En ce milieu des années 60, Enzo Ferrari était intraitable : pour lui, toutes les voitures arborant le célèbre cheval cabré devaient embarquer un moteur V12. Problème : le charismatique patron voulait également étendre sa gamme vers le bas… La solution était vite trouvée : ces nouvelles voitures d’entrée de gamme seront rebaptisées « Dino », du surnom de son fils trop tôt enlevé par une maladie incurable.

En mémoire au fils disparu

Alfredo « Dino » Ferrari n’était pas que « le fils de ». Ce brillant jeune homme avait également conçu, peu avant son décès, un moteur V6 en collaboration avec deux ingénieurs italiens. Ce moteur anima notamment la Ferrari 156 de Formule 1 qui remporta le championnat du monde 1961. Et c’est précisément cette mécanique qui fût installée sous le capot des Dino 206 et 246 GT dès la fin des années 60.

V6, 180 chevaux, carrosserie en aluminium

La 206 GT fût donc le premier modèle de la marque Dino. Situé en position centrale arrière, on retrouve le fameux V6, cubant ici 2 litres. Ce moteur sophistiqué à 4 arbres à cames en tête développait la bagatelle de 180 chevaux, une puissance impressionnante pour un 2 litres de cette époque ! Très vite, après 153 exemplaires seulement, la 206 GT évolua pour devenir 246 GT : la carrosserie passa de l’aluminium à l’acier et le moteur fût gonflé de 2 litres à 2,4 litres.

Des caractéristiques presque uniques

L’exemplaire que nous présentons ici, a la particularité d’être à cheval entre ces deux séries. Préservant le moteur 2 litres et la carrosserie aluminium des 206 GT, il repose pourtant sur l’empattement long vu plus tard sur les 246 GT. En clair, il s’agit d’une exception au sein d’une race particulièrement rare…

700.000 € environ…

Longtemps préservée au sein d’une collection japonaise, cette Dino 206 GT fût proposée par RM Sotheby’s à sa vente aux enchères new-yorkaise « Driven by Disruption » du 10 décembre 2015. N’ayant accumulé que 56.000 km depuis sa sortie d’usine en 1969, cette Dino est aujourd’hui en parfait état de marche.