Raffiné et performant
Spécialiste des 6 cylindres en ligne, BMW en a fait sa marque de fabrique depuis… 1933, date de lancement de la 303. Déjà sophistiqué à l'époque, celui qui nous occupe aujourd'hui l'est d'autant plus qu'il se dote d'un carter moteur en magnésium, ainsi que de tous les derniers raffinements technologiques : le Valvetronic, le double Vanos, un collecteur d'admission à 3 étages et un entraînement des arbres à cames par chaîne. D'une cylindrée de 2,5 litres, ce moteur développe 218 chevaux à 6.500 tr/min et 250 Nm entre 2.750 et 4.250 tr/min. La puissance peut être ramenée à 211 chevaux pour des raisons fiscales (cas de notre exemplaire) et ce, sans supplément de prix !
Pour les performances, BMW annonce 210 km/h en vitesse de pointe, 8,9 secondes pour atteindre 100 km/h et 29,9 secondes pour parcourir le kilomètre départ arrêté (pour la version 218 chevaux). Des valeurs plus qu'honorables !
Depuis toujours, un 6 en ligne BMW se caractérise par sa sonorité cristalline, son élasticité et sa vigueur dans les tours. Et de fait, celui-ci ne fait pas exception : souple, reprenant dès les plus bas régimes, on le sent devenir un peu plus rageur au fur et à mesure de la montée en régime, qui ne s'arrête qu'à 7.000 tr/min ! Ce moteur peut être associé au choix à une boîte 6 manuelle ou une boîte 6 automatique. C'est cette dernière qui équipait notre modèle d'essai et elle s'est révélée remarquable de douceur et de vivacité. Gardant le rapport au levier de pied, elle peut même aller jusqu'à rétrograder au freinage. En mode sport, elle se montre encore plus vive dans rétrogradages lors des freinages et laisse le moteur monter plus haut dans les tours lors des accélérations. Le seul grief que l'on peut lui attribuer concerne le kick-down, parfois trop brutal et s'enclenchant trop tardivement. L'étagement ne supporte pas la critique, avec 5 rapports assez serrés et la sixième permettant de cruiser sur l'autoroute.
C'est sûr, ce moteur est une pure réussite, mais il mériterait un écrin plus léger pour mieux s'exprimer. Placé dans ce SUV (1.755 kg à vide et SCx de 0,87), il est quelque peu bridé et consomme, de fait, plus que dans une série 3 Touring à 4 roues motrices. Avec une moyenne de 12,5 litres aux 100 km, la consommation aura du mal à descendre sous 11,5 l mais montera sans peine à 15 litres environ en ville. Avec 67 litres dans le réservoir, l'autonomie tournera donc autour des 500 kilomètres.
Comme une berline !
BMW affirme ne pas avoir dénaturé le plaisir de conduite et force est de reconnaître que le X3 se comporte admirablement sur la route. Certes, on est plus haut que dans une berline classique, mais le plaisir est toujours bien réel. Equipé de la maintenant célèbre transmission xDrive qui privilégie les roues arrière en situation normale, mais qui peut faire varier la tendance suivant les conditions, le X3 se montre d'une rigueur toute germanique et ce, dans toutes les conditions. BMW prouve ici que rigueur ne rime pas toujours avec fadeur ! La direction est précise mais étonnamment ferme pour les biceps aseptisés par les directions douces actuelles. Les créneaux se feront donc en utilisant les deux mains.
Alors oui, le plaisir sur routes est bien réel au volant, mais un SUV, c'est aussi fait pour crapahuter hors des sentiers battus, et là, le BMW avoue rapidement ses limites. Plus tout chemin que tout terrain, le X3 fait l'impasse sur les blocages de différentiels et sur une gamme courte des rapports. Comme pour se faire pardonner, il propose néanmoins un système de stabilisation de l'attelage et le HDC, qui contrôle les descentes raides. J'entends déjà les anti-SUV crier au scandale et se poser la question sur l'intérêt d'un 4 roues motrices maladroit dans les bois… C'est sans compter un coffre plus grand (de 480 à 1.560 litres), une meilleure habitabilité, une garde au sol supérieure et une capacité de remorquage supérieure (jusque 2 tonnes)… Le tout pour une longueur d'à peine 5 cm supérieure à celle d'une série 3 Touring. On regrettera juste l'accessibilité aux places arrière.
Bien finie, silencieuse, mais ferme…
En pur produit germanique, le X3 procure un confort ferme, tant au niveau des sièges que de la suspension… Cette dernière se montre d'ailleurs un peu trop sévère avec les vertèbres, laissant les passagers définitivement en froid avec l'infrastructure routière de notre royaume. Sur de longs trajets, la BMW séduit néanmoins, grâce à la position de conduite idéale et à la qualité de l'insonorisation. Les plus sportifs regretteront par ailleurs de ne pouvoir mieux percevoir les mugissements de la mécanique.
Parmi les petits détails qui fâchent, on regrettera le GPS qui indique la route à suivre en blanc sur sa carte : le fond étant souvent blanc, la clarté de lecture n'est pas optimale. Ensuite, il y a l'aide au stationnement avant/arrière : fort pratique pour se garer sans bobos, elle se manifeste par un bip-bip vraiment désagréable et ne s'arrête même pas une fois le levier mis sur "Parking" !
… et onéreuse !
Vendue à 43.200 €, le X3 n'est pas spécialement bon marché, en se montrant carrément de 7.550 € plus cher qu'une 325 xi Touring. Un coup d'œil sur la liste des options risque d'être encore plus fatal : la boîte automatique est proposée à 1.818,18 € ; le très convivial toit ouvrant panoramique, à 1.206,61 € ; le GPS, à 1.826,45 € ;…
En conclusion
C'est sûr, le X3 n'est pas un vrai tout terrain mais est bien un pur produit BMW, autant par ses performances, que par son équilibre, sa finition… et son prix ! Cela dit, tant qu'à faire, on troquerait bien le remarquable 6 cylindres essence sous le capot pour un diesel. Les belles envolées lyriques dont il est capable étant si bien assourdies qu'elles ne suffisent pas à faire le poids face au couple et à l'économie d'un moteur fonctionnant au mazout.