Cela n’a l’air de rien, mais la DB9 a révolutionné Aston Martin ! Alors que la DB7 n’était jamais qu’un élégant bricolage sur base Jaguar, la DB9, elle, inaugure une toute nouvelle plateforme en aluminium et se voit également être le premier modèle à être assemblé dans les facilités de la marque à Gaydon. Sous le capot, en revanche, on retrouve le V12 inauguré par la DB7 Vantage. Ligne sculpturale, blason prestigieux, pedigree exceptionnel, moteur envoûtant : il n’en fallait pas plus pour tenter les riches amateurs ! La DB9 fût un succès de masse !
Différentes versions
Produite de 2004 à 2016, la DB9 fût un très grand succès pour Aston Martin. Lors de sa présentation, la belle britannique annonçait 450 chevaux et près de 300 km/h ! Si le modèle a profité de multiples évolutions tout au long de sa carrière, c’est surtout en 2012 qu’il a connu sa plus grande métamorphose. Le V12 développe alors 510 chevaux, la gestion de la boîte automatique est recalibrée et si la vitesse de pointe perd quelques (minuscules) plumes, les accélérations sont bien meilleures. La DB9 a également connu de multiples variantes : outre la Volante (le cabriolet), nous relevons de multiples séries spéciales (Carbon Black, LM, GT, Quantum Silver, Morning Frost…).
A conduire
La DB9 est une pure GT et non une sportive qui se brutalise sur petites routes de montagne. Une authentique GT qui adore les longs rubans asphaltés et les courbes rapides qu’elle enchaine avec équilibre. Son V12 apporte souplesse et… panache, avec une sonorité qui donne le frisson ! La gestion de la boîte auto des premiers modèles laisse largement à désirer, un défaut définitivement résolu sur les modèles d’après 2012. La boîte mécanique peut être préférée, mais les exemplaires ainsi équipés sont très rares et… la commande n’est pas exempte de toute critique !
Quels prix ?
Sur le marché de l’occasion, une DB9 acceptable se négocie à partir de 50.000 €. Une fraction de son prix en neuf ! A ce tarif, il faudra néanmoins vous contenter de l’un des premiers exemplaires et accusant un minimum de 70.000 km… Les exemplaires ayant profité du facelift de 2012 et accusant moins de 40.000 km sont, quant à eux, affichés à plus de 100.000 €. Très logiquement, les cabriolets cotent un peu plus que les coupés. Les rarissimes exemplaires à boîte manuelle n’entrainent aucune surcote… Bon à savoir !
Fiabilité
Voiture britannique, qui plus est assemblée de manière (plus ou moins) artisanale, la DB9 accumule les clichés au sujet de sa fiabilité. Dans les faits, il n’en est pourtant rien. L’Aston est beaucoup plus solide que ce qu’en disent les rumeurs ! Le V12, peu poussé et de conception largement éprouvée, est quasiment indestructible ! La boîte est solide également, mais elle déteste la ville.
Tout n’est cependant pas rose : la belle pêche surtout par des détails de finition qui peuvent finir par irriter, à l’instar des cuirs fragiles, de l’humidité dans les phares, de la trappe à carburant qui se grippe, voire de quelques voyants farfelus… Les bobines d’allumage ne sont pas éternelles, certaines claquent déjà après 40.000 km et le remplacement de ces unités réclame plus de… 2.000 € ! Surveillez également de près l’étanchéité de la boîte de vitesse (à vidanger tous les 50.000 km environ) et l’état des supports moteur et de boîte.
Entretien
L’Aston est une voiture lourde. Comprenez qu’elle vient rapidement à bout de ses éléments d’usure, à l’instar des freins et des pneus. La paire de plaquettes de frein revient à 600 € environ, main d’œuvre incluse. La petite révision annuelle (ou tous les 16.000 km) coûte plus ou moins 1.000 €. La grosse révision, à effectuer un an sur deux, réclame quant à elle environ 1.700 €, avec changement du liquide de frein inclus. A cela, il convient de rajouter le prix des consommables éventuels. Bonne nouvelle, la distribution se fait par chaîne, donc aucune courroie n’est à changer.
Et côté consommation ? Dotée d’une technologie assez surannée, le V12 Aston est costaud… mais soiffard ! N’espérez pas consommer moins de 12 l/100 km avec un pied droit léger comme une plume ! En moyenne, tablez plutôt sur 18 l/100 km. Voire nettement plus avec un pied lourd ou en ville !
Conclusion
C’est probablement le moment de craquer. Les Aston classiques connaissent un engouement sans pareil et il y a fort à parier que d’ici quelques années, les modèles plus modernes à l’instar de cette DB9, s’échangeront contre des petites fortunes ! Au-delà de l’aspect financier, la DB9 est aussi, voire surtout, une splendide GT, à la ligne sensuelle et à l’agrément de conduite de premier plan. Le V12 à la voix cristalline est d’ailleurs pour beaucoup dans ce constat ! Mais vous connaissez le refrain, l’acheter ne suffit pas et si la bête est bien plus solide que ne le fait croire sa réputation, elle n’en demande pas moins un entretien méticuleux et… onéreux !