En présentant son Cayenne en 2002, Porsche a quelque peu bouleversé les codes et… les puristes de la marque ! En effet, aux côtés des graciles 911 et Boxster, Porsche a osé un SUV au style un brin lourdaud ! Heureusement, sur la route, le Cayenne prouvait que bon sang ne pouvait mentir : ses performances et sa tenue de route ont mis tout le monde d’accord. D’autant qu’en version « Turbo », le gros 4X4 promettait 450 chevaux !

Evolutions

De 2002 à 2007, le Cayenne Turbo se voyait animé par un V8 biturbo de 4,5 litres développant 450 chevaux. Ce qui en faisait un prédateur pour sportives ! Porsche enfonça le clou dès 2006 avec une version « Turbo S » au moteur gonflé à 521 chevaux… En 2007, Porsche présente la phase 2 de son Cayenne et réalèse son V8 pour le porter à 4,8 litres. Les valeurs de couple et de puissance suivent logiquement une courbe ascendante, avec 500 chevaux pour le Cayenne Turbo et 550 chevaux pour le Cayenne Turbo S. Le couple de ce dernier atteint même les 750 Nm ! En 2010, le Cayenne premier du nom tire sa révérence et cède sa place à la génération actuelle.

Les prix

Aujourd’hui, les Cayenne Turbo se trouvent pour des montants dérisoires sur le net : pour moins de 15.000 €, il est possible de trouver un exemplaire accusant moins de 150.000 km. Les modèles de la seconde génération réclament un supplément d’environ 5.000 €, look plus affiné et performances en hausse obligent. Il ne faudra toutefois pas hésiter à débourser plus de 35.000 € pour dégoter un exemplaire correct, garanti et pas trop kilométré. Ce qui reste très raisonnable !

Fiabilité

C’est une Porsche, donc c’est fiable ! C’est globalement vrai, même si quelques détails peuvent irriter : la finition n’est pas aussi exceptionnelle qu’espéré et quelques rossignols peuvent se manifester. De manière générale, si la mécanique est fiable et endure d’important kilométrages, l’électronique peut manifester quelques signes de faiblesse. Attention : rappelez-vous que nous sommes chez Porsche et que les interventions se révèlent souvent onéreuses ! Ne mégotez donc pas : jetez votre dévolu sur un modèle au carnet d’entretien à jour et possédant un historique absolument limpide.

Entretien

Les intervalles d’entretien sont ceux d’une voiture moderne : l’huile moteur se change tous les 30.000 km ou tous les deux ans. Les bougies, elles, se voient remplacées tous les 4 ans. Pour une voiture aussi sportive, c’est très peu contraignant ! D’autant que le passage très rapide en atelier permet de limiter la note : un peu plus de 400 € pour un petit entretien et un peu moins de 1.000 € pour une grosse révision. Bon à savoir : le Cayenne, avec sa masse importante et sa puissance colossale, mange des plaquettes de frein comme Obélix des sangliers… Pour le remplacement des disques et plaquettes avant et arrière, comptez un peu moins de 1.500 €. Les pneumatiques souffrent également de la masse totale : à près de 500 € le train de pneus (de haute qualité), voilà qui fait un budget à ne pas négliger…

Les autres postes

La consommation constitue l’un des budgets les plus importants, avec une moyenne titillant régulièrement les 20 l/100 km. Et si vous aimez l’arsouille, comptez plutôt 25 l/100 km. Eh oui… Outre votre pompiste, le Cayenne fait également le bonheur des assurances, avec des primes plutôt élevées. Forcément, la bête est puissante… En outre, épinglons des taxes de circulation et de mise en circulation particulièrement costaudes, surtout en Wallonie où l’éco malus finit d’assassiner votre portefeuille.

Conclusion

Voilà qui peut paraître fort tentant : une familiale aussi prestigieuse et aussi puissante à ce prix, cela crée forcément un certain intérêt ! Mais le prix d’achat n’est que la partie émergée de l’iceberg : le Cayenne Turbo fait payer sa sophistication et ses performances par un coût à l’usage très élevé. En cause : une consommation gargantuesque, des taxes assassines et des consommables qui se payent rubis sur ongle. Et gare à l’exemplaire que vous convoitez : vu la cote au ras des pâquerettes, bon nombre de Cayenne Turbo ont fini entre des mains désargentées qui n’ont su assumer un entretien digne de ce nom…