On ne peut pas dire que l’importateur belge nous ait oubliés : 3 Série 3 à l’essai. À nous donc les routes avec la 320i, la 320d et, en guise d’apothéose, la 330i. Bref, un bon aperçu du panel disponible en catalogue. D’un point de vue global, la BMW 3 a une belle gueule à la fois agressive et douce. Toutefois, les feux arrière ne font pas l’unanimité, mais au moins la voiture évite l’indifférence. On a aussi fort apprécié la qualité perçue et la tenue de route.
Confort haut de gamme
La finition est à la hauteur de la réputation de cette marque. Franchement, c’est du travail bien fait. La position de conduite est aussi irréprochable. L’ergonomie bien pensée nous procure un agencement clair. Question coffre, cela reste une berline avec une modularité limitée. La malle arrière est capable d’accueillir 460 litres de bagages. Si le confort est parfait à l’avant, à l’arrière il vaut mieux éviter d’emmener la belle-famille. Le dessin des sièges permet à deux adultes de voyager bien assis derrière. À trois, ça coince, le tunnel central de la transmission et le dessin de l’assise rendent le confort plus aléatoire. Le dos n’est pas bien maintenu, le passager central doit garder les jambes écartées et personne n’arrive à bien se positionner. Bref, la troisième place sur la banquette c’est uniquement pour un cas d’extrême urgence.
Merci la 1
Pourtant, la Série 3 a encore gagné quelques centimètres par rapport à sa devancière. N’étant plus l’entrée de gamme de la marque, avec l’arrivée de la Série 1, la berline s’affirme peut-être davantage en s’allongeant. Elle mesure désormais 4520 mm de long (+ 5 cm), 1817 mm de large (+ 8 cm) et voit son empattement allongé de 5 cm pour passer à 2760 mm. Ceci dit, la 3er reprend la même plate-forme que la 1er, la seule différence étant l’empattement allongé. On retrouve donc de grandes similitudes mécaniques entre les deux modèles. Mais le caractère de la Série 3 reste celui d’une sportive. Quoique…
320i
Il faut bien l’avouer, la 320i ne nous a pas transcendés. À croire que la version Diesel qu’on avait essayée la semaine juste avant nous avait à ce point enchantés, qu’on est devenu très exigeant. Ce n’est pas tant le confort, l’insonorisation ou le plaisir de conduire qui a posé problème, mais la vivacité du couple 4 cylindres en ligne 1995 cm³ et boîte automatique Steptronic à six rapports. Le bloc développe 110 kW (150 ch) à 6200 tr/min et un couple de 200 Nm à 3600 tr/min. Cela devrait largement suffire. De fait, si avec la boîte manuelle le 0 à 100 km/h s’effectue en 9 secondes, il en fait 9,7 s pour le même exercice avec la boîte automatique. On a donc pesté sur cette langueur Steptronic et sur le manque de vivacité à bas régime du 2 litres Valvetronic. On a eu la désagréable impression que le moteur fait tout ce qu'il peut mais que la transmission a du mal à envoyer toute ce travail vers les roues arrière. Toutefois, ne nous leurrons pas, cela reste une Béhème avec un esprit joueur. Pour preuve, la vitesse maximale annoncée à 215 km/h. La consommation de 7,9 litres en cycle mixte moyen laisse 0,5 L aux 100 par rapport à la version manuelle.
320d
C’est avec une boîte manuelle à six vitesses que nous avons pu apprécier la vivacité de la 320d. Il s’agit là, incontestablement, du modèle qui attirera le plus de clientèle chez nous. Le quatre cylindres en ligne Diesel à rampe commune de deuxième génération de 1995 cm³ développe 163 ch (120 kW). Le couple de 300 Nm se montre disponible dès 2000 tr/min, ce qui nous donne un ensemble bien équilibré et performant. Il suffit de regarder le tableau des performances qui nous indique un 0 à 100 km/h en 8,3 s. La vitesse de pointe est de 225 km/h. Remarquable aussi la sobriété puisque cette BMW se contente de 5,7 litres en cycle mixte. Bref, une Série 3 séduisante d’autant que la boîte est ici précise et efficace avec un étagement parfait et une synchronisation rehaussée. Les ingénieurs munichois ont d’ailleurs reconçu la commande de boîte et l’ont complétée par une coulisse de guidage interne pour une plus grande précision du levier de vitesse. Un must en terme de plaisir de conduire.
Précision
Le châssis de la Série 3, une coque autoportante en acier galvanisé, repose sur des jambes McPherson à l’avant avec double articulation et tirants. La suspension arrière fait appel à un essieu multibras en acier. La propulsion a une tenue de route efficace renforcée par une direction précise. La berline montre ainsi une vraie agilité d’autant que la carrosserie affiche une rigidité réconfortante. Seule une certaine fermeté de suspension pourrait agacer sur certains parcours, notamment par une mauvaise absorption d’irrégularités. Notons aussi que la Série 3 reçoit une batterie d’éléments chargés de la sécurité active et passive des passagers. Le contrôle de stabilité, une batterie d’airbags et un freinage efficace font partie de la dotation de série. Si cela ne suffisait pas, le catalogue des options propose, par exemple, la direction active, l'éclairage Xénon adaptatif ou le régulateur de vitesse avec fonction de freinage
Cerise sur le gâteau
Gardant toutes les qualités dynamiques des 320, la 330i nous ouvre la porte d’une conduite autrement plus excitante. Ici, le 6 cylindres en ligne développe 258 ch (190 kW). Ce dernier n’affiche que 161 kilos grâce à l’utilisation d’un carter en composite aluminium-magnésium. On a vite hâte d’appuyer sur le bouton Start/Stop de la 330i, un bouton qui a remplacé la clé sur la Série 3. La vivacité de la 330i est tout simplement enivrante. Cette voiture-là s’adresse avant tout aux vrais amateurs de conduite. La propulsion se montre coquine et furieuse en fonction de ce que l’on veut en faire. Le passage de 0 à 100 km/h s’effectuera en quelque 6,6 secondes avec la boîte automatique ZF nettement plus à son aise avec cette motorisation. Véritable distributeur d’adrénaline, le moteur apporte sa sportivité dans un concert doux et rauque. Même les piétons peuvent profiter du bruit agréable sortant de l’échappement.
Vif
Le 3 litres essence inaugure aussi l’arrivée du Valvetronic sur un 6 cylindres. Cette distribution commande la charge sans étranglement. Le Valvetronic de deuxième génération de ce moteur accepte un haut niveau de régime (7000 tr/min). La commande des soupapes supporte ainsi des accélérations atteignant le niveau de celles par poussoirs à coupelle. Sur le nouveau six cylindres, le Valvetronic est associé au Vanos double BMW, système de calage des arbres à cames d’admission et d’échappement, également variable en continu. Toute cette débauche de mécanique et de technologie nous procure un couple de 300 Nm à 2500 tr/min. La relance n’est jamais difficile avec un tel groupe motopropulseur vraiment généreux et toujours prêt à atteindre la vitesse de pointe de 250 km/h. Autant utiliser le régulateur de vitesse. Car on se prend vite à oublier les limitations de vitesse… La consommation en cycle mixte ne dépasse pas la barre des 10 litres (9 litres). Mais ici aussi il faut rester concentré car on s’amuse trop à pousser le régime moteur qui monte très haut. Enfin, notons que l’i-Drive de la Série 3 est assez simple à utiliser, après un petit temps d’adaptation, et est bien secondé par la commande vocale.
© Olivier Duquesne & Eric Spitzer
Note : la cotation concerne essentiellement la 320d, la 330i obtient, bien sûr, de meilleurs résultats pour la motorisation et l'accélération. La boîte de vitesse de la 320i étant, elle, moins bien cotée.
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