En débutant sous la barre des 10.000€, la Space Star de Mitsubishi s’adresse clairement aux familles à petits budgets. Taillée avant tout pour les villes, la petite nipponne se contente de deux mécaniques trois cylindres essence. Profitant de l’offre de lancement de Mitsubishi Belgique, le 1.0l de 71 ch s’échange déjà à partir de 8.990€. Disponible seulement en finition haut de gamme, le 1.2l de 80 ch gonfle nettement les prix : 13.990€. Par contre, ici, l’équipement de série se veut plutôt généreux pour une voiture de cette gamme : accès et démarrage main-libre, climatisation automatique et allumage automatique des phares/essuie-glaces...
Autant d’équipements indisponibles sur la Dacia, même en option. Cela dit, si l’on ne joue pas les difficiles et que l’on accepte de s’en passer, on peut alors profiter d’un tarif nettement plus généreux. L’entrée de gamme (1.2l 75 ch) débute à 7.990€ et le moderne 0,9l TCe (trois cylindres turbo) de 90 ch tourne autour des 10.000€ en fonction de la finition (9.600€ en Ambiance, 10.500€ en Lauréate). Sur la Sandero, les gros rouleurs peuvent même opter pour le 1.5 dCi, le diesel à tout faire de Renault, à partir de 10.500€.
Autre détail à noter : même si la Sandero doit se contenter d’une liste d’équipement sommaire, elle s’offre une petite coquetterie… Un système de navigation à écran tactile (850€) ! Bref, sur le papier, la Sandero part avec une tête d’avance.
Question de taille
Une tête d’avance qu’elle conserve côté mensuration. Même si, officiellement, nos deux concurrentes appartiennent au même segment (B), il n’y a pas photo : la Sandero dépasse la Space Star de la tête et des épaules. C’est qu’avec ses 3m71, la Mitsubishi se positionne plutôt vers le bas du segment tandis que la Dacia (qui tire jusqu’à 4m06) figure parmi les plus encombrantes du genre.
Sans surprise, c’est donc la Sandero qui se profile comme la plus habitable. Grâce à la largeur généreuse de sa carrosserie, on installe facilement trois passagers à l’arrière. Si l’on peut se contenter de quatre places au quotidien, la Space Star ne démérite toutefois pas. Au contraire même. Au regard de son encombrement réduit, son habitabilité paraît vraiment étonnante pour quatre adultes. Seul reproche : sa banquette arrière sans relief, style banquette SNCB, ne confère aucun maintien latéral aux occupants.
Généreux voire plus
Les bonnes surprises continuent au moment d’ouvrir le hayon. Malgré ses dimensions réduites, la Space Star offre 250l de coffre. Certes, ce n’est pas le Pérou ! Mais c’est déjà nettement plus que sur la majorité des pures citadines. Profitant à nouveau de ses dimensions plus généreuses, la Sandero surclasse toutefois aussi la Space Star côté coffre avec ses 320l. Un volume presque digne des compactes du segment supérieur…
Excursion urbaine
Construite en Inde et taillée pour les grandes métropoles, la Space Star se sent comme un poisson dans l’eau en ville. Son diamètre de braquage réduit (9m20 contre 10m68 pour la Sandero) et sa direction à l’assistance parfaitement calibrée s’apprécient au quotidien. D’autant plus que la visibilité périphérique est excellente et l’amortissement, typé assez confort, digère les taques d’égout mal ajustées, qui fleurissent chez nous, avec brio.
Par contre, il faut aimer (et ne pas avoir peur de) chatouiller la zone rouge du compte-tour pour bénéficier d’une relance un peu correcte. Moins à son avantage pour des déplacements purement citadins, la Sandero doit composer, quant à elle, avec un encombrement plus conséquent au moment de se garer. Et surtout une direction, à l’assistance moins marquée, assez lourde lors des manœuvres.
Grande aventure
La ville, c’est bien. Mais en Belgique, on est aussi vite en dehors ! Et pour une utilisation mixte alors, comment se comportent nos deux prétendantes ? La Sandero séduit davantage grâce à sa plus grande polyvalence. Surtout si l’on dispose du TCe 90 ch. Pas besoin, ici, de cravacher la mécanique pour disposer d’une bonne relance (couple maxi de 135 Nm à 2.200 tr/min contre 106 Nm à 4.000 tr/min pour le 1.2l Mitsubishi).
Ni de ralentir exagérément pour aborder un virage serré ou une grande courbe rapide d’ailleurs. C’est que, campée sur des suspensions souples et des pneus étroits, la Space Star n’affiche pas toujours un comportement très rigoureux. Mieux assise sur la route, la Sandero tient plus de la voiture polyvalente que de la petite citadine sur les grands axes. Par contre, à la pompe, la Space Star profite de son poids plume et de la sobriété de ses mécaniques pour afficher un réel appétit d’oiseau.
Conclusion
Grâce à son excellent compromis habitabilité/encombrement, son confort de marche et ses mécaniques sobres, la Space Star pourrait séduire les familles à la recherche d’une voiture presque exclusivement citadine. Mais si l’on cherche une voiture familiale plus polyvalente, la Sandero se profile toujours comme la meilleure offre du moment. D’autant plus que cette seconde génération n’a plus grand-chose de« low-cost » grâce à son appréciable montée en gamme. Sauf, bien sûr, sa grille tarifaire toujours aussi indécente !