Remplaçant le précédent CL, le nouveau grand coupé chapeautant la gamme Mercedes s’intitule dorénavant Classe S coupé. Un nouveau membre d’une famille surdouée qui comporte déjà deux berlines, une courte et une longue, et qui accueillera prochainement un panzer XXL siglé Maybach. Cela n’empêche pas la Classe S coupé de posséder une personnalité esthétique bien à elle, surtout côté poupe.

Grâce à ses nouvelles proportions (le coupé S est plus court et plus bas que le précédent coupé CL), ce gigantesque coupé conserve globalement une allure dynamique malgré son encombrement dépassant la barre des 5 mètres. A côté, le coupé Bentley paraît plus classique. Remaniée en 2012, la Continental GT reste effectivement très proche du premier modèle lancé… il y a plus de dix ans ! Seuls ses phares arrière semblent avoir évolué. Cela dit, l’allure de la Conti GT reste féline, notamment grâce à ses passages de roue arrière très musclés. Et puis, on dispose du blason Bentley sur le capot…

So british…

La S coupé se démarque de ses sœurs berlines par une planche de bord taillée à la serpe, côté passager. Pour le reste, on évolue dans les mêmes sphères de raffinement et de luxe assez incroyables. Aucune voiture ne peut rivaliser avec le confort d’assise de cette surdouée, avec ses sièges aux innombrables réglages et ses massages, aux « pierres chaudes » à la demande, dignes des plus grandes spécialistes asiatiques.

Pour souligner le souci du détail de cet écrin luxueux, remarquons que même les accoudoirs sont chauffés lorsque les sièges chauffant sont enclenchés. Un régal en hiver… La Bentley offre un autre type de luxe. Moins « confortable » et technologique. Mais plus « british ». Les matériaux paraissent plus nobles. Le cuir est plus tendre et sent différemment. Admirer les veines du bois donne l’impression de se promener dans une forêt centenaire…

Manifeste technologique

Côté équipement, le coupé allemand bat à plates coutures son homologue britannique. Avec ses caméras et capteurs en tous genres, son « cerveau artificiel » et sa liste d’options futuristes, la S coupé évolue dans un autre univers. Ici, la « vieille » conception de la Continental se paie cash. Ne cherchez pas un système de conduite automatique dans les embouteillages ou encore le fameux « Magic Body Control » qui scrute la route devant la voiture afin d’adapter la réponse des amortisseurs pilotés, etc. Ce sont des privilèges réservés aux conducteurs de Classe S !

Tarifs élitistes

De série, la Bentley Continental GT commence à s’échanger à partir de 170.000€ avec son « petit » moteur V8. La version V8 « S », un peu plus puissante et bénéficiant de liaisons au sol plus sportives, mise à notre disposition s’affiche quant à elle à près de 190.000€. Bref, côté tarif, cette fois, c’est la Bentley qui évolue dans un univers parallèle.

Même si l’on doit retenir l’option 4Matic pour disposer de la transmission intégrale offerte en série chez Bentley, on est encore loin du compte avec la S 500 Coupé (130.000€). Pour la différence de prix, on peut alors équiper sa Classe S coupé comme un sapin de Noël…

Super-sportives

Bien que moins puissant (456 ch contre 521 ch), le V8 Mercedes libère autant de couple (700 Nm contre 680 Nm) que le V8 d’origine Audi de la Bentley. Les performances se valent donc avec un 0 à 100km/h expédié en respectivement 4,6s et 4,5s. Des chronos de super-sportives malgré l’enrobage luxueux !

La comparaison se tient nettement moins dès que l’on approche du premier point de freinage ! Il n’y a pas de miracle : la masse très élevée de ces limousines tronquées se ressent sur les freinages appuyés. On parle de mastodontes de plus de 2 tonnes (presque 2,3 tonnes dans le cas de la Bentley) tout de même ! Voilà qui n’incite pas à retarder ses freinages…

Inspiration moto

Equipée de la transmission intégrale optionnelle, « notre » S500 coupé devait malheureusement se passer de l’amortissement « intelligent » Magic Body Control uniquement disponible en propulsion. Dommage, on aurait aimé tester la fonction, réservée au coupé, qui permet à la voiture de se « pencher » comme une moto dans les courbes en mode Sport pour davantage d’agilité.

Cela dit, même avec sa suspension pneumatique classique, la S Coupé offre déjà un agrément de conduite étonnant pour un tel paquebot. Dans sa version « S », offrant un meilleur ressenti que la GT V8 classique, la Bentley remporte néanmoins la palme du dynamisme sur les routes sinueuses. Peut-être pas grâce à une plus grande efficacité, mais plutôt pour sa petite dose de supplément d’âme.

Conclusion

Si l’on s’en tient à une comparaison objective, la Classe S coupé prend l’avantage en offrant des places un peu plus habitables à l’arrière, un toucher de route plus confortable, un contenu technologique nettement plus moderne, un poids mieux contenu et, surtout, une grille tarifaire moins élitiste. Si on se laisse influencer par la passion, la Bentley Continental GT revient dans la course. Elle conserve l’avantage d’un blason plus prestigieux, d’une posture plus féline sur la route et d’un habitacle à l’atmosphère inimitable.