Les origines de cette voiture y sont pour beaucoup dans cette valeur stratosphérique. La Série 250 de Ferrari, avec le magistral V12 Colombo, a acquis un statut légendaire. Pensez à la 250 Testa Rossa et à la 250 GTO !
Tour de France
À la fin des années 1950, Ferrari avait construit 77 exemplaires de la 250 GT Berlinetta, avec un empattement de 2.600 millimètres. Cette voiture a été surnommée "Tour de France" après avoir participé à la course d'endurance de dix jours. La carrosserie provenait de Pininfarina, mais la Ferrari avait été assemblée par le carrossier Scaglietti.
Phase de transition
En 1959, le constructeur italien proposa sept nouveaux modèles qui combinaient l'empattement long et une carrosserie en aluminium entièrement renouvelée. Une phase de transition, car peu de temps après, cette nouvelle carrosserie a été utilisée pour la 250 GT SWB Berlinetta. Une 250 GT à empattement court, donc, car reposant sur un empattement de 2.400 millimètres.
Dreamteam
L'empattement court a été présenté au salon de Paris en 1959 et promettait une meilleure agilité. Les modifications ne s’arrêtaient pas là : on relève également quatre freins à disque, des suspensions améliorées et, bien sûr, un V12 Colombo revu dont la puissance se situe entre 240 et 280 ch. L'équipe derrière la 250 GT SWB Berlinetta ? La même équipe qui élaborera plus tard la légendaire 250 GTO. Les clients pouvaient choisir entre la Lusso, la version de route et la Competizione, la version course avec carrosserie en aluminium et moteur adapté.
2163 GT
Ce modèle, au numéro de châssis 2163 GT, est l'une des 42 250 GT SWB Berlinetta avec carrosserie en aluminium construites en 1960. En 1961, elle a été vendue à son premier propriétaire, un concessionnaire Ferrari italien. Après quelques changements de propriétaires dans sa ville natale, la Ferrari immigre en Grande-Bretagne en 1963.
Nouveau moteur
Dans les années 70, la 250 GT SWB Berlinetta a reçu son nouveau moteur. Il s’agissait toujours d’un V12 Colombo, mais en provenance d'une plus puissante 250 GT LWB California Spider (au numéro de châssis 1615 GT). Via d’autres arbres à cames et une compression relevée, il fournissait 260 cv. La plupart des collectionneurs seront ravis que ce moteur soit également issu d'une 250 GT, mais les collectionneurs les plus exigeants seront peut-être un peu déçus.
Valeur
Durant les années 80 et 90, cette voiture fût restaurée, déménagea en Italie et en Grande-Bretagne, et connût une révision du moteur. En juillet 2014, elle s'est retrouvée chez le propriétaire actuel qui a poursuivi la restauration de la carrosserie et du châssis. Le 25 août, elle passera sous le marteau de RM Sotheby's à Monterey. Avec son moteur d'origine, cette 250 GT SWB Alloy Berlinetta Competizione aurait pu atteindre un prix record. Mais la valeur de 9,5 à 12,5 millions de dollars (8,3 à 10,9 millions d'euros) évaluée par la maison de ventes aux enchères reste tout de même fort coquette…