C'est ce week-end qu'a eu lieu le coup d'envoi du championnat de Belgique des Rallyes, à l'occasion d'un East Belgian Rally centré à Stavelot, mais dont les spéciales allaient visiter les superbes routes de la région germanophone. Un parcours qui a fait l'unanimité auprès des pilotes et des suiveurs, d'autant que le plateau réuni par les organisateurs avait de l'allure, avec une bonne poignée de ces GT qui enflamment le public. Et bien sûr, le Gordon Racing Team était de la partie, avec la désormais connue Porsche 911 GT3 Road Challenge de Marc Duez, mais aussi la plus petite mais tout aussi spectaculaire Porsche Cayman S de Fred Flagothier...
Pour les "Rouges", le début de l'épreuve était assez difficile, en raison de choix pneumatiques pas idéaux. Tant Duez que Flagothier entamaient les premières tronçons chronométrés en slicks... ce qui ne constituait vraiment pas une bonne alternative sur un parcours gras à souhait. "Nous sommes alors passés aux slicks retaillés, mais le comportement de la voiture n'était pas satisfaisant", expliquait Marc Duez samedi soir. "Force est aussi de reconnaître que Patrick Snijers, qui dispose d'une voiture similaire, a plus reconnu que moi. Il était donc plus rapide lors de chaque premier passage sur les spéciales." Et l'Ardennais Volant de se retrouver à la lutte avec la Nissan 350 Z de Chris Van Woensel, un duel qui allait tenir toutes ses promesses, même si Duez était contraint de laisser provisoirement filer la japonaise en fin de première journée, en raison d'une énorme bulle apparue sur le flanc intérieur d'un pneu avant. Pas l'idéal lorsqu'on évolue sur des routes étroites et glissantes à plus de 100 km/h...
La deuxième journée de course permettait heureusement à Marc de faire la différence par rapport à Van Woensel, la Porsche Gordon Racing Team multipliant les bons chronos, pour finalement clôturer l'épreuve au 4ème rang final, à la 2ème place de la catégorie des GT, juste derrière Snijers... "Super rallye, super parcours, et super résultat", se réjouissait Duez au moment de monter sur le podium final au cœur de Stavelot en ce dimanche après-midi. "Pour le championnat et le public, le fait que l'on retrouve trois GT dans le top 5 est vraiment chouette. Sous la drache, je peux vous assurer que ce n'est pas évident de tenir ce genre de bolide sur la route, en raison de roues arrière trop larges dans ces conditions. Même sur le sec, ça glisse, et les supporters sont enthousiastes sur toutes les spéciales. Que demander de plus ?"
De son côté, Fred Flagothier avait hâte de découvrir le réel potentiel de la Porsche Cayman S développée par Hugues Smal et son équipe, après l'abandon précoce du Condroz à l'automne dernier. Toujours équipée d'une boîte de vitesses un peu longue, l'autre allemande de couleur rouge perdait aussi du temps en début de rallye à cause de ses enveloppes pneumatiques. Lors du dernier passage au jump de Ster, en soirée, l'homme du circuit de Spa-Francorchamps mettait un peu trop de cœur à l'ouvrage, et s'il battait sans doute le record du plus grand saut avec la Porsche, le carter se fêlait dans l'effort et Flagothier perdait 3 bonnes minutes avant de réparer et poursuivre sa route.
Reparti dans le cadre du Superally, qui permet aux équipages non classés à l'issue de la première journée d'attaquer les spéciales du lendemain, il s'appliquait à hausser le ton, ne pouvant que se féliciter des performances de sa voiture... "Je la rentre sans une gratte, et franchement, je me suis bien amusé d'un bout à l'autre du week-end", expliquait Fred au passage du podium. "Comme cette voiture est vendue à un Français, Hugues Smal s'est lancé dans la construction d'un nouvel exemplaire, que j'espère aligner au Wallonie, histoire de poursuivre l'aventure du Gordon Racing Team cette saison... En attendant, les deux Porsche rouges sont à l'arrivée, alors, champagne... ou plutôt, verre de bière... Gordon, bien sûr !"