Présentée au salon de Chicago en 1989, la NSX fit immédiatement sensation. Mais la véritable surprise, elle viendra lors des premiers essais presse, en 1990. Avec cette NSX, Honda, le petit constructeur japonais, donnait un gros coup de vieux à toute la concurrence, aussi noble soit cette dernière. Les Ferrari 348, Porsche 911, Corvette et autres Lotus Esprit se voyaient désarçonnées par cette nippone.

Une technique de très haut vol…

Lors du développement de sa NSX, Honda n’avait rien laissé au hasard. Même le grand Ayrton Senna a été mis à contribution pour la mise au point du châssis ! Cette minutie extrême, on la retrouve dans les matériaux et les techniques employées : suspensions à double triangulation en alliage léger, moteur à haut rendement, bielles en titane, équipement mobile du moteur forgé… Le résultat est sans appel : à bien égards, la NSX est considérée comme l’une des meilleures GT du 20ème siècle.

Son V6 de 3 litres développe dans un premier temps 274 chevaux à 7.300 tr/min (255 avec la boîte auto). Une puissance qui passa à 280 chevaux en 1997 avec l’arrivée de la phase II au moteur réalésé à 3,2 litres et à la boîte comportant désormais 6 rapports, au lieu de 5. Dans tous les cas, les performances sont impressionnantes : moins de 6 secondes au 0 à 100 km/h et 270 km/h en vitesse de pointe. Plus encore que les résultats face au chrono, c’est la qualité du comportement routier et le confort digne d’une berline qui séduisent les clients ! Non, Honda n’a fait aucun compromis.

Combien ?

En dépit d’un blason moins prestigieux que celui de ses rivales, la NSX n’a jamais connu de grosses dévaluations. Produite à 19.000 exemplaires de 1990 à 2005, elle a toujours été une denrée rare en Europe, car vendue trop chère. Cela explique en partie la cote soutenue qui l’accompagne. Aujourd’hui, plus que jamais, les amateurs semblent s’enflammer pour la NSX et ceux qui ont la chance d’en compter une dans leur garage, la préservent jalousement. Non, la NSX n’est pas bradée : on ne trouve pas grand-chose de valable à moins de 40.000 € et un bel exemplaire se négocie entre 45.000 et 60.000 €. Une cote qui ne fait que grimper ! Avec la fièvre qui secoue l’or rouge, nul doute que cette Honda sera également entrainée dans la spirale…

Fiable !

Sportive ou pas, retenez surtout que c’est une Honda ! A savoir, d’une fiabilité exemplaire : pour s’en convaincre, il suffit de lorgner sur le kilométrage moyen des NSX mises en vente, dépassant régulièrement les 150.000 km... A la condition toutefois d’entretenir sa monture avec tout le respect et la précision nécessaires, la belle japonaise vous emmènera loin. Les frais d’entretien sont évidemment sans commune mesure avec ceux de votre vieille Civic 1.4 l essence, mais n’atteignent pas non plus les sommets exigés par une Ferrari 348, pourtant moins performante ! Les seuls soucis rencontrés semblent provenir des accessoires, à savoir, la climatisation, le système audio… Autre bonne nouvelle, le V6 VTEC est d’une remarquable sobriété, ne réclamant qu’environ 10 l/100 km en conduite normale !

Ne cassez rien !

Une petite révision annuelle avec vidange est généralement facturée entre 150 et 300 €. Si les pièces mécaniques courantes sont relativement abordables (500 € pour une pompe à eau, 120 € pour une paire de disques de freins, 70 € pour les plaquettes…), les pièces plus spécifiques sont hors de prix, surtout s’il s’agit de carrosserie. Le moteur en lui-même, véritable chef d’œuvre mécanique, sera facturé près de 30.000 € ! Pour un capot ou une aile, comptez également plus de 4.000 €. Enfin, mécanique de précision oblige, le V6 Honda dispose d’une bobine par bougie. Il y a six cylindres et la bobine coûte 500 € pièce. Faites le compte…

Si Honda n’a réservé que le meilleur du meilleur pour son moteur, il n’a pourtant pas jugé bon d’entraîner les 4 arbres à cames par chaînes. Les courroies, traditionnel cauchemar des propriétaires de Ferrari récentes, sont à changer tous les 5 ans ou tous les 100.000 km. Une opération qui nécessite la dépose du moteur et qui est facturé près de 2.000 €. L’embrayage, pour sa part, se révèle bien plus endurant que celui d’une Ferrari et peut facilement encaisser 100.000 km s’il traité avec soin. Comptez environ 3.000 € pour l’opération.

Des défauts ?

Très proche de la perfection, la NSX souffre de quelques défauts typiques de son époque : une présentation fade et très plastique, un freinage plutôt moyen… Mais la NSX est principalement pénalisée par son manque d’image face à ses concurrentes de l’époque. A n’en pas douter, il s’agit d’une véritable voiture de connaisseur !

Conclusion

La NSX cumule toutes les qualités d’un authentique collector : ligne fluide et inspirée, développement assuré entre autres par Ayrton Senna, performances étonnantes, facilité de prise en main, fiabilité assurée… Toutes des qualités qui ne vont pas tarder à propulser la NSX dans cette spirale spéculative que connaît actuellement l’univers des voitures de prestige. Foncez, tant qu’il est encore temps ! Mais prenez tout de même soin de dégoter le bon exemplaire : la moindre réparation pourrait ruiner votre capital…