,70 pouces pour piloter le système multimédia. Mais pas de troisième écran côté passager comme dans la nouvelle Mercedes CLA… Le nouvel ensemble digital de cette BMW crée néanmoins une ambiance nettement plus moderne que dans l’ancienne Série 2 Gran Coupé.

La contrepartie, c’est que les anciens boutons physiques de la climatisation ont disparu et il faut donc maintenant passer par un menu de l’écran central pour régler la température, la soufflerie ou lancer le désembuage du pare-brise et le dégivrage de la lunette arrière, ce qui est selon nous une régression en matière d’ergonomie. Par contre, rien à redire concernant la qualité de la finition, qui est de très bon niveau pour le segment.

Multimédia à jour

Pour le multimédia, on trouve ici la 9e génération du système d’exploitation de BMW, avec possibilité de télécharger plusieurs applications en ligne (y compris des jeux vidéos) et assistance vocale Alexa d’Amazon. Les connexions Android Auto et Apple CarPlay sont de série, avec ou sans fil. Tout fonctionne de manière fluide.

Le système de navigation peut aussi afficher une vue satellite, voire disposer en option d’une fonction de réalité augmentée (des flèches se superposent sur l’écran à la vue de la caméra avant pour vous indiquer où tourner). On trouve aussi en option un chargeur sans fil pour smartphone. Un smartphone qui peut aussi faire office de clé pour entrer à bord et démarrer le moteur, voire même piloter une manœuvre de stationnement à distance (option) !

Garde au toit correcte

Cette BMW moderne fait l’impasse sur le cuir véritable et embarque uniquement des selleries synthétiques, avec de série du tissu et, en option, du similicuir Veganza, un mélange Alcantara/Veganza (kit M Sport) ou un nouveau revêtement en polyester recyclé de bel aspect (Econeer, uniquement avec sièges sport optionnels). On vous conseille les sièges avant sport, qui soutiennent bien le corps et peuvent aussi disposer d’une fonction massage en option.

L’accès aux places arrière est moins aisé que dans le cas d’une berline ordinaire (portes étroites), mais les places latérales sont confortables et suffisamment spacieuse, à la fois en ce qui concerne l’espace aux jambes et la garde au toit. Par contre, la place centrale est étroite, son dossier est ferme et l’imposant tunnel de transmission (qui sert uniquement à accueillir la transmission intégrale mais est présent sur toutes les versions) traîne dans nos pieds. Pour illuminer cet habitacle, on vous conseille l’option toit panoramique vitré et ouvrant.

Pas de hayon

Contrairement à ses grandes sœurs berlines-coupés les Série 4 Gran Coupé/i4, cette Série 2 ne dispose pas d’un hayon pour accéder à son coffre, mais se contente d’un simple volet, moins pratique pour charger le véhicule. Ceci dit, le coffre est fonctionnel et offre un beau volume de 430 litres banquette en place. Du moins dans le cas des versions dépourvues de la micro-hybridation (à savoir les 216 à essence, 218d et la puissante M235 xDrive à essence). Par contre, les variantes micro-hybrides (220 diesel et à essence, et 223 xDrive à essence) perdent 70 litres de contenance (360 litres) à cause de la batterie 48V nichée sous le plancher. Dans tous les cas, la banquette arrière est fractionnée de série en trois parties (40/20/40).

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Conduite

Essence ou diesel, mais rien d’autre…

Contrairement à la nouvelle Mercedes CLA, on ne trouve point dans cette BMW de propulseur électrique pur, mais uniquement des moteurs à essence (tricylindre 1.5 de 122 ch pour la « 216 » et de 150 ou 170 ch combinés pour la « 220 » ; et 2.0 à 4 cylindres de 218 ch combinés pour la « 223 xDrive » ou de 300 ch pour la « M235 xDrive ») et diesel (2.0 à 4 cylindres de 136/150 ch pour la « 118d » et de 163 ch combinés pour la « 220d »). Seules les variantes « 220 » à essence, « 223 xDrive à essence » et « 220d » disposent d’une micro-hybridation : un moteur électrique de 20 ch/55 Nm donne un coup de boost au thermique pour augmenter les performances. Fait bizarre : les nouvelles versions micros-hybrides 220 à essence et diesel sont moins puissantes que les anciennes 220 non hybrides, qui affichaient 178 ch en essence et 190 ch en diesel, contre respectivement 170 et 163 ch combinés (essence + électrique) aujourd’hui.

Plus de boîte manuelle

Contrairement à l’ancienne, la nouvelle Série 2 Gran Coupé n’a plus droit à une boîte manuelle, mais uniquement à une robotisée double embrayage à 7 rapports, qui fait globalement du bon boulot bien qu’elle soit moins douce et réactive que la magnifique boîte auto 8 vitesses des plus grosses BMW. La boîte se commande désormais via un petit commodo et non plus un classique levier, mais des palettes au volant sont disponibles.

En essence, nous avons testé le cœur de gamme (220 de 170 ch combinés), une version certes performante (0-100 km/h en 7,9 secondes et 230 km/h en pointe), mais dont le tricylindre n’a pas le coffre ni le velouté d’un 4-cylindres. Un moteur qui ne dégage aucune émotion particulière. Nous avons aussi pu tester une 118d de 150 ch, qui accélère un brin moins fort (0-100 km/h en 8,4 secondes) mais dont le couple plus élevé du gros 4 cylindres (360 Nm contre 280 Nm combinés pour la 220 à essence micro-hybride) offre de meilleures reprises et une conduite plus coulée. Ce bloc Diesel se montre silencieux à vitesse stabilisée, sans être trop grognon à l’accélération. Il consomme aussi environ 1 l/100 km de moins : nous avons relevé une moyenne d’environ 7 l/100 km pour la 220 à essence, contre 6 l/100 km pour la 218d. Officiellement, la 220d consommerait encore 0,4 l/100 km de moins que la 218d grâce à sa micro-hybridation, mais au prix d’un supplément à l’achat de 1.500 € et d’une perte de coffre à cause de la batterie 48V…

Une traction incisive

Pour cette refonte, BMW a rigidifié la coque de la Série 2 Gran Coupé et a encore amélioré la précision des trains roulants. En pratique, cette petite Béhème présente toujours une excellente tenue de route, avec un train avant tranchant. Une traction incisive et vivante en virages. Sans être particulièrement doux, le confort est satisfaisant et des amortisseurs pilotés adaptatifs sont proposés en option.

Prix

Les prix de la Série 2 Gran Coupé 2025 ?

Plus grande et plus stylée qu’une Série 1, cette Série 2 Gran Coupé est aussi 3.500 € plus chère à moteur équivalent. Mais cette berline-coupé reste plus de 10.000 € moins chère que sa grande sœur la Série 4 Gran Coupé…

En essence, l’entrée de gamme « 216 » de 122 ch coûte 35.800 € ; la « 220 » micro-hybride de 170 ch cumulés coûte 40.300 € ; la « 223 xDrive » de 218 ch cumulés coûte 45.800 € ; et le haut de gamme « M135 xDrive » de 300 ch s’affiche à 59.950 €. En Diesel, la « 218d » de 150 ch coûte 40.800 €, tandis que la « 220d » micro-hybride de 163 ch cumulés est affichée à 42.300 €.

L’équipement de base est correct, avec de série pour toutes les versions les jantes en alu de 17 pouces, les sièges avant chauffants, la clim’ automatique monozone, le régulateur de vitesse ou encore le système de navigation. Mais les options sont très nombreuses et parfois obligatoirement groupées les unes aux autres, ce qui fait vite gonfler la note.

Verdict

Pas de véritable transfiguration pour cette nouvelle génération de Série 2 Gran Coupé, qui n’est en fait qu’une profonde évolution de l’ancienne. BMW a amélioré point par point un modèle qui était déjà bien né. Cette architecture de niche séduira les esthètes et, dans la famille des berlines-coupés BMW, cette « 2 Gran Coupé » a de l’intérêt car elle reste nettement moins chère que la « 4 Gran Coupé ». Elle est aussi moins coûteuse que sa plus proche rivale : la Mercedes CLA, il est vrai encore plus technologique.

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