Un moment crucial pour PSA
Chez Citroën et Peugeot, on ne s’en cache pas, les chiffres sont inquiétants. De la liquidité, il en fallait, et vite ! D’où ce partenariat avec General Motors, qui prend 7 % des parts du groupe PSA, à un tarif franchement plancher… Des collaborations vont donc être mises en route, avec comme objectif, de préserver l’identité spécifique de chaque marque. Dans tous les cas, voilà qui changera radicalement l’avenir des deux marques françaises. Les premiers fruits de cette collaboration ne sont pas attendus avant 3 ou 4 ans.
Et Mitsubishi ?
Mais en ce qui concerne cet essai, c’est une autre collaboration qui nous intéresse, celle qui lie PSA avec Mitsubishi. Entre ces deux groupes, il a souvent été question de triplettes : on se souvient des citadines électriques i-Miev, C-Zéro et Ion, mais également du triplé de SUV Outlander, C-Crosser et 4007. Aujourd’hui, la mode est au downsizing, y compris chez les SUV. C’est donc l’ASX de Mitsubishi qui se décline en Citroën C4 Aircross et Peugeot 4008. Avec quelques modifications à la clé… Tout de même !
Style unique
Honnêtement, si quelques panneaux de carrosserie restent identiques entre la Citroën et la Mitsubishi, difficile de les deviner. Les designers Citroën ont exécuté un excellent boulot, en retravaillant profondément les faces avant et arrière. Question style extérieur, pas de doute, c’est une Citroën. Et plutôt jolie avec ça !
Intérieur décevant ?
Dans l’habitacle, en revanche, on se retrouve en plein univers… Mitsubishi ! S’il a été un moment question de développer une planche de bord spécifique, finalement, cette dernière solution a été rejetée, pour raisons de coûts. Ainsi, question ambiance et équipement, c’est quasiment blanc bonnet et bonnet blanc. Et honnêtement, on reste sur sa faim : certains plastiques sonnent un peu « cheap », le graphisme du GPS est daté, tout comme son ergonomie et les diverses commandes apparaissent déjà démodées.
Voilà pour l’ambiance, car question habitabilité et espaces de rangement, on n’a pas grand à chose à formuler… Si ce n’est, une garde au toit limitée pour les passagers arrière, lorsque l’option « toit panoramique » est retenue. Le coffre offre un volume suffisant, un seuil de coffre confortable et une modularité via la banquette arrière rabattable 1/3 – 2/3. A noter que cette dernière, une fois rabattue, forme un plancher plat. Bien vu !
Les moteurs !
Passons rapidement sur le 1.6i essence de 115 chevaux, uniquement proposé en deux roues motrices et destiné à une carrière commerciale plutôt limitée chez nous. La grosse nouveauté de ce modèle, c’est incontestablement le 1.6 HDi de 115 chevaux. En effet, en lieu et place du 1.8 l diesel de la maison japonaise, Citroën propose son moteur HDi pour l’offre de base ! Avantage : des émissions de CO2 limitées à 119 g/km !
En revanche, le haut de gamme est toujours constitué par le moteur diesel Mitsubishi, d’une cylindrée de 1.8 l et délivrant 150 chevaux. Soit une jolie puissance spécifique pour un moteur diesel !
Les deux moteurs diesel ne sont disponibles qu’avec une boîte manuelle à 6 rapports et une transmission à deux ou quatre roues motrices !
4WD
En échange de 2.000 €, Citroën propose une transmission intégrale. Via une petite molette située derrière le levier de vitesses, le conducteur peut choisir entre trois modes : 2WD, soit deux roues motrices pour une consommation en baisse ; 4WD, qui fait transiter 98 % du couple sur les roues avant (et 2 % sur les roues arrière), mais qui peut également, en cas d’absence de grip, envoyer jusqu’à 50 % du couple sur les roues arrière. Enfin, le mode « Lock », à réserver aux chaussées enneigées ou très glissantes, peut aller jusqu’à catapulter 70 % du couple sur les roues arrière !
Au volant
La première impression qui domine, et c’est le cas de le dire, c’est la position de conduite franchement… dominante ! Surtout avec les sièges électriques ! Le volant reste toujours un peu bas, ce qui gênera les plus grands. Pour ce premier galop d’essai, nous avons mis la main sur une version HDi 115. Son démarrage se fait dans une grande discrétion, preuve que la transplantation fût réussie.
Une fois en route, ce dernier se démarque par sa bonne volonté. Les performances n’ont évidemment rien de fulgurant, mais ce bon bougre est plutôt gaillard et affiche une santé étonnante, vu la masse à déplacer… La boîte de vitesses, en revanche, paraît plutôt accrocheuse et la commande d’embrayage se manifeste par une brutalité assez surprenante au premier démarrage !
Mais c’est sur parcours tourmentés que cette C4 Aircross dévoile son potentiel. Le châssis, bien équilibré, accepte d’enchaîner les virages serrés avec une bonne précision et surtout, un maintien de caisse étonnant. Plutôt souple, l’amortissement digère sans broncher les irrégularités de terrain et accepte d’être bousculé ! Confortable et dynamique, que demande le peuple ?
Plus de puissance ? La chose est possible avec 1.8 l diesel de 150 chevaux, sans être franchement recommandable. En effet, le moteur est plus bruyant, semble assez mollasson à très bas régimes et ne donne sa pleine mesure qu’au-delà des 1.500 – 2.000 tr/minutes.
Les prix !
Trois finitions sont proposées : Attraction, Séduction et Exclusive, sauf pour le 1.8 l diesel qui ne reprend que ces deux dernières exécutions. L’équipement de base comprend 7 airbags, l’aide au démarrage en côte, la radio CD-MP3, les 4 vitres et les rétroviseurs électriques, la lunette arrière surteintée et l’air conditionné.
Les tarifs démarrent à 22.885 € pour la 1.6i essence Attraction et culminent à 32.585 € pour la 1.8 HDi Exclusive 4WD. Entre les deux, le bon compromis est sans doute la 1.6 HDi Séduction 2WD à 26.585 €.